Les boîtes à vélo se montent en syndicat

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Qu’ont-ils fait vendredi dernier (le 18 janvier) à Angers ? Ils ont congressé dans la bonne humeur mais aussi posé les fondations de leur corporation d’entreprises qui utisent le vélo . C’était le premier congrès national des boîtes à vélo. Il a pu faire valoir ses besoins pour la Loi des Mobilités.  

Jeux de questions, roulage en Poney-bike, discours, ateliers … Pot du soir à la mairie, restau sur le toit du théâtre ! Michèle Lewi, de Cyclamelle, nous raconte. Votes par smartphone (requis !) sur la construction de leur association, élections, essais de vélo-cargos, réseautage, car ils étaient dans un congrès professionnel ! C’est d’ailleurs la chambre de commerce qui les a accueillis, en soulignant leur besoin d’être accompagnés, de se structurer, de se professionnaliser, ce en quoi la Chambre est dans sa mission. Il faut aussi faire la promotion de leur pratique et défendre leurs intérêts, ce qu’ils ont commencé à faire en ce mois de janvier 2019.

A l’ouverture, Matthieu Orphelin, le député, et Catherine Goxe, l’adjointe au maire. Angers est jumelée avec la ville néerlandaise d’Harlem, source d’inspiration, précise-t-elle. Elle se félicite que sa ville ait été sacrée 1e ville écolo de France par le magazine Neon. L’éducation au vélo est déjà réalité en Cm1et cm2, l’IKV en place pour les agents municipaux et a été demandée par 250 agents.

Mathieu Emyn, paysagiste : La diversité des métiers des 100 boîtes à vélo adhérentes ne les empêche pas d’avoir des valeurs communes telles que l’innovation, une vision commune de la ville apaisée, leur valeur d’exemple à transmettre au grand public et dans les milieux professionnels. Ils ont aussi une finalité commune qui est de favoriser l’entrepreneuriat et apporter à chacun le soutien dont il a besoin pour progresser. 

Ce qui les réunit c’est d’être utilisateurs de vélo-cargos, la plupart étant des petites structures, ce qui est aussi le cas des constructeurs de vélo-cargos.  

Leur organisation doit se structurer et s’élargir, se trouver des représentants locaux et intégrer les entreprises isolées. A la fédération ils sont tous bénévoles pour l’instant, mais leurs adhérents ont besoin d’outils communs, juridique, technique, et veulent en plus défendre des revendications. Le national doit assurer cette fonction support. 

Finalement, selon Michèle Lewi, ce qui est ressorti parmi les attentes des participants de cette nouvelle structure, c’est 
 
– la définition de bonnes pratiques
– l’obtention d’une réglementation adaptée au regard de la puissance autorisée et du stationnement (pendant et hors période de travail)
– le besoin de contrats d’assurance adaptés
– le souhait d’une fiscalité favorable : TVA au taux réduit sur le chiffre d’affaires des professionnels en vélo cargo, récupération de la TVA sur véhicule – achat ou location/ leasing – et frais annexes
 

La loi des mobilités

Le député d’Angers bien connu des cyclistes, Matthieu Orphelin, était donc bien là, dans sa ville. En tant que rapporteur pour la loi sur les mobilités il invite les Boîtes à vélo à lui faire passer des amendements. Le report de la discussion de la loi pour cause de crise des gilets jaunes a du bon.

Il pense à faire en sorte que la TVA soit récupérable sur location et achat dès lors que cela est dans le cadre professionnel, et à faire sauter la limite de puissance autorisée (259 watts) pour ceux qui travaillent à vélo, ce qui est demandé depuis longtemps. Cela ne change rien aux vitesses maximales mais cela permet de pousser ou tracter de bien plus lourdes charges sans devenir un bagnard.

D’autres problématiques apparaissent, relevant du droit de l’urbanisme, par exemple celles des cantines à vélo : Fantine Marchal, crépière mobile à Paris, a le sentiment de n’être pas désirée. A cause des odeurs ??? Elle rapporte qu’il n’y a pas d’autorisation d’exercer sur rue à moins de 1 m3. 

Une nouvelle fédération

Des métiers très variés mais une communauté de valeurs, un dynamisme et un esprit d’entreprise magnifiques, une approche innovante compte tenu du mode de locomotion, de ses opportunités et contraintes, conclut-elle.
Une organisation tip top du congrès, très remarquable, qui reflète des qualités d’organisation, de communication… de personnes qui sont à leur compte et doivent souvent tout faire elles-mêmes. Une partie des BAV ont eu une autre vie avant et bénéficient de leur expérience passée.
Une impression générale de personnes heureuses de leur travail, mais il y a peut-être un biais, précise Michèle Lewi, il s’agit de ceux qui sont venus au congrès.
 

Texte rédigé à partir des notes sur place de Michèle Lewi, Cyclamelle, vêtements pour femmes à vélo.

Cantines, paysagistes et jardiniers, plombier, ébeniste, menuisier, tapissier, créatrice de mode spécial vélo, déménageurs, transport de marchandises, ostéopathes, collecte et distribution d’aliments, réemploi et réparation de vélos, réparateurs de vélos, fabrication, vente et location de tricycles… Ce sont 

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5 années

Concernant les « cantines à vélo » elles font sans doute face aux mêmes difficultés que les foodtrucks : les restaurateurs installés les accusent de concurrence déloyale.

5 années
En réponse à  Isabelle Lesens

J’avoue que je ne me suis pas posé la question (le terme « foodtruck » me semblant très répandu, comme « smartphone » par exemple ; je n’ai pas la francophonie militante). Wikipédia m’apprend qu’on peut dire camion-restaurant. Dont acte (on imagine facilement un gros semi-remorque alors qu’il s’agit le plus souvent de fourgon/camionnette).

Adrien
5 années
En réponse à  Jeanne à vélo

Étant moi-même défenseur du français et pourfendeur des anglicismes, je dois malheureusement confirmer le commentaire de Jeanne. Il n’y a pas vraiment d’équivalent à « foodtruck » qui soit connu et parle à tout le monde.
Cet anglicisme est lamentable mais le terme de camion restaurant fait effectivement penser à quelque chose de gros, et personne ne l’utilise.
J’ai l’impression qu’avant que les foodtrucks soient à la mode, on ne les nommait pas, ou alors on les nommait de manière plus précise, par exemple camion-kebab, camion-pizza… Mais maintenant qu’ils vendent tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi), c’est le terme foodtruck qui prend le dessus.

5 années

Je propose « Fastfood-camion ». Non, je rigole… 😉
J’aime bien « cantine à vélo ». Bravo Isabelle! Même s’il n’est pas utilisé ni (encore) connu, il a sa chance, si d’autres le reprennent. Les exemple existent de recul des anglicismes lorsque de bonnes alternatives sont proposées. Entendiez-vous « Bonne fin de semaine! » il y a 20 ans?
Par contre, si on trouve que « camion » fait trop gros, pourquoi « camionnette/fourgonnette restaurant » ou « fourgon restaurant », ne pourraient-ils convenir (en dehors du fait que foodtruck est plus employé, car sinon on devrait rayer un paquet de mots du dico)?
Mais le terme « camion » est de plus en plus utilisé en France comme synonyme de camionnette ou de fourgonnette. Donc pour moi « camion restaurant » (qui serait rapidement raccourci en « camion restau ») n’est pas un problème (on dit bien « ticket restaurant » et « ticket restau »). Il suffit de l’employer et on s’habitue très vite. Aussi vite que « foodtruck » lors de son apparition.
Les alternatives existent dans ce cas. Résistons.

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