La véloroute de la Seine à vélo commence à prendre forme

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par | Août 10, 2021 | Cyclotourisme | 16 commentaires

J’ai testé la Seine à vélo de Mantes-la-Jolie à Rouen. On touche au but !

Un fléchage très soigné

Pour faire ce parcours j’ai utilisé le guide La Seine à vélo des éditions Chamina. Sans lui je me serai beaucoup plus égarée.

Dire que c’est bien fléché serait mensonger, car je me suis perdue au moins une fois par jour. Prétendre que cela aurait été fait n’importe comment serait pire. Le jalonnement a été réalisé avec grand soin. 

Il arrive, certes, que le panneau soit caché ou posé trop loin de l’embranchement pour qu’on ait la moindre chance de le voir sauf à se douter qu’il sera là, comme à la sortie du pont d’Elbeuf ou quelque part (à Grand-Quevilly ?) avant Rouen. Il se peut aussi que certains panneaux soient déjà cachés par la végétation, soient tombés, ou été oubliés lors de la pose. Je ne le saurai jamais avec précision. Il faut plutôt saluer les rappels bien disposés et les panneaux avec pôles et distances, d’autant que cela est encore rare en France. 

Les services qui ont coordonné l’itinéraire ont très bien travaillé. Le problème vient sans doute de certaines villes, et très probablement de certains ensembles pré-existants.

Mantes-la-Jolie n’indique rien depuis la gare, mais surtout Limay nous envoie dans un mur après le pont, et pose un panneau si loin de l’accès que je me suis retrouvée sur une bretelle de voie express. Je commençais mon parcours, si j’avais su j’aurais regardé le guide… mais finalement lui aussi, à cet endroit, ne doit pas être suivi exactement. Il suffit de traverser juste après le pont vers la gauche en poussant le vélo.  

Cela m’est encore arrivé à Saint-Martin-la-Garenne (merci à la charmante Nordiste qui m’a indiqué de prendre le premier sentier à gauche, qui me mènerait jusqu’à Vétheuil), Pressagny-l’Orgueilleux, Courcelles, Saint-Aubin-lès-Elbeuf … et bien entendu dans le complexe de Poses, dans la forêt du Rouvray (sud de Rouen), ainsi qu’entre Léry et le Vaudreuil. 

Voie verte de l’Eure, au nord

Le problème des zones réservées

Ce dernier point est important à souligner car il s’agit de la très belle voie verte de l’Eure, qui existe depuis longtemps, est coupée en morceaux, et n’est fléchée que de façon assez peu utile et lacunaire. En plus elle manque de raccords à son environnement, ce qui fait que pour rejoindre mon hôtel au Val-de-Reuil, entre RD71 et A13, il m’a fallu rouler sur la RD à 2 X 2 voies et franchir deux méga-rond-points, alors que lorsque j’ai demandé mon chemin j’étais tout près.
Le lendemain le patron me confia comment atteindre la voie verte, au prix d’un passage dans un champ heureusement récolté puis dans une emprise dédiée aux permis de conduire et interdite au public (ce qui me fut bien rappelé sur place !), et de là un large passage visiblement prévu pour, mais jamais mis en service et désormais envahi de ronces, et bien sûr tout ça de façon quasi clandestine. 

Mur honteux au sud de Val de Reuil

Val-de-Reuil : Un mur en pleine route pour empêcher les gens de traverser à pied. Un passage ou une passerelle permettrait à tous d’aller au restaurant, aurait raccourci mon parcours de deux tiers, permettrait de rallier la voie verte. Un exemple des graves erreurs commises dans cette « ville nouvelle » où seule l’automobile est considérée comme mode individuel de déplacement. La voie verte pourrait être structurante, elle n’est que marginale.

Pour la forêt au sud de Rouen c’est bien simple, il n’y a rien, et pour St-Aubin, à côté d’Elbeuf, je n’ai pas vu de panneau, qui était peut-être dans la zone des jardins, en tous cas je me suis retrouvée à passer un portillon strictement infranchissable (arrivait en face un couple d’Alsaciens qui passèrent mon vélo), puis à marcher sur un sentier de 10 cm de large entre barrières et fourré … mais à découvrir au bout une passerelle si merveilleuse qu’on entendait clairement la conversation des pêcheurs loin en-dessous. 

