mercredi, 27 mai 2015
Trains inter-cités : 47% des clients réclament des espaces pour les vélos !
Ces trains sont peut-être lents, mais les clients ne s'en plaignent pas. 56% préfèrent d'ailleurs payer moins cher que d'aller plus vite. En revanche, 47% des personnes ayant répondu réclament des espaces pour les vélos ! Le rapport du député Philippe Duron sur les Trains d’Equilibre du Territoire a été remis à Alain Vidalies hier.
Le «rapport Duron» sur l'avenir des trains d'équilibre fait apparaître, au détours des pages, les résultats d'une consultation publique par internet aux résultats pleins d'enseignements pour qui veut bien les lire. Plus de 6000 personnes y ont répondu, dont 83% d'utilisateurs réguliers des inter-cités.
Des trains appréciés, surtout s'il y en avait plus, et aucun regret qu'ils ne soient pas des TGV.
Une majorité d'opinions positives est donnée pour quatre critères d'appréciation des trains intercité (leur ancien nom) actuels : confort (62 % de satisfaits), nombres d’arrêts (79% de satisfaits), temps de parcours (55%) et horaires (51%). Seules les fréquences obtiennent une majorité de réponses d’insatisfaction (46 %).
Le temps de parcours n’est ainsi que le troisième motif d’insatisfaction des usagers, alors que la SNCF a tout misé sur les TGV. Fréquence et horaires sont bien plus critiqués. De plus une majorité de répondants (56 %) se dit opposée à une amélioration du temps de parcours si elle se traduisait par un renchérissement du billet. (Rapport Duron, page 28).
Large incompréhension entre gestionnaire et clients.
Sur un ensemble de douze services proposés lors de cette consultation publique, cinq se sont nettement distingués comme des priorités pour les voyageurs : prises électriques pour 72 % des répondants ; espace bagage pour 63 % ; accès internet pour 54 % ; espace vélo, pour 47 % ; service de restauration pour 46 % (moins dans les trains servant pour les trajets domicile-travail). Les espaces «famille» (jeux pour enfants etc.) ne plaisent qu'à 27% des répondants, alors que là aussi la SNCF a pas mal misé dessus ! (page 43).
Ainsi, les "services" peu appréciés sont plutôt ceux que la SNCF a mis en avant, et ceux que les clients souhaitent sont globalement ignorés par la SNCF. Service public ou entreprise privée, dans les deux cas c'est une rôle de façon de procéder ...
Le rapport ne tient pas compte des résultats de l'enquête.
Le rapport propose de mieux commercialiser les lignes utiles, et d'en supprimer certaines, quitte à les laisser au secteur privé d'autocars. Les trains de nuit seraient sacrifiés. Le rapport ne commente pas les désirs des clients, que ses auteurs avaient pourtant sollicités.
Rapport entier en pdf.
Mes commentaires :
Les voyageurs disent quelque chose de vrai : Pour qu'une ligne ait du succès, il faut qu'elle existe vraiment. D'où la préoccupation de la fréquence des trains et des horaires. Ils disent aussi que le train a ses vertus (relative lenteur etc) et qu'ils ne lui demandent pas de se travestir en avion à roulettes.
D'un point de vue écologique, ne devrait-on pas au contraire renforcer les liaisons inter-cités, y compris d'après spectacle, quitte à dégrader les liaisons routières? Au moins ne devrait-on pas veiller à ne dégrader une ligne qu'à condition que la liaison soit possible, notamment à vélo et avec un vélo ?
Renforcer les trains qu'équilibre du territoire, voilà une vraie ambition écologique !
00:10 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : train
Commentaires
J'ai en effet eu l'impression que l’enquête n'avait pas été exploitée, et que la lettre de mission était plutôt de dire qu'il fallait supprimer des trains.
Un service public doit-il être uniquement rentable?
La route, service universel rendu au public, est encore moins rentable que le train, car en dehors des autoroutes aucune participation du fait de l'usage n'est demandée. (...) Ici à Laon il n'y a pas d'intercité, je viens juste d'apprendre qu'il en existait un d'Hirson à Metz et qu'il allait être supprimé ! Pour aller en Alsace c'est donc pratiquement uniquement via Paris et TGV(s).
