Ferrare résiste au coronavirus, pourquoi?

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par | Avr 11, 2020 | Actualités | 7 commentaires

Les raisons du taux très bas de malades du covid-19 dans cette ville d’Italie du nord sautent aux yeux. Elles devraient faire réfléchir tous les empêcheurs de rouler à vélo.
Avec plusieurs exemples d’ailleurs qui donnent un grand rôle à la vie au grand air.

La ville de Ferrare, en Italie du Nord, a très peu de cas d’infection par le Covid-19. C’est le taux le plus bas de la région, et cela s’expliquerait, selon France-Info ce soir, par une densité faible, un isolement important, et le fait que la ville soit située dans une zone de marécages ayant créé des caractéristiques physiologiques particulières pour les habitants. 

L’Italie face au Covid-19 :
une petite ville du nord du pays résiste au virus

Peut-être, dit le docteur Saladin dans un article paru sur son blog, mais on n’a pas besoin de ça. 

Pourquoi Ferrare résiste ?

Ferrare est la ville la plus cycliste d’Italie, avec un taux de 30% d’usage du vélo dans les modes de déplacement. Ferrare rejoint donc les meilleurs scores des villes cyclables d’Europe du nord.

Faible pollution atmosphérique
Quand on a de tels taux d’usage du vélo, on a forcément une diminution de la pollution atmosphérique, explique JL. Saladin. Elle est un facteur d’infections respiratoires par l’agression qu’elle fait subir aux voies aériennes. Une recherche sur internet nous indique qu’il y a 68 000 résultats pour « pollution atmosphérique et infection » Toutes les études montrent un lien entre les deux.  

Activité physique
Les habitants ont également augmenté leurs défenses immunitaires par l’activité physique qu’induit l’usage du vélo au quotidien. Le dossier des bénéfices de l’activité physique sur la santé est plus que connu depuis longtemps, une simple recherche sur l’internet donne 3,9 millions de résultats.

Tous les résultats vont dans le sens d’un bénéfice. Sauf pour les sportifs de très haut niveau, pour lesquels les bénéfices diminuent.

Vitamine D
Les habitants de Ferrare ont aussi augmenté leur production de vitamine D par l’exposition au soleil que la pratique du vélo occasionne. Or un taux de vitamine D supérieur à 30 ng/ml a un effet très protecteur sur les infections des voies aériennes. C’est un taux nécessaire pour que les mécanisme de défense contre les microbes soient activés au mieux. En particulier la vitamine D active la production d’un antibiotique à large spectre, la cathelicidine, qui agit contre les bactéries et les virus.

A son tour la diminution de la pollution atmosphérique va faire augmenter les ultra violets B qui arrivent au sol. Ce sont eux qui assurent la transformation sous la peau de vitamine D inactive en vitamine D active. On aura par là aussi une augmentation de la vitamine D.

Voilà pourquoi ce résultat en matière d’épidémie n’étonnera que ceux qui ne voudraient pas voir tous les bienfaits du vélo ! 

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A suivre sur le blog Vélo, potager et cerveau dans l’article Coronavirus et vitamine D. Vous y trouverez les explications et références scientifiques.

Et ailleurs ?

  • Mais il peut dire ce qu’il veut, le docteur, dans le Cantal et en Lozère non plus ils n’ont presque pas de cas (Avec zéro décès, pourquoi le Cantal résiste à la « vague » épidémique – Ouest-France, 10 avril). Sans doute faut-il remplacer le mot « vélo » par celui de « jardin potager » ? 
  • Quant au Danemark, ce n’est pas non plus le vélo qui explique qu’il s’en sort si bien. C’est plutôt l’auto-discipline, et la façon dont le gouvernement leur a parlé, ainsi que le rapportait France-info le 9 avril. Et même que c’est J.L. Saladin qui signale l’article. 
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3 années

Belle démonstration !

3 années

Une fois qu’on combine tout ça, la morale est que, ne serait-ce que pour éviter une épidémie qui se transmet par le contact humain, il vaut bien mieux vivre dans le Cantal (25 habitants au km²) que dans Paris (25.000 habitants au km²), Cantal, d’ailleurs, qui n’a connu aucun cas de contamination.
Cependant, vider les villes et redéployer les gens dans des villages comme au Moyen-âge risque de poser quelques difficultés, même de manière pacifique plutôt que selon la version khmers rouges.

vélotafeur confiné
3 années

Bonjour, j’ai vu ça hier soir sur carfree, aujourd’hui c’est le dernier jour pour répondre à cette consultation publique sur un décret sur les ZFE (zones à faible émission).
«Le 23 mars 2020, le Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) a lancé une consultation publique sur un projet de décret relatif au non-respect de manière régulière des normes de la qualité de l’air donnant lieu à une obligation d’instauration d’une zone à faibles émissions mobilité (dite ZFE-m). Ces zones sont prévues par la loi d’orientation des mobilités. Vous avez la possibilité de donner votre avis sur ce projet de décret.
Dans ce genre de consultation publique, seuls les médias pro-automobile et les associations liées au lobby automobile partagent l’info. Le risque est donc d’avoir uniquement des réponses anti-ZFE. C’est pourquoi, n’hésitez pas à donner votre avis sur le site dédié.» Voici le site

Bernard
3 années

J’adore le vélo et j’aimerais bien que le peu de cas de Covid19 à Ferrare soit en rapport avec son taux d’usage dans la ville ! … mais en tant que médecin de santé publique, je ne peux malheureusement pas souscrire à cette démonstration trop hâtive et entachée d’affirmations non fondées épidémiologiquement.
Un exemple: « Le dossier des bénéfices de l’activité physique sur la santé est plus que connu depuis longtemps, une simple recherche sur l’internet donne 3,9 millions de résultats. » Et alors?… Désolé, mais cet argument n’a aucune valeur: le nombre d’études ne présume en rien de la qualité de leurs conclusions !!
De même que: « Une recherche sur internet nous indique qu’il y a 68 000 résultats pour « pollution atmosphérique et infection ». Oui, bon… mais seuls les articles qui répondent sur des critères méthodologiques précis à la problématique ont un intérêt.
Cet article me rappelle la blague suivante, que les statisticiens connaissent bien: « – Vous savez qu’en France, le café au lait provoque les accidents de la route? -Ah, bon, pourquoi??? – Ben, c’est simple, quand on analyse les accidents de la route, on s’aperçoit que 95% des conducteurs touchés avaient bu du café au lait le matin même. » (!!!!) :-)))
Attention à ne pas relayer des affirmations médicales que seul le recul du temps et avec des études confirmées permettra de con- ou d’in-firmer! Analyser, étudier, comprendre, OUI! Conclure sans méthode et trop vite: NON! Il y a un grand risque à tirer trop vite des conclusions, quant à un lien de cause à effet, même quand on a très envie de les voir aller dans le sens qu’on souhaite!!!

Philippe Delchambre
3 années

Un bémol sur le lien entre «pollution atmosphérique et infection», avec les 68.000 occurrences d’un moteur de recherche. The Conversation a publié l’article d’une scientifique de l’ULB, Cathy Clerbaux, qui attire une fois encore l’attention sur l’importance de la vérification des sources d’information. Il faut préciser, et nuancer. https://theconversation.com/pourquoi-on-ne-peut-pas-affirmer-que-la-pollution-transporte-le-coronavirus-137143

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