Françoise Rossignol, seconde présidente du club des villes cyclables

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Françoise Rossignol vient d’être élue présidente du Club des Villes et Territoires cyclables. Elle devrait élargir l’objet du club à la marche (ou aux modes actifs).

On s’en doutait depuis plusieurs mois. Madame Rossignol apparaissait dans les web réunions comme faisant partie de la maison autant que Pierre Serne, le président, ou Catherine Pilon, la secrétaire générale. Elle était vice-présidente, avait adhéré en 2014 au titre de sa nouvelle délégation Mobilités à la communauté urbaine d’Arras. Elle vient d’être élue présidente après avoir été cooptée, et ouvre une nouvelle période après 7 ans de présidence Serne, élu pour la première fois en 2014 (voir cet article).

Ce qui lui vaut ça c’est qu’elle représente une communauté urbaine « de province », Arras, et est maire d’une petite ville, Dainville, 6000 habitants. Le fait qu’elle soit une femme n’est pas non plus pour déplaire à Pierre Serne, qui y tenait. Ainsi revient-on à l’alternance entre les régions, et dépasse-t-on la longue liste de messieurs-présidents (voir leur liste dans wikipedia. Hélène Desplats, la fondatrice, ne suffit pas à assurer l’équilibre). 

Au congrès du club, hébergé par le Salon des Transports publics : Guillaume Gouffier-Cha, député du Val de Marne et co-président du Club des élus nationaux pour le vélo, et Françoise Rossignol, nouvelle présidente du Club des Villes et territoires cyclables.

Elle est donc maire d’une petite ville du nord depuis plus de 20 ans, vice-présidente de la communauté d’Arras en charge des mobilités, ancienne professeure d’anglais dans un lycée technique (où il y avait 3 filles et 787 garçons!). Autant dire que les milieux « masculins » ne l’affolent pas trop et qu’elle a déjà une longue carrière en responsabilité locale. 
Pierre Serne est Normalien, n’a été en responsabilité que 5 ans (2011 à 2015, vice-président délégué aux Transports et à la Mobilité de la Région d’Ile-de-France), et n’a jamais été ni maire ni président d’assemblée locale. 
Ils ont en commun d’avoir l’habitude des relations à haut niveau et des batailles. 

Elle est du Nord et lui de Paris, elle est d’une petite ville et lui d’une grosse agglomération, il est sur tweeter, elle ne l’est pas, mais tous deux sont de gauche.

Jean-Marie Darmian, le prédécesseur de Pierre Serne, était journaliste, maire d’une toute petite ville rurale du sud-ouest. Il avait fait deux mandats de 3 ans avec un fort investissement. Sa faconde nous manque encore. (Voir des éléments d’histoire dans un article d’octobre 2019 et la présentation d’un de ses bouquins dans une revue de presse – ça ne parle pas de vélo mais de personnalités et c’est très marrant).

Catherine Pilon (voir son portrait) elle aussi est une ancienne élue locale en responsabilité, en banlieue parisienne. 

Pierre Serne a été nommé magistrat financier, mais avant, en tant que président du club, et surtout depuis l’arrivée de Catherine Pilon, il est beaucoup monté au créneau pour faciliter la réalisation des coronapistes. 

Elargir l’horizon

Françoise Rossignol quant à elle devrait ouvrir une troisième ère du club, qui de Club des villes cyclables était passé à Club des villes et territoires cyclables (incluant quelques départements et région, voir cet article de août 2018). 

Il devrait désormais associer les piétons aux vélos, car être piéton ne va pas de soi malgré les nombres bien plus importants de trajets piétonniers que cyclistes. Il y aura donc une préoccupation élargie aux mobilités actives, à construire malgré, ou à cause, des gênes et incompréhensions qu’il vaudrait mieux attaquer en amont, et qui se traduira par une évolution du nom de l’association, ainsi qu’elle me l’a expliqué dans un entretien quelques jours après son élection à la présidence du Club.

La coopération sera également poursuivie avec Vélo & Territoires, anciennement Départements cyclables, ne serait-ce qu’à cause de la mobilité en zones peu denses et aussi parce que les routes départementales irriguent villes et campagnes. Comme on voit Françoise Rossignol ne va pas dormir. Surtout qu’en plus elle se donne pour première mission que le vélo soit au centre des questions de mobilité dans les élections à venir, et qu’en tant que vice-présidente du GART (Groupement des autorités responsables du Transport), elle se fait fort de convaincre tout le monde que le vélo fait partie des mobilités… 

J’ajoute que ce n’est pas tout, car le velotaf, qui a fait les beaux jours des politiques publiques (en gros : le vélo en centre-ville par des gars de 30 à 50 ans, ce qui est la vérité), doit être dépassé. Le vélo c’est aussi les retraitées et les gamines. Il faut élargir l’horizon, conclue-t-elle cet entretien. Comme quoi … c’est pas mal que la présidence échoie à une dame de plus de 50 ans ! 

 

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