Isabelle et le vélo

L'association, créée en 2006, a d'abord été un atelier de vélo-réparation. Vous savez, vieux vélos donnés, pièces récupérées, de quoi réparer les vélos des adhérents... Elle a vite élargi ses activités, notamment dans la location, dans l'accueil d'événements culturels, ou dans l'entretien des vélos en libre-service (Divia). Elle est aussi sollicitée par les entreprises pour l'organisation de leur flotte de vélos ou la création de leur parking... Et puis, à force de voir des beaux vélos, elle a eu d'autres idées.

Création d'une marque dijonnaise

L'association s'est rendu compte que des personnes souhaitaient acheter un vélo, sans le monter elles-même, ni même le réparer, et au prix pratiqué «ailleurs». Alors la voilà qui se met à revisiter son stock d'anciens, et à en faire revivre les plus beaux. Elle crée sa propre marque, Re fab-Dijon, pour des vélos visiblement antiques et respectables, restaurés pour être roulés à nouveau, et mis au goût du jour. Belles couleurs d'aujourd'hui, pied de poule ou à pois si vous en voulez, on n'est pas dans la contemplation des belles machines mais dans la vie de maintenant. 7 ont déjà été vendus, 5 sont commandés. Un joli vélo, ça donne envie de l'utiliser, ça remet sur un vélo, pensez-y. Et si la fabrication ne va pas plus vite c'est parce que les pièces peuvent manquer.

A la Bécane, on n'achète rien, et on ne roule pas dans la roue du secteur marchand !

Une entreprise solidaire

On y reste avant tout fidèle aux valeurs d'intérêt collectif et d'utilité sociale. L'association va bientôt devenir une Société Coopérative d'Intérêt Collectif. S. C. I. C., 1 voix, 1 personne, excédents d'exploitation remis dans l'activité. Le nouveau statut lui permettra de développer toutes ses activités sans crainte de vendre.

D'autres secteurs sont en gestation, et d'autres marques aussi. Des sacoches sûrement, pour la ville sans doute, de la livraison probablement, des évènements à tous les coups, et peut-être une marque de vélos haut-de-gamme, histoire de tirer les rêves vers le haut ! Ceux-là ne seront sûrement pas vendus aux alentours de 250 € et c'est sûr que l'on viendra de Paris, Nevers, Auxerre, Clamecy, Saulieu, Briennon et Prusy pour faire une folie ! Quel industriel ferait pareil ?
Personne. C'est ça aussi, le créneau de l'économie solidaire.

Aux côtés d'EVAD, l'association qui représente les cyclistes, il y a la Bécane à Jules. 8 salariés à ce jour, aucun précaire, dont 4 en emploi aidé. Une clientèle résolument locale. Une éthique de l'utilité sociale, du partage, de l'économie circulaire, de la solidarité. De l'inventivité, de l'humain.

La bécane à Jules, 17 rue de l'Île et 29 rue Castelnau, Dijon.

Le 15 mai, soirée avec Olivier Razemon autour de son livre, pour savoir, justement, "comment le vélo transforme nos sociétés cabossées". Présenté ici. Autres lieux et dates dans l'agenda.