Écrit par : Gilles | mercredi, 27 mai 2015
(...) Ce rapport ne me semble pas reflèter les résultats de la consultation (...) Les régions remettent souvent en cause les accords de participation financière avec la SNCF. Les TGV ne sont plus aussi rentables que prévu. Donc suppression des trains et transferts sur les transports routiers : covoiturage et autocars. Or, concernant les cyclistes, les cars TER sont rarement équipés pour le transport des vélos (...).
La SNCF, à force de ne pas écouter les voyageurs, s'éloigne de plus en plus de ses racines... dommage car les personnels, eux, sont souvent à l'écoute.
Écrit par : Jean-Jacques 92 | jeudi, 28 mai 2015
(...) d'autres arguments beaucoup plus convaincants:
1. Le réseau de train en France est très majoritairement électrifié (...) 4. La seule source de pétrole en Europe, c'est le pétrole de la Mer du nord… (...) Méditer le méga-choc pétrolier qu'a connu Cuba en 1991 suite à l'implosion du grand frère soviétique…
"Comment Cuba survécut en 1990 sans pétrole".
Écrit par : Vincent | jeudi, 28 mai 2015
Sur les 30 000 km de lignes en service en France, moins de 16 000 sont électrifiés... Par exemple le Lyon-Nantes ne l'est pas. On est donc loin du "réseau très majoritairement électrifié". Cela n'empêche pas que d'un point de vue énergétique, le chemin de fer est bien plus efficace que la route.
Écrit par : Bigle | mercredi, 03 juin 2015
L'acceptation de la lenteur est cohérente : en dehors des "gens d'affaires", les déplacements longue distance sont plutôt exceptionnels, pour les vacances. (...) L'erreur du TGV français, c'est qu'on voulait concurrencer l'avion, là où le TGV allemand ou italien voulait concurrencer la route. Pour ça, des trains à 200-250km/h sont suffisamment rapides (...) "High Speed Trains are Killing the European Railway Network". Voir aussi le livre "La fracture ferroviaire : Pourquoi le TGV ne sauvera pas le chemin de fer" par Vincent Doumayrou.
Écrit par : Vincent | jeudi, 28 mai 2015
La SNCF a soigneusement démantelé les IC au profit des TGV, avec beaucoup de désinvolture pour les voyageurs et les territoires (...). Cette action a été systématique, de longue durée, organisée. Les voyageurs sont dirigés vers le TGV même quand les IC sont moins chers, et directs. Les trains sont souvent plus lents qu'il y a 20 ou 30 ans. Pas d'actions commerciales pour ces trains, exploitation couteuse et obsolète. La SNCF porte une lourde responsabilité dans le déficit des IC, et l'Etat en n'assumant pas ses responsabilités d'autorité organisatrice. Et, sans doute pour la première fois depuis des décennies, on a un pouvoir politique qui prend franchement un tournant pro-routier. (...)
En France, la COP 21 vire à la farce avant d'avoir commencé.
Écrit par : Erick | jeudi, 28 mai 2015
Autre problème, les TER qui sont de plus en plus souvent remplacés par des "Bus SNCF". Mais ils n'offrent pas du tout le même serive même si la SNCF le fait croire... (...) La SNCF disait "c'est à nous de vous faire aimer le train". Elle a eu aussi le Clou Rouillé de la FUB… (...) ils ne le disent plus…et ils ont raison !
Écrit par : Dambrine Michèle | jeudi, 18 juin 2015
Et pour bien enfoncer le "clou rouillé FUB décerné à la SNCF... qui le mérite toujours. Suite à un retard le 16 juin dernier (trajet de 32 minutes devenu trajet de 2 heures 30, dont une partie en bus SNCF) les agents SNCF ont distribué des "enveloppes pour compensation au retard, à renvoyer remplies à TOULOUSE SNCF Garantie Ponctualité avec l'original du billet"... Réponse reçue ce matin de Toulouse SNCF : Regret pour ce retard, et réponse négative à la demande car "les TER ne relèvent pas de la Garantie Ponctualité SNCF" !!! Alors de qui se moque-t-on en distribuant ces enveloppes à l'arrivée ? Le personnel SNCF doit savoir que l'indemnisation ne sera pas possible !!! C'est à eux de nous faire aimer le train ??? Il y a beaucoup à faire pour y arriver !
Écrit par : Michèle | jeudi, 02 juillet 2015
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