Isabelle et le vélo

Le mandat de Jean-Marie Darmian arrivait à expiration, et il avait annoncé depuis longtemps qu'après deux mandats il ne se représenterait pas. Il n'est d'ailleurs plus maire de sa ville de Créon, en Gironde. 

Pour lui succéder il y avait d'autres candidats, notamment Alain Jund, élu strasbourgeois, qui a bien voulu retirer sa candidature.  

Pierre Serne est écologiste, vice-président de la Région d'Ile-de-France en charge de la mobilité et des transports, mandat où il avait succédé à Jean-Vincent Placé lors du départ de celui-ci au Sénat. il est très diplômé (ancien de l'école normale supérieure, agrégé d'histoire), et a pas mal d'expérience : cabinet de Dominique Voynet puis d'Yves Cochet quand ils étaient ministres de l'environnement, directeur du cabinet de Denis Baupin à la mairie de Paris... il est aussi conseiller municipal d'opposition à Vincennes, une commune limitrophe de Paris, etc. 

Il est l'auteur de plusieurs livres d'histoire politique, le dernier étant "Des Verts à EELV, 30 ans d'histoire de l'écologie politique", aux éditions les petits matins, paru en janvier dernier à l'occasion de la célébration des 30 ans de l'écologie politique en France.

La région d'Ile-de-France est une région compliquée, aussi l'influence de M. Serne est-elle difficile à percevoir. La région est devenue le pilote de la véloroute de Saint-Jacques de Compostelle, sans qu'on en sache beaucoup plus malgré le recrutement d'un jeune homme pour s'en occuper. Elle est aussi impliquée dans celle de Paris-Londres, mais on hésite à en dire trop de bien tant la partie concernant la région est chaotique. D'une façon générale en Ile-de-France il est aussi délicat de percevoir sa patte en matière de vélo, la région ayant pour doctrine constante depuis la présidence du socialiste Jean-Paul Huchon (élu en 1998 après trois présidences de RPR, Michel Giraud et Pierre-Charles Krieg) de subventionner à partir de demandes. Ceci explique sans doute l'émiettement des réalisations, ou leur faible visibilité, ainsi que leur manque d'entretien, pouvant aller jusqu'à la disparition pure et simple. 

Quoi qu'il en soit, Pierre Serne aura à guider le club vers le dépassement des "villes" pour les "territoires", dans le cadre de la réforme territoriale. Les déplacements (les routes et tout le reste) pourraient être dévolus aux nouvelles régions. Le paravent de l'absence de maîtrise sur les routes aura alors sauté, et le mot "territoire" dans l'intitulé de ce club sera alors pleinement justifié. Que deviendra l'association des Départements (et régions) cyclables, qui avait elle aussi élargi son "périmètre" initial ???