Isabelle et le vélo

La troupe des 250 cyclistes a suivi, en Allemagne, une bonne partie de la véloroute européenne n° 1 (repérée en 3 et 2 sur la carte, et en R1 sur le terrain  et la plupart des cartes...). Ce ne fut pas sans mal, et plusieurs fois les organisateurs ont préféré la quitter : lorsqu’elle était trop pentue, ou trop rocailleuse, ou qu’elle empruntait des routes trop dangereuses, ou qu’elle induisait de trop longs détours…. Charmant tableau, d'autant que malgré cela côtes et cailloux n'ont pas manqué !

Depuis mon dernier passage, il y a moins de 10 ans, son infrastructure n’a pas dû beaucoup changer. Seuls les panneaux ont été renouvelés, mais leur emplacement reste toujours aussi hasardeux, sans parler de la structure de l’itinéraire, question manifestement ignorée. Au total, sans notre organisation,  nous nous serions perdus autant que je l’avais fait.

La réalisation dépend du bon vouloir des autorités locales

J. S., du service du Tourisme, nous a rejoints sur le dernier tronçon, histoire de découvrir le résultat de son travail. Manque de pot, ce tronçon, de Potsdam à Berlin, est sans doute le seul qui n’a que peu de défauts (n'empêche, l'avant-dernière photo ci-dessous, prise sur ce dernier tronçon, montre à quel point un carrefour -dangereux- ne tient aucun compte de la piste cyclable).

J. S. fait partie d’une petite équipe en charge du développement de cette véloroute, la D-Route 3 en Allemagne. Sa partie centrale, qui longe le massif de la Hartz, est parfaitement impraticable, mais peu importe, nous a-t-elle dit, car personne n’a l’idée de faire tout le parcours .... Son service s’occupe de fournir des panneaux de direction, des panneaux de renseignements, de faire la promotion, et de conseiller techniquement les Länder, seuls responsables de la réalisation.

L’ambition est de faire tache d’huile… et d’arriver finalement à un quadrillage national « comme en Suisse », comme il nous a été dit plusieurs fois.

La puissante fédération des cyclistes allemands, ADFC, qui a établit l’itinéraire, reçoit un mandat de contrôle sur le terrain. C’est elle qui inciterait à la pose de panneaux présentant le caractère européen de cet itinéraire. C’est elle aussi qui publie les cartes les plus vendues.

De la vraie nature des pistes cyclables

La route est quelquefois bordée d’une piste cyclable à double-sens d’un seul côté, sans solution de réintégration. Ce sont de véritables zones de rejet. A l’est nous avons compris l’affaire. Les routes anciennes sont tellement pavées qu’elles ne peuvent qu’être réservées aux chars, puis aux engins puissamment motorisés. Les cyclistes n’ont plus comme refuge que le trottoir, ou le caniveau s’il est plein de sable. Sur les routes refaites, les vélos n’ont pas plus leur place ; ailleurs, les routes créées exprès pour les chars, deux bandes de béton parallèles, de 80 cm de large chaque, servent aujourd’hui aux engins agricoles et aux cyclistes. Pour le reste, chemins cravassés, caillouteux, effondrés... Les traversées de route ne sont pas organisées depuis la piste cyclable, et sont souvent très dangereuses, ou bien particulièrement lentes lorsqu'il y a des feux.

En Allemagne, nous ne ferons pas d'excès de vitesse ! (Sur l'histoire des pistes cyclables, voir Wipedia citant ADFC : Cycle tracks for the expansion of motorised traffic Volker Briese, Bicycle Research Report 218, Allgemeiner Deutscher Fahrrad Club/European Cyclists Federation, 28 May 1994.)

Photos : Is. Lesens, sauf la 3ème de la série du bas : D. Pique.