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jeudi, 15 novembre 2012

Embouteillages contre vélos / vélos contre embouteillages

politique cyclableC'est dans les villes les plus embouteillées qu'il y a le moins de cyclistes.



Ca paraît évident, mais c'est l'inverse. Plus une ville est congestionnée plus on cherche à y faire de nouvelles routes, qui continuent encore plus à empêcher piétons et cyclistes (ainsi que bus, livraisons, ambulances ...) de circuler. Plus il y a de cyclistes plus il y a de la place pour tous, moins ça coince, moins il y a d'embouteillages.

C'est ce que vient de montrer la fédération européenne des cyclistes dans une étude intitulée : Europe’s Most Congested Cities Don’t Cycle.

politique cyclable

Et la troisième ville la plus embouteillée d'Europe, c'est ...

politique cyclable

It appears that the rule “build it and they will come” applies not only to cycling but also road infrastructure. Yet cycling, walking and public transport can move higher volumes of people in a shorter amount of time. In one hour, a 3.5 metre wide lane can transport 14,000 cyclists, while only carrying 2,000 cars. / We need to start thinking about the way me move people, and not just cars.

Il semble que la loi qui dit que l'infrastructure crée l'usage ne s'applique pas seulement aux pistes cyclables. Or la marche, le vélo ou les TC transportent plus de monde que les voitures. Sur 3,5 mètres de large, vous aurez 14 000 vélos ou 2000 voitures. (figure 5)  / Nous devons penser à la façon dont les gens se déplacent, pas seulement aux voitures... (traduction libre)

Bref, la réflexion auto-orientée est une impasse. Il faut réfléchir aux déplacements, pas aux modes de déplacement.

 

Commentaires

Je crois qu'on aurait tous pu confirmer cette étude par nos expériences ou intuitions personnelles. Le phénomène se constate partout dans le monde, et à des échelles bien plus grandes qu'en Europe: avec la disparition des vélos Beijing, Jakarta, Séoul sont devenues des capitales championnes de l'embouteillage et la construction d'autoroutes urbaines à 2 X 6 voies (le double de notre périph'), ou plus, n'a en rien résolu le problème.
La Corée du Sud tente de remettre le vélo au goût du jour mais la pratique reste essentiellement loisir. En Chine, la culture du vélo a été balayée à Shanghai et à Beijing avec l'invasion automobile; mais à Weifang, par exemple, les petits deux roues électrique ont remplacé les vélos, ils doivent faire plus de 40% des déplacements, et sont 80% des deux roues.
A Jakarta, corruption et détaxation de l'essence ont des effets dévastateurs: on construit toujours plus d'autoroutes sur pilotis pour tenter de résoudre les problèmes d'embouteillages... mais la situation ne fait qu'empirer et la pollution est telle que les cyclistes sont littéralement asphyxiés. Les 2RM thermiques prolifèrent et les vélos se retrouvent totalement exclus du système.

Écrit par : Pierre F. | vendredi, 16 novembre 2012

Bonjour Isabelle, j'étais à Pékin et Shanghai il y a un mois. A Pékin surtout, vélos et deux roues électriques sont loin d'avoir déserté le paysage et j'ai l'impression que la circulation n'y est justement plus aussi problématique que dans d'autres villes asiatiques comme Manille ou Bangkok. J'ai l'impression que les deux roues ont regagné la place qu'on leur avait supprimé ces derniers temps. Par ailleurs si je peux atteindre un point périphérique au vélo, le transfert du thermique vers l'électrique de tous les deux roues motorisés est manifeste dans les deux villes.
Cela apporte au moins une diminution notable de la pollution sonore. Un exemple pour l'Europe.

Écrit par : Laurent Mélikian | mardi, 20 novembre 2012

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