Saint-Aubin-lès-Elbeuf

D’une façon générale le tracé de ce tronçon médian de la Seine à vélo est souvent épatant, parfois monotone comme la route entre Saint-Pierre du Vauvray et Poses, où on ne voit jamais l’eau alors que la carte nous fait imaginer passer au bord des étangs, ou terriblement ennuyeux comme avant Giverny. Là c’est du gauche-droite-gauche-droite-droite-gauche à n’en plus finir, on se demande où on en est, et sur le plan du guide c’est tout droit direct !  Le tracé passe aussi par sentiers et même pelouses, routes non carrossables, et j’en passe.

Un parcours formidable

Miracle dans la boucle de Saint-Aubin-lès-Elbeuf

Néanmoins on le sait : des obstacles franchis on sort grandi. Ce parcours de trois jours me laisse un souvenir formidable, comme celui des deux cyclistines rencontrées à la fin, qui avaient roulé depuis Le Havre. Elles avaient eu du mal à trouver la sortie du Havre, puis ont adoré.

Des conseils pour finir :  ne prévoyez pas des étapes trop longues car vous ne savez pas ce que vous allez trouver. Venez plutôt en période sèche, car il y a beaucoup de sentiers. Sachez rouler car il y a pas mal de grand’routes. Munissez-vous du guide ou d’une carte, car sans guide la route ne suffit pas, mais le guide ne suffit pas et heureusement les panneaux sont souvent au rendez-vous. 

Mais je vous l’assure, la Seine à vélo ça va être de plus en plus formidable, sous réserve que l’on continue à faire avec sérieux, que le Département de l’Eure accepte de revoir la signalisation de la voie verte qui porte son nom, que la zone de Poses rentre dans le lot commun, que l’entretien soit bien programmé et que les tronçons manquants soient aménagés. 

—***—

Premiers repérages sur presque tout le parcours : Grandes promesses de la véloroute de la Seine à vélo

Quelques bonnes adresses

  • Criquebeuf : café-restaurant le ClinFoc. Sur la route, entre Pont-de-l’Arche et Elbeuf. Bonne cuisine, service efficace, prix modérés, large terrasse abritée, ambiance familiale, un coin de paradis. 02 35 81 74 02
  • Vernon : Hôtel du Haut-Marais, à Saint-Marcel. Sans prétention mais bien tenu, vaste garage en sous-sol très accessible. 02 32 71 22 50 – Pour y aller ne pas prendre la route mais la piste cyclable le long de la Seine, côté sud. Au bout, au moment où cela se rétrécit fortement, cap à gauche, un peu de cailloux et nous y voilà. Le 2 route de Rouen est en réalité le bout de la rue de l’Hôtel-du-Pré.
  • Le Vaudreuil : Hotel Ibis-Style, excellent accueil, quelques chambres à prix plus bas (attention au vis-à-vis…), plusieurs restaurants à proximité. Seul problème, difficile d’accès (c’est de sa proximité que j’ai pris la photo du « mur honteux »). tel : 02 32 59 18 19
  • Rouen, sur la rive-gauche : Ibis, adresse officielle : 44 rue de l’Amiral-Cécile, en fait sur la RD 840,  face au centre commercial Saint-Sever. Facile à trouver, il est le long du tramway, un peu avant qu’il ne s’engouffre sous terre ! tel 02 35 63 27 27. Plus simple que ceux de la rive droite, il est néanmoins du confort attendu et permet de découvrir Rouen sous un jour différent de celui du Moyen-âge … 
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promeneur
2 années

Je viens de la faire au mois de juin de Paris à Honfleur. Je me suis fait une route directe Montparnasse – Maisons-Lafitte. La zone urbaine ne me tentait pas. Camping tout du long. 15 jours. Il y a une minorité de mauvais flèchage.
Je suis habitué à utiliser un outil de cartographie sur mon mobile et à suivre une route que j’affiche. J’avais décidé de suivre le flèchage mais finalement je suis revenu à mon outil de cartographie. C’est plus confortable. Avec le flèchage j’ai toujours un doute entre deux flèches donc je m’arrête pour vérifier.
Pour moi en fait le flèchage est mauvais tout du long des véloroutes en France. Il est fait à l’économie. Aucune règle ergonomique ne préside au flèchage. Le conducteur à vélo est en mouvement et même à 12 km/h (ma moyenne) il ne doit détourner son regard de sa conduite qu’un bref instant.
– Il lui faut des panneaux comme ceux des automobilistes, avec des grosses lettres et le numéro de la route en gros chiffres.
– Il faut en finir avec ces logos illisibles.
– Il faut des panneaux avant chaque bifurcation comme pour les automobilistes.

