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vendredi, 01 avril 2011

Marinade pour une Naissance

C’en est fait. L'archevêque de Lyon s'y met, profitant du départ de Jean-Charles Poutchy-Tixier. Mais moi, manque de pot, je suis aux aguêts ! Rien ne m’échappe, comme vous le savez.

Le cardinal Alphonse Bartarin, donc, vient d’annoncer l’ouverture d’un nouveau chantier : l'interdiction de conduire un vélo, s’appliquant à certaines catégories de population, ou, plus exactement, à certains types de vêtements.

Retour sur 150 ans de solitude.

 


projet-curés.jpgPar cette bulle lyonnaise sont manifestement visés les vêtements très longs susceptibles de se prendre dans les rayons. Il n'y en a plus beaucoup, mais faisons comme si, se dit le saint prélat (vous suivez ? hum, hum ...), à l'aide de recommandations sur la pudeur et la dignité. Les curés en soutane, les religieuses en habit, ainsi que les moines en costume se verraient vivement "incités" à ne pas utiliser le vélo, à tout le moins en ville (à la campagne, les chutes sont moins visibles). Doivent aussi se sentir visées les dames en tenue de soirée (longue), les cantatrices se rendant à l'opéra et les filles et femmes en jupe gitane. Mais c'est peut-être pour noyer le poisson, car sont évidemment visées, elles seules, les femmes en burqua. On les connait.

Plusieurs infractions cumulées mèneront au port par le vélo d’une étiquette infamante avec assignation au poteau, laquelle mène tout droit là où on sait : Nous ne sommes pas à Tarascon, quand même. Les enfants n’auront plus qu’à grandir, les pauvres qu’à voler et les riches qu’à aller chez Taburin. Nan, Nan, Nan ! chantez-vous, je sais, je sais... Car ce système est évidemment la ruine des vélos à assistance électrique (trop chers sous ce risque), ce qui, paradoxalement, fait ricaner la FUB. Les oppresseurs trouvent toujours des alliés.

Mais ne riez pas trop vite ! (Si par hasard vous en aviez l'intention). Comme la valve, les salves de la dépression reviennent cycliquement sur le bitume, fut-il à poil. Et même que tous les prétextes sont bons. Le vélo, qui fait le bonheur des peuples, n’aura pas droit de cité. Vous auriez tort de rire, je dois dire, car la maison du vélo, nationale, régionale ou capitale, eh bien, on l'attend toujours ... Sa date d'inauguration figure pourtant dans mon agenda, tout comme les événements de  l'anniversaire des 150 ans du cycle ... Vous le saviez, vous, que la pédale avait 150 ans ? C'est pas une blague, en 2011 on en célèbre l'anniversaire. Une toute petite équipe bénévole y travaille depuis janvier 2006: plus de 5 ans !!! Ils ont obtenu le Haut-patronage de là-haut et le marrainage d'ici-bas. Ils ont du retard pour la communication, et pourtant, ce serait même en mars que la Naissance (hum, au printemps, pas au solstice) aurait eu lieu ... Vive le vélo ! Chacun fait ce qu'il peut, et c'est déjà miraculeux. (Mais pour vous informer, descendez jusqu'ici-bas). Comme dit l'association :
----------------"Paris est le berceau mondial de la bicyclette"

Illustration : projet de publicité destinée aux curés en soutane. coll.F. Robin

 

Note. Je fais référence, surtout, au livre "Tartarin de Tarascon", d'Alphonse Daudet. C'est une oeuvre, avec l'Illusion comique, de Corneille, que je ne me lasse pas de relire, d'abord parce que c'est extrêment drôle. Mais aussi parce qu' il y a beaucoup plus. Les deux oeuvres décrivent un personnage qui se trouve "bloqué de la décision". Il utilise toutes sortes de subterfuges pour être sûr de ne pas agir. Par exemple il "sauve la vie" à son ennemi, ou déclare que le Droit, ou la Sainte Norme,  lui interdit absolument de faire ... Ces deux oeuvres, comme les séries sur Don Juan,  Phèdre, Le Cid ou Jeanne d'Arc, sont de la littérature, elles décrivent des "types"  : elles nous montrent ce que nous ne saurions voir. Elles m'ont permis de décrire avec certitude certains de nos contemporains. Elles sont toutes du grand art : on peut les relire indéfiniment, et toujours y trouver du nouveau, quelle que soit notre culture. Et à chaque fois, pour Daudet en tout cas, se tordre de rire !

 

 


04:10 Publié dans Réglementation | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : humour, 150 ans

Commentaires

Bonjour Isabelle : Rien à dire sur le fond de cette marinade, excellent comme toujours !
Quant à la forme, une petite erreur, souvent commise (tu es donc pardonnée, Amen) : Vous auriez tord -> tort de rire, ...
Amicalement, J.Jacques

Écrit par : Jean-Jacques | vendredi, 08 avril 2011

Et pourtant je devrais bien le savoir, que le tort tue ... pendant qu'on se tord de rire de tordre le linge ... Merci ...

Écrit par : Isabelle | vendredi, 08 avril 2011

Les commentaires sont fermés.

 
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