dimanche, 01 février 2015
Règles, services, ville calme, 3 personnalités témoignent pour le vélo
Cette fin de semaine, ce n'est pas deux, mais trois pointures qui se sont exprimées, comme en écho, nous donnant des clés pour l'avenir. Mission nationale du vélo ou villes attirant les familles de cadres, villes distendues, villes calmes, évolution de la législation : Philippe Goujon, Dominique Lebrun et Frédéric Héran, chacun en ce qui le concerne, a montré ce en quoi il croit et ce sur quoi il agit. On a aussi parlé du Mont-Saint-Michel ...
Pour une mission nationale du vélo forte et interministérielle
A Roue-libre, l'émission de France Bleu 107.1 Ile-de-France hier et aujourd'hui, Philippe Goujon, député et maire, a plaidé pour le maintien de la mission nationale du vélo, et même pour sa transformation en véritable structure. Dominique Lebrun, son titulaire, a plaidé pour qu'elle reste interministérielle, car, rappelle-t-il, le vélo touche à de nombreux sujets (logement, transports, routes, tourisme, services, artisanat, commerce, industrie, économie sociale, etc). Il est plutôt content, et énonce que les aspects réglementaires (pour lesquels Philippe Goujon joue un rôle très important) avancent, que la Loire à vélo a reçu 230 000 visiteurs cette année, qu'on parle de vélo un peu partout, etc.
Pour la première fois, 2 auditeurs avaient appelé, sans que cela soit prévu pour cette émission.
Plus de mécaniciens connaissant leur métier et des garages à vélo bien situés
Le premier appel portait sur la demande, fréquente, de baisse de la TVA sur les ventes de vélo. Dominique Lebrun a répondu qu'à son avis il y avait plus important pour le développement du vélo, par exemple des marchands de vélos et des mécaniciens compétents, et bien répartis, et l'apprentissage du vélo.
Le deuxième appel concernait le Mont Saint-Michel. Très au fait du sujet, Dominique Lebrun a indiqué que pour lui le vrai problème n'était pas le passage sur la passerelle mais bien la question du stationnement. Le dialogue n'est pas rompu, a-t-il dit, les associations et les autorités locales travaillent à trouver une solution. Quant à lui, tout interministériel qu'il soit, il n'a pas d'autorité sur les autorités locales, a-t-il rappelé.
De vraies zones 30
Quant à Frédéric Héran, l'invité de l'association CyclotransEurope samedi après-midi, il rappela un certain nombre de points qu'on peut trouver dans son livre, que peu de lecteurs doivent connaître par cœur. Je relève que les zones 30 ne doivent pas être "traversantes" : Il faut qu'on puisse y aller partout en auto, mais les sens uniques pour autos vous ramènent à votre point de départ. Vous ne traverserez pas. C'est seulement ainsi que seront obtenus la lenteur et la prudence recherchés. Seuls les grands axes doivent donc être équipés d'aménagements spéciaux pour les cyclistes.
Domestiquer le trafic automobile
La France a trente ans de retard, martèle Frédéric Héran. En Allemagne c'est en 1985 qu'on a compris qu'il fallait dépasser les zones 30. Berlin est devenue "Ville à 30" dès la fin des années 90. Ferrare en Italie retire le trafic motorisé de son centre historique dès 1969 (sauf urgences et livraisons : - 80% de trafic!), alors que Nantes n'a créé sa première Zone à trafic limité qu'en septembre 2012 et que Paris commence à peine à en parler en 2015. Le premier axe démotorisé traversant le centre-ville de Nantes, cours des 50 otages, date seulement de décembre 2012 et le trafic vélo y avait déjà été mulitiplié par 4 en septembre 2013 !
Toute politique du vélo commence par la réduction du trafic motorisé, Frédéric Héran le dit comme le concluait Olivier Razemon à propos de l'indemnité kilométrique. Il ajoute que calmer le trafic c'est aussi faire plaisir aux cadres, qui recherchent toujours le calme.
Optimiser le système vélo
Ensuite, certes, il faut optimiser le système vélo + transports publics, et optimiser le système vélo lui-même, comme on avait fait pour le système automobile. Il faut créer un réseau de "super pistes cyclables", comme les autoroutes et voies express, des services d'orientation, d'information, de réparation, de stationnement, multiplier les types de vélos pour répondre à tous les besoins...
Le vélo est le véhicule de la ville par excellence
Une ville cycliste est une ville avec moins de bruit et moins d'espace public stérilisé par le stationnement, ajoute-t-il. C'est donc une ville où on vit mieux, tout simplement.
Le vélo c'est aussi ce qui va permettre de conserver l'habitat diffus, héritage du sytème automobile. A l'avenir, seul le vélo (avec assistance éventuellement) va pouvoir permettre de parcourir régulièrement 15 km à un coût acceptable.
Pour ceux qui ne l'auraient pas en mémoire, j'ai évidemment déjà présenté les deux ouvrages majeurs de Frédéric Héran :
17:40 Publié dans Actualités, Personnalités, Réflexions | Lien permanent | Commentaires (0)
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