Le Gouvernement, plus radin que jamais, met en danger les associations et fait échouer les meilleures intentions

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par | Déc 9, 2016 | Actualités | 3 commentaires

royalA 15 jours des fêtes de Noël le ministère de l’Environnement s’apprête à ne pas verser les subventions de 2016. Jusqu’où ira-t-il dans son mépris? se demandent dans une lettre ouverte 5 structures nationales du vélo en grand péril. Il ira jusqu’à faire échouer les meilleurs amendements soutenus à l’Assemblée Nationale. Joli coup double ! Ajouté le 14 décembre : la conclusion est simple, indique Olivier Schneider, puisque l’exercice comptable est clos … Pourtant leur montant représente le prix d’un rond-point, explique la présidente des DRC … 

Non content d’avoir sabordé l’IKV (non imposable!) et de ne pas avoir la moindre ligne budgétaire pour le vélo, ni infrastructure ni accompagnement, après avoir fait lambiner 6 mois entiers la nomination du successeur du dernier M. Vélo, après n’avoir même jamais nommé de successeur au dernier chargé de la coordination des véloroutes nationales … voilà que l’Etat rabiote ses subventions aux associations qui font le boulot.

marianneLes subventions de 2016 toujours pas versées 16 jours avant Noël ! 
La FUB, l’AF3V, l’Heureux Cyclage, les Départements & Régions Cyclables et France Vélo Tourisme1 Le club des villes cyclables n’a pas répondu à ma question sur son absence de cette liste. Au Monde il a été dit qu’ils n’avaient pas été contactés … Lisez cet article qui contient nombre d’informations qui ne se trouvent pas dans mon article ! ont donc envoyé une lettre ouverte à Ségolène Royal et à Sylvie Banoun pour leur dire que, à 16 jours des fêtes de fin d’année, ils n’avaient toujours pas reçu leurs subventions de 2016, alors que les dossiers avaient été envoyés en début d’année. De quoi en crever, de quoi être en grande difficulté, comme vous l’avez compris.
Ils rappellent aussi que l’année de la COP21 ils n’avaient reçu leurs aides qu’en novembre ou décembre, mais ils ne savent peut-être pas que ce ministère est plus que coutumier d’irresponsabilité dans ce domaine. Certaines associations et communes attendent toujours le montant du contrat « Vélos pour la ville » attribué le 5 juillet 1994. Chaque lauréat devait recevoir 100 000 F. A cette époque pas grand’monde n’avait été surpris de ce comportement.

Mais qui fait donc le boulot ?
Ces associations assurent pourtant une bonne partie de ce qui devrait ou pourrait revenir à l’Etat. Elles font la promotion du vélo et rendent de véritables services : coordination des véloroutes (DRC), animation des partenaires des véloroutes et suivi des réalisations (CyclotransEurope, AF3V), promotion du vélotourisme (France Vélo tourisme), lutte contre le vol (bicycode de la FUB), formation au vélo (vélo-écoles), recyclage, économie circulaire, création d’une culture du vélo (L’Heureux cyclage), ainsi qu’information et formation … L’Etat pourrait au moins prendre en compte le fait qu’elles exécutent les missions qui lui revenaient. Il pourrait au moins se féliciter de toutes ces actions, et les encourager.

Au contraire il les met en péril, il menace leurs emplois (pourtant peu nombreux, 6 seraient concernés ici), il les a laissé engager leurs actions budgétisées pendant toute l’année, avec une désinvolture qui ne peut que provoquer la révolte. La lettre envoyée hier en témoigne.

La lettre des associations : courrier-fub-subvention-meem

—-Et pendant ce temps———————————————————-

Et pendant ce temps le Gouvernement émet un avis défavorable à un amendement tout simple … et aucun député (ou presque) ne le conteste.
Notez qu’à l’Assemblée Nationale on croit rêver aussi. En plein pic de pollution (qui ne franchit pas les portes des autos de fonction, comme chacun sait), mardi 6 décembre en seconde séance, les députés viennent de refuser un amendement qui aurait permis de contribuer au financement du plan vélo de la région d’Ile-de-France. C’était pourtant malin et pas cher : il visait à modifier les tarifs des taxes sur les surfaces de stationnement en périphérie, afin de créer une recette spécifique propre à résorber les 100 principales coupures urbaines (excusez du peu) et à réaliser 4 400 kilomètres de réseau structurant. Cet amendement avait été préparé par les élus du Front de Gauche, comme en mars dernier (voir En Ile-de-France les transports en commun pourraient financer le vélo).

