mardi, 23 février 2010
Enfin des cartes cyclistes ?
De GPS en ordinateurs, de tests en versions éprouvées, de calculateurs d'itinéraires en cartes imprimées, de repérages en relevés, et de calculs en analyses, l'éventail des possibilités commence à être assez important.
Petit tour d'horizon... -> -> -> -> ->
(ill. à gauche : carte de 1953; à droite : reçue en juin 2010)
ET HUIT (depuis le 12 juin 2010) COMPLÉMENTS D'INFORMATION dans les COMMENTAIRES
-> L’excellent blog Velofun présente Géovélo (un calculateur d'itinéraire démarré à Tours et aujourd'hui aussi pour Paris) et Vélopente (une carte papier des rues de Paris), et je vous laisse y aller.
-> Velofun parle aussi de Trails, et d’applications pour i-phone. Vous comprenez peut-être mieux que moi...
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-> Patrice Nogues a mis au point un système de critères permettant de dresser des cartes de cyclabilité.
Deux applications expérimentales :
- à Paris 14 on a environ 30% du linéaire qui est inaccessible à cause des sens uniques (c'est sans doute la même proportion dans le reste de la ville) ! Et comme les sens uniques sont tête bêche, une bonne partie du linéaire des sens uniques est également inutilisable, d'où peut-être en tout 50% du linéaire parisien inutilisable à vélo!
- à Sceaux depuis la généralisation des zones 30 et des doubles sens cyclables on arrive à 78% de rues cyclables : qui dit mieux? La généralisation des doubles sens cyclables à permis à elle seule de gagner 13% de linéaire cyclables en 15 jours!
-> Evaluer la cyclabilité de chaque rue par catégorie d'usager (aguerri ou débutant) permet selon lui : (1) de comptabiliser des rues sans aménagement, ni même zone 30, mais qui sont tout à fait cyclables (rues internes de quartiers); (2) de ne pas comptabiliser les "zone 30 panneau"; et surtout (3) de différencier la qualité des aménagements cyclables (une bande étroite est au mieux "moyennement cyclable", au pire pas cyclable; une zone 30 sur axe lourd n'est que "moyennement cyclable"; etc.).
Note (25 février) : il y a toute une "discussion" sur ce sujet sur Velotaf.
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-> N’empêche que les relevés d’aménagements restent indispensables aussi. C’est ce que j’avais fait pour l’IAURIF en 1992, en relevant sur le terrain tous les aménagements cyclables de la région d’Ile-de-France. (Pas d'histoires, ce fut 6 mois de travail, et avec l'aide d'un routeur...). Là non plus les panneaux ne suffisaient pas pour me convaincre… C’est ce travail qui reste utilisé pour la publication des cartes des pistes cyclables offertes par la Région. Mais les mises à jour sont approximatives, et les différences de nature (pistes, bandes, chemins autorisés …) pas reprises et les tracés très simplifiés. Manque aussi … le bon vieux fond de plan routier indiquant les noms des rues, leur largeur, leur fréquentation (couleur de la route du rouge au blanc) et leur pente (chevrons).
-> Une seule carte donne tout ça, c'est celle de Paris, sur les relevés d' Abel Guggenheim, publiée par Médiacartes. De plus, la dernière édition est imprimée sur du plastique souple. Présentation sur ce blog. (Ill à gauche, extrait de la carte). Nombreuses sont les cartes qui sont plutôt des dépliants publicitaires, sans visée pratique réelle.
-> Enfin signalons les travaux de repérage d’itinéraires de point en point initiés par Carlos Klimann, à MDB. Sans hésiter à dire quelque fois de rouler sur un trottoir ou de pousser le vélo dans un sens interdit… car aucune carte ne peut changer la réalité… hélas. Elles ne peuvent que "révéler" les réalités.
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Quand à cet article, il ne prétend pas à l'exhaustivité, et d'ailleurs une journée d'information serait sans doute bien utile.
Rappelons juste, pour mémoire, les questions de signalisation sur le terrain (point par point, Allemagne, Pays-Bas, Flandres...), ou par axes comme je l'ai étudié à plusieurs reprises (Aquitaine, Melun-Sénard...), et l'abondance de guides d'itinéraires et de cartes disponibles gratuitement, ou bien à la vente, notamment, en France, via le site Cartovelo.
Les informations pour les voies vertes en France se trouvent sur le site de l'AF3V lequel donne les listes de cartes existantes axe par axe, et une carte d'ensemble pour le pays entier. Pour vos vacances à vélo, en France et en Europe, l'ensemble des informations utiles sera dans mon livre "Guide des vacances à vélo" (actuellement en souscription, présentation ici-même).
Ici j'ai aussi parlé de ce qu'on trouve en Allemagne et encore en Allemagne.
Ce sujet n'est pas clos.
(ill. carte Kompass, région de Vienne)
12:45 Publié dans Publications | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique cyclable, moi
Commentaires
On nous signale (un commentaire d'Esperanza) une tentative de "cartes cyclables basées sur des données Openstreetmap, sous licence libre, avec comme application le routage pour vélo geovelo". Lien dans ma signature. Je commente d'ailleurs tout de suite : le résultat montré est incroyablement mauvais !!! A ce compte-là, autant utiliser la carte de la Région !!!
