Isabelle et le vélo

--A la SNCF, des HAUTS et des bas ----------------------------------------

Depuis juillet 2010 4 vélos par rame sont autorisés, sur réservation, dans les TGV Atlantique. Certes, cette réservation ne peut se faire qu'aux guichets, ce qui complique sérieusement la vie des étrangers, mais cela finira par s'améliorer, et en tous cas c'est déjà un sacré progrès.

La SNCF a également, tout récemment, présenté les emplacements pour vélos des nouveaux trains Régiolis d'Alsthom. C'est correct, dit-on du côté des associations : la fiction du vélo suspendu est abandonnée (il n’y a plus de crochets), et le système de courroie pour maintenir les vélos contre la paroi semble bien conçu.

Concernant les TER, nos trains régionnaux, la plupart d’entre eux, désormais, accepte tranquillement les vélos à bord, et souvent dans des espaces spacieux et agréables. Il en est de même sur les Corails intercités, et les Théoz et Lunéa, dans des espaces ... souvent mal commodes, et  avec réservation.

Le dialogue avec le service public, engagé dès les années 80 et toujours poursuivi tant bien que mal, donne des résultats  malgré tout encourageants, même s'ils ne sont pas à la hauteur des besoins.

Les rapports avec le secteur privé pourraient être bien plus difficiles...

 

-- Avec le privé, c'est une autre paire de manches----------------------

Ces jours-ci les associations ont découvert que la société Thalys était partenaire de la grande exposition parisienne de cet été sur le voyage à vélo. Manque pas d’air, ont-elles pensé : Les vélos ont toujours été interdits sur les liaisons directes entre les trois capitales Londres, Paris et Bruxelles, exploitées par Thalys, condamnant les cyclistes à passer la frontière à vélo sur une vingtaine de kilomètres entre deux trains, de Maubeuge à Quévy... pour prendre un exemple plusieurs fois vécu, et pas pendant la guerre.

La société Thalys vient donc de recevoir une lettre signée par 7 organisations, la FUB, CycloTransEurope, l’union touritique les Amis de la Nature, Blue Marble Travel, la FNAUT, la FFCT et MDB.

Les signataires rappellent qu’ils ont alerté sur la question dès 2007 et que des promesses -peu ambitieuses au demeurant- sont arrivées dès 2008 : « Je vous confirme que dans la rénovation les compartiments fourgons sont conservés et seront aménagés pour recevoir quatre vélos. Le chargement et le déchargement devront être effectués par du personnel spécialisé et non par le client. Une réservation préalable sera nécessaire et l’offre, payante, sera ciblée sur les trains ne comportant pas de risque pour la ponctualité. Notre étude commerciale « vélos » sera finalisée au plus tard au cours du second trimestre 2008. »

Ils rappellent aussi que l’ Union européenne considère que l’embarquement des vélos fait partie du service :

En 2008, le Parlement Européen et le conseil de l'Union européenne ont adopté le règlement sur le droit et les obligations des voyageurs ferroviaires, qui autorise les voyageurs à emporter leur bicyclette dans le train si le matériel roulant le permet et si cela ne porte pas préjudice au service ferroviaire. Nous avons pu constater que les fourgons Thalys sont désormais équipés de 4 crochets. Pourtant, la demande des « voyageurs à vélo » n’est toujours pas satisfaite sur les relations Thalys : seuls les vélos démontés sont admis à bord.

- Tout vacancier à vélo, ses sacoches, sa tente et ses enfants, sait bien qu’un vélo ne se démonte pas. Et d'ailleurs il ne saurait pas le faire sans se démonter lui-même, et tout casser.

 

--La "libéralisation" pourrait compliquer encore la question--------

Il faut ici rappeler que ce sont les Régions qui commandent le matériel, et qu’elles peuvent donc tout à fait en choisir un qui soit inadapté à l’embarquement des vélos. Pire encore, bientôt la SNCF n’aura plus de monopole, et ce sera chaque compagnie exploitante qui fixera ses règles. Alors, adieu peut-être aux si commodes liaisons Aqualys qui desservent la vallée de la Loire au départ de Paris, et qui s’avèrent fort utiles au déplacement quotidien vers le travail. Adieu aux TER qui permettent d’échapper aux routes trop dangereuses, et adieu à toutes nos virées joyeuses à vélo ?

 

--Sans attendre tous ces malheurs annoncés, vite à la gare !-----

En attendant ces sombres perspectives, dont personne ne garantit qu'elles se produiront, prenons le train ! "Peut-être avez-vous l’intention d’utiliser cette initiative pour annoncer que Thalys, qui dessert les pays du vélo mais qui entrave à présent le développement du cyclotourisme, a désormais l'intention d'autoriser les cyclotouristes à embarquer à bord de ses trains" écrivent les associations à la fin de leur lettre ...

Encore faut-il trouver les renseignements, là aussi tous les cyclistes en connaissent les aléas. Alors donnons aux néophytes le bon truc : tapez DB et cliquez sur "vélos admis".

Car à la SNCF, on a de bons trains, beaucoup plus en tous cas qu'il n'y paraît, mais on ne sait pas le faire savoir ... A moins qu'on ne le souhaite pas. Les "anecdotes" sur les différences d'information entre supports (fiches horaires, guichet, sites, chefs de train, ...), sur le nombre de clics qu'il faut faire avant d'obtenir le renseignement, etc. renforcent évidemment le conseil ci-dessus ...
Bon voyage et vive le vélo !

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<Voici la lettre (en pdf)>
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