Velo-city 2017 : 1/4 – Comment se comportent les cyclistes

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Hans Kremers a participé à Velo-city 2017, à Arnhem et Nimègue. Eblouissant ! Il nous en offre un compte-rendu en plusieurs parties.
Aujourd’hui une étude sur le comportement des cyclistes, qui n’est pas du tout le même que celui des automobilistes, précédée d’une introduction générale à Velo-city.

*****

J’ai eu le plaisir d’assister en juin dernier aux quatre jours de la conférence Velo-city 2017 à Arnhem et à Nijmegen aux Pays-Bas, qui a eu l’honneur d’être ouverte par le roi Willem-Alexander.

Cela a été l’un des grands crus de cette manifestation annuelle, voire le plus grand : plus de 1500 participants et 260 intervenants, 100 exposants et un programme « d’enfer » avec souvent un choix difficile à faire parmi une douzaine de possibilités par tranche horaire. L’un des points forts, très apprécié, et par ailleurs une nouveauté dans le programme, a été la soixantaine de séances à l’extérieur pour aller voir différents aménagements et débattre sur place avec des guides compétents.

Velo-city 2017 a donné un aperçu remarquable de tout ce qui est fait pour les cyclistes dans le monde et de tout ce dont les cyclistes sont capables. Ce qui suit n’est pas un compte-rendu, ce serait impossible, mais juste quelques constats et observations pour vous inciter à aller chercher vous-même beaucoup plus d’informations1 Plus d’informations sur le site de ECF, y compris les présentations mises en ligne progressivement.

Le comportement des cyclistes diffère fondamentalement de celui des automobilistes

Réguler ou libérer? c’est en quelque sorte la question posée par Marco te Brömmelstroet (Professor in Urban Planning at the University of Amsterdam) quand il interroge la salle : Penser la pratique du vélo comme une machine est-ce bien cela faire du vélo ?
Sa présentation démontre que le comportement des cyclistes diffère fondamentalement du comportement des automobilistes. Il a illustré cette différence à l’aide d’un premier petit film montrant des oies en migration, au rythme régulier, chaque oiseau se déplaçant dans sa ligne et à équidistance les uns par rapport aux autres. Ensuite, un deuxième film avec un vol d’oiseaux (étourneaux ?) virevoltant sans cesse et à toute vitesse.


Les automobilistes, tels des oies, se déplacent de manière séparée, isolée, et ont besoin de règles pour leur sécurité.
Les cyclistes en nombre, comme les étourneaux, disposent, grâce à leurs cinq sens, d’une agilité étonnante pour doubler, croiser ou éviter les autres cyclistes. Cette capacité est pour lui à prendre en compte davantage dans les aménagements cyclables des places et carrefours …

Plaidoyer pour plus de souplesse dans les aménagements
Ce plaidoyer pour plus de souplesse en faveur des déplacements des cyclistes, ainsi que la volonté (exprimée pendant d’autres ateliers) de chercher d’autres solutions et d’innover en testant sans cadre réglementaire ou juridique, résume bien la méthode néerlandaise. 
Par exemple, le concept de la « vélorue » (cycle street), qui s’est répandu progressivement aux Pays-Bas depuis 1996 et qui est identifiable par un panneau de signalisation, ne dispose d’aucune identification dans le code de la route du pays. Cependant à travers des questions posées par la salle un décalage culturel s’est fait sentir entre les pays ayant une liberté plus ou moins grande en termes d’innovation par rapport au cadre réglementaire présent.

L’objectif n’a jamais été de faire rentrer un maximum de voitures en ville mais le plus d’êtres humains possibles. Nous avons besoin des autres pour être heureux. (Leo Bormans, Pays-Bas)

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Corbin
6 années

Je serais pour un code la route qui hiérarchiserait de manière transparente les risques que le conducteur fait courir aux autres d’abord, à soi-même ensuite, les contraventions étant ainsi purement proportionnelles à ce risque. La sanction devrait être plus lourde lorsqu’il y a danger pour autrui et moins lorsque le danger est pour soi-même (port de la ceinture dans une voiture, comportement jugé à risque à vélo).

Isabelle
5 années
En réponse à  Corbin

C’est une des évolutions que j’ai tenté de faire passer pour la future Loi des Mobilités, mais la complexité est difficile à inscrire dans une règle !!!

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