Écrit par : Isabelle | mercredi, 24 février 2010
Un poster présenté à Velocity Bruxelles en 2009 montrait le fonctionnement d'un logiciel de calcul d'itinéraire à vélo conçu pour tenir compte des côtes, de la circulation en temps réel (si les données existent) et du caractère agréable des routes. Le logiciel proposait des itinéraires assez rapides et agréables à vélo. Sa logique m'avait paru très intéressante.
Son interface était semblable à celle de Google map (pour ceux à qui cela évoque quelque chose, n'est-ce pas Isabelle !). Je crois me souvenir qu'il s'agissait d'un projet canadien...
Ce type de logiciel, s'il ne doit pas se substituer à une bonne signalisation, pourrait aider bien des cyclistes.
Dans le cadre d'une politique de développement massive du vélo, on pourrait imaginer une variante destinées aux autorités qui remonterait les tronçons qui, une fois améliorés, permettraient d'offrir des parcours cyclables soit plus rapides, soit plus agréables, ou les deux.
Écrit par : Jean-Charles Gosselin | mercredi, 24 février 2010
Pour ma part j'aurais rêvé d'échapper à Google pour réaliser les cartes de cyclabilité, mais open street map ne permet pas de créer des cartes comme des calques à superposer sur un fond.
Écrit par : Patrice Nogues | mercredi, 24 février 2010
On nous signale un lien vers un article publié sur GoodPlanet Info : "Nouveau sur Google Maps : voir ses trajets en vélo"
Le service en ligne Google Maps propose enfin de pouvoir chercher des itinéraires en vélo.(...) uniquement aux Etats-Unis pour le moment (lien dans la signature). voir en direct : http://maps.google.fr/
Écrit par : Isabelle | lundi, 15 mars 2010
Pour une démonstration de cette nouvelle fonctionnalité de Google maps US (en englais), voir une vidéo (lien dans la signature).
L'implication des associations dans ce projet est claire, et en particulier du Rails-to-Rails Conservancy, homologue américain de l'AF3V.
A première vue, on peut voir l'intérêt du modèle : des usagers et des associations d'usagers contribuent à créer/alimenter une nouvelle base de données Google, et Google les remercie en mettant à disposition ses puissants outils à leurs services. Sur ce même principe contributif, Google utilise depuis quelques mois ses propres fonds de cartes aux Etats-Unis, et se passe des cartographes habituels (TeleAtlas ou Navteq).
Mais à la différence du projet de cartographie libre et ouverte d'OpenStreetMap et de sa dérivée OpenCycleMap, Google reste le propriétaire de toutes ces données qu'on lui a transmise et garde toute latitude pour les monnayer directement ou indirectement, sans garantir que demain, elles ne deviennent pas payantes ou partiellement accessibles à tout le monde.
J'attire votre attention sur le fait qu'OpenStreetMap possède plusieurs calculateurs d'itinéraire (le plus ergonomique).
Leur défaut principal provient de leur base de données commune très incomplète, en particulier sur la France pour ce qui concerne les aménagements cyclables, et sur la très complète panoplie de description des aménagements cyclables, qui rend délicate l'homogénéité de saisie des infos par les contributeurs, multiples et seulement volontaires (ce qui n'est déjà pas si mal).
Outre Geovelo, évoqué en début de la note ici, basé sur un autre modèle, il y a des modèles intéressants en Allemagne sur les sites régionaux de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie ou de la Rhénanie-Palatinat.
Dans tous les cas de figure, se pose le problème de la définition et de la manière de décrire un itinéraire cyclable. Si l'on peut en débattre sur les listes associatives (af3v, FUBicy) ou ailleurs (sur OpenCycleMap par exemple), il est en revanche probable que GoogleMaps imposera sa vision, assez simpliste à l'évidence, de l'itinéraire cyclable au plus grand nombre.
Fr. Rollet, en charge de l'Observatoire national des VVV
Écrit par : Frédéric Rollet | mercredi, 17 mars 2010
L'association CADR Mulhouse utilise aussi la méthode mise au point par Patrice !
Et pourtant, nous avions obtenu un prix du ministère de l'Environnement, dans les années 95, pour notre notre méthode "DIC" (démérite itinéraire cyclable), laquelle avait trouvé un écho favorable auprès de la municipalité. Elle avait financé un poste pour diagnostiquer le réseau cyclable mulhousien à l'aide de cette méthode.
Sincèrement, la nouvelle méthode est plus facile à utiliser, et les résultats plus parlants. Mais à "double-tranchant" dans son interprétation : la "cyclabilité" est artificiellement gonflée. La surface dans son ensemble peut sembler très cyclable alors que les axes les plus importants -pour les cyclistes- ne le sont pas.
Écrit par : D. Rosenfeld | jeudi, 18 mars 2010
Vous parlez de Google et de ses cartes aux US, mais est-ce que vous connaissez cette association : http://www.adventurecycling.org/ qui s'attache à décrire des itinéraires à travers les US (environ 60000km décrits) et à publier les cartes correspondantes. Vraiment efficace en particulier pour aborder les zones un peu désertiques. Plusieurs états éditent aussi des cartes vélo avec un code couleur pour les routes en fonction du trafic.
Amitiés cyclo
Écrit par : Jean-Paul Klein | jeudi, 18 mars 2010
On vient de m'envoyer la carte de Madrid ! relevés cartographiques précis et repérage GPS... mazette ! j'en met la couverture dans l'introduction de la note !
Écrit par : Isabelle | samedi, 12 juin 2010
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