Renouveau aux Villes cyclables

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Lors de sa conférence de presse de début d’année, le 4 février, le club a affiché un nouveau visage, plus engagé et plus serein tout à la fois. Cela ressemble à une nouvelle ère. 

Tout d’abord le club des villes cyclables propose désormais des outils à ses adhérents. Créé en 1989 par Hélène Desplats, conseillère municipale de Bordeaux sous Chaban, il n’avait jamais vraiment trouvé sa place et donnait parfois l’impression de chercher à être systématiquement partout, et à la recherche de notoriété et de partenaires commerciaux. On peut penser qu’il tournait un peu en rond, organisant rituellement des « journées », d’ailleurs réussies mais fréquentées par un public extérieur, quelques « suivis » sur la base des déclarations de ses adhérents, et des remises de prix annuels aux critères incertains. On est en tous cas sûr qu’il y régnait un climat manquant, à tout le moins, de bienveillance. 

Surtout, depuis l’abandon du comité technique animé par Jean-Michel Herry, directeur-adjoint des services techniques de Lorient, il n’offrait plus réellement de services propres à ses adhérents (qui par ailleurs venaient peu aux assemblées générales) et ses élus apparaissaient rarement dans les réunions publiques. C’est simple, à cette époque le club était connu pour ses élus invisibles.

Le Club a toujours eu des difficultés. Le Club existe, il fonctionne, mais finalement, il a relativement peu pesé dans l’évolution des villes.

Maxime Huré, « La création d’un réseau de villes : circulations, pouvoirs et territoires », Métropoles [En ligne], 6 | 2009, mis en ligne le 24 novembre 2009, consulté le 07 février 2020. URL : http://journals.openedition.org/metropoles/4010 ; DOI : https://doi.org/10.4000/metropoles.4010

3 guides

En tous cas, le club d’aujourd’hui vient de publier un fascicule intitulé Le vélo en tête dans lequel il énonce 10 recommandations aux élus locaux pour développer le vélo. Il travaille également à un guide des coûts des aménagements cyclables, et sur un décryptage de la LOM, qui risque d’être très utile…

On respire

Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu les dirigeants du club si détendus, et qu’ils n’avaient pas lancé de telles actions destinées à leurs adhérents. Lorsque je titrais en octobre dernier Club des villes cyclables, un congrès de transition ? je savais bien que j’avais raison[1.  Il s’agit bien de l’absence de la jusqu’alors omni-présente et omni-potente secrétaire générale.]. Maintenant le président Serne va peut-être regretter de devoir quitter son siège alors qu’il a enfin pu s’investir dans l’actualité du moment, la préparation des décrets d’application et des ordonnances découlant de la LOM. Le nombre de vélos dans les trains, le fonctionnement du forfait mobilité, l’apprentissage du vélo et l’affaire des angles morts, autant de difficultés qu’il va bien falloir surmonter.

Les premières municipales où les élus vont devoir gérer la transition

Patrice Pattée
Patrice Pattée

Comme a fait remarquer Patrice Pattée, le trésorier, les municipales de mars 2020 seront les premières où les élus vont devoir gérer la transition. Personne n’a le choix, sauf à se faire déborder par la population, a-t-il ajouté. Toutes les communes vont oeuvrer pour le vélo.

Concrètement les participants pensent que les grands gagnants des élections de mars seront … les vélo-boxes! Il y aura aussi le fait métropolitain, qui permet les continuités intercommunales : le vélo sort du centre des villes.

M. Najdovski, de Paris, pense aussi qu’on arrive à l’époque de la transformation des infrastructures, d’automobiliste à cyclable. Il cite le Pont de Pierre (Bordeaux) ou le tunnel de Fourvières (Lyon), il aurait pu parler des ponts d’Iéna et Henri-IV (Paris), ou du pont du Carousel (Paris, en 2000), dont le passage en dénivelé a été fermé pour pouvoir faire passer la piste cyclable.  

Reste la question de la formation des techniciens. Il n’y a pas de formation spécifique, sauf dans les préparations aux concours de la fonction publique. En conséquences les jeunes ingénieurs territoriaux sont mieux formés – sur ce point – que leurs aînés.

Comme quoi, nous sommes dans une nouvelle époque, plus difficile, mais nous sommes mieux armés, au moins pour les politiques cyclables. Bravo Monsieur Serne.

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