Le texte de l’amendement : ————————————————————–
Amendement n° 212, article additionnel après l’article 23.
amendement-001

  amendement-02—————————————————————————————————

L’intervention de Jean-Jacques Candelier, député PCF-FDG du Nord:
Si notre assemblée a voté la création de ressources conséquentes pour les transports publics, via des financements affectés à la Société du Grand Paris et à la Région Ile-de-France, le vélo ne profite d’aucun financement dédié.
C’est d’autant plus problématique que le potentiel d’augmentation de déplacements à vélo en Ile-de-Fr ance est énorme. Si leur part atteignait celles de Strasbourg ou Grenoble, l’impact bénéfique serait très important pour la santé publique.
Nous savons que pour cela il faut investir. Mais malheureusement, les collectivités franciliennes investissement de moins en moins dans les investissements de voirie, ceux-ci ayant reculé de plus de 30% en 3 ans, du fait des baisses de dotation de l’Etat.
Nous nous retrouvons dans la situation paradoxale où il y a toujours plus consensus sur le besoin d’investir pour le vélo, et où les investissements risquent d’être en chute libre.
Nous proposons ainsi de créer une recette de 60 millions d’euros annuels à affecter aux aménagements cyclables, en utilisant un levier fiscal particulièrement vertueux créé il y a deux ans : la mise à contribution des parkings des grandes entreprises de bureaux et de centres commerciaux.

————————————————————————————-

Après cette présentation, le gouvernement a simplement donné un avis défavorable et hop, vote « contre » à l’unanimité des présents, sauf les élus communistes et front de gauche, bien sûr.

————Depuis, en particulier le 13 décembre … ——————————-

On ne nous dira pas que nos dirigeants et représentants ont compris grand chose aux atouts du vélo dans les questions de déplacements, de transports saturés et chers, de santé, et … de non pollution. On comprend la colère des associations.

Voir et écouter  l’entretien accordé par Olivier Schneider, président de la FUB, à la radio le 13 décembre transmis par Velomaxou : L’exercice comptable étant clos pour 2016 les 5 associations vont devoir licencier …

Lire le texte de Chrystelle Beurrier Présidente des Départements et régions cyclables (DRC) dans le Huffington Post, le 13 décembre. En plein pic de pollution, la Ministre de l’Ecologie s’apprête à couper les vivres de la politique vélo en France. Elle rapporte le montant des subventions manquantes à d’autres coûts:  » 250.000 euros … le prix d’un rond-point ou d’à peine 40 mètres d’autoroute« . .

——————Et le 16 décembre 2016 à 20 heures … ———————

La suite : 2 assocs devraient recevoir leur subvention, les 3 autres non.

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pam
7 années

Ségolène Royal trouve pourtant encore des fonds pour sa chère voiture électrique : « que le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique accordé aux particuliers soit étendu aux véhicules utilitaires et que le crédit d’impôt pour l’installation de bornes de recharge électrique pour les particuliers soit augmenté. » (Les Échos, lien dans la signature)

Catherine Bonne - adhérente AF3V
7 années

Pour toutes les associations, il faudrait calculer la valeur qu’elles créent par leurs actions, en terme social, environnemental, économique, de santé; et les économies qu’elles font faire au gouvernement et aux collectivités territoriales en général, au-delà du seul temps des bénévoles déjà calculé. Nous pourrions demander à ce que les subventions soient attribuées en fonction de cette valeur. Car il est certain que toutes nos associations font du travail à la place d’un service public et assument donc quelque part une délégation de service public … quasi gratuitement. Après, les « financeurs » publics peuvent décider que les actions associatives sont nulles et alors nous n’avons plus qu’à disparaitre. Verra qui vivra.

[…]   […]

Lucien
7 années

Ce qui est surtout dangereux, c’est compter sur des subventions que l’on n’a pas encore touchées. Et comme tout semble fonctionner avec des subventions… plus ou moins mal attribuées… on n’ira pas ailleurs que dans le mur.

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