promeneur
2 années

De Honfleur au Havre (gare) la route est plutôt mal indiquée. Le pont de Normandie est traversable par les vélos (bande cyclable étroite) et les piétons (piste sécurisée par un séparateur). C’est un morceau d’autoroute limitée à 80 km/h. A pied quand un camion passe vous êtes poussé par l’air. Je vous laisse imaginer à vélo.
J’ai poussé mon vélo sur la bande cyclable. A vélo au départ il n’y a que la bande cyclable puis il y a un endroit (le seul) où on peut rejoindre la piste piétonne. Après si vous voulez rejoindre la piste piétonne il vous faudra descendre dangereusement en débordant sur la route et soulever votre vélo pour franchir le séparateur. Ce pont (1995) est magnifique, comparable à celui de Millau (2004). C’est aussi un exploit technologique. Je ne me souviens pas qu’on en ait parlé autant.
Au Havre éviter de traverser la zone industrielle et portuaire. C’est plein de voies ferrées qui traversent la route.

Antoine
2 années

Je rejoins le commentaire d’au dessus. Je n’ai vu aucune voie verte correctement fléchée.
Les directions doivent être indiquées :
à absolument chaque intersection
– en beaucoup plus gros
– avec un logo clair et lisible.

Ne parlons pas des déviations. C’est le strict minimum. Et ce minimum, je ne l’ai jamais vu sur aucune voie verte. A partir de là, il n’est pas possible de parcourir raisonnablement ces itinéraires sans GPS.

Peregrineur
2 années
En réponse à  Antoine

La qualité du balisage des vélo-routes dépasse le simple problème des aménagements car du fait du nombre phénoménal de panonceaux qu’il faut pour flêcher ce qui relève bien souvent d’un labyrinthe se pose ensuite le problème du maintien de ce balisage dans le temps. Le passage des débroussailleuses au printemps en a raison d’un certain nombre et peut-on demander au préposé de relever le bras de son engin tous les 10m? Pour certaines véloroutes le cas de riverains qui utilisent ces routes en itinéraire de délestage de la nationale encombrée n’est pas à exclure. (Vu sur la V63 du coté de Grenoble ou une route qui avait été classée chemin agricole+véloroute a rapidement perdu ses chicanes…).

emmp
2 années

Attention, si vous voulez traverser la Seine en empruntant le pont du barrage de Poses, c’est impossible depuis le 16 août et pour plusieurs semaines (rien trouvé de plus précis), pour cause de travaux. Pas le moindre panneau d’information avant de l’atteindre, et les autres ponts ne sont pas tout près… (Pont-de-l’Arche en aval et Saint-Pierre-du-Vauvray en amont).
Si on se foutait de nous, ça se saurait…

Vincent
2 années
En réponse à  emmp

Pour plusieurs années (jusqu’en 2025), comme l’indique le journal Le Parisien.

emmp
2 années

Pour ceux qui voudraient des détails à propos du pont de Poses, sur le site de l’agglomération.

emmp
2 années

« le flèchage est mauvais tout du long des véloroutes ». Je suis d’accord avec cette remarque. Parfois, les logos ou petits symboles sur les panneaux changent quand on passe d’un département à un autre sur une même véloroute. C’est bien piégeux et parfaitement ridicule.
J’ai toutefois une exception à mettre en avant : le circuit de la Creuse, si bien signalé que je n’ai hésité qu’une fois en le parcourant dans sa totalité. Mais c’est une boucle et non un trajet linéaire. Une seule région est impliquée, ça doit aider.

Didier
2 années

Concernant le passage de Saint-Aubain-lés-Elbeuf, pour la barrière j’ai vérifié, vous êtes allée trop loin. Lorsque vous avez traversé la Seine depuis Elbeuf, vous quittez le pont en tournant à droite, vous passez sous le pont, ensuite il faut passer sous le pont à haubans de couleur bleu, faire une centaine de mètres, et tourner à droite entre deux haies vertes. Il y a bien un panneau, mais pas très visible !

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