Et comme première ministre? Deux femmes sur les rangs

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Après avoir éclairci la question des Présidentielles Abel s’est interrogé sur la chèfe de Gouvernement. Deux femmes cyclistes se distinguent.

Bonjour

Je vous avais signalé il y a quelques semaines que, parmi les personnes ayant fait part de leur intention de se présenter à l’élection pour la présidence de la République française, trois avaient un rapport avec le vélo et que toutes les trois étaient des femmes : Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Christiane Taubira.

Ces candidates ont rejoint le peloton et pédalent à présent vigoureusement avec l’espoir, après plusieurs étapes, de passer la ligne d’arrivée en tête sur les Champs Elysées.

Leurs équipes les soutiennent et, au sein de ces équipes, des noms de premier-ministrables, comme disent les commentateurs politiques, commencent à circuler. Et parmi ces noms figurent deux noms de potentielles premières ministres, toutes deux ayant un rapport avec le vélo.

La première est Elisabeth Borne, dont l’action en faveur du vélo a été déterminante au poste de ministre des transports qu’elle a occupé de mai 2017 à juillet 2019. Elle y a toujours manifesté son intérêt pour le vélo comme mode de transport, mais n’a pu la première année mettre en application que peu de choses car le ministre dont elle dépendait, Nicolas Hulot, ne s’y intéressait pas du tout et ne le citait jamais dans ses interventions. Mais elle a pendant cette période été en contact actif avec le monde du vélo, en particulier la Fédération française des Usagers de la Bicyclette et le Club des Villes et Territoires Cyclables. Les graines qu’elle a ainsi planté ont pu éclore dès la brusque démission de Nicolas Hulot à la fin de l’été 2018 et son remplacement par François de Rugy, lui-même cycliste, précédement adjoint aux transports à Nantes et à ce titre plusieurs années vice-président du Club des Villes Cyclables, avec la présentation le 14 septembre 2018 à Angers, par le premier Ministre Edouard Philippe, du plan Vélo national.

L’autre nom qui circule est celui de Christine Lagarde. Lors d’une brusque montée des cours du pétrole peu après son arrivée au ministère de l’économie, elle avait encouragé les Français à utiliser leur bicyclette pour se déplacer. Ces paroles lui avaient valu des torrents de critiques et de moqueries, un peu comme si c’était celles d’une grande bourgeoise encourageant le vil peuple à utliser le mode de transport des pauvres : elle avait été assimilée à Marie-Antoinette suggérant au peuple de se nourrir de brioche en l’absence de pain. En réalité c’était l’expression, comme Christiane Taubira dont je vous parlais précédemment, d’une authentique vélotafeuse, utilisant le vélo autant que possible pour ses déplacements. Elle l’a d’ailleurs montré par la suite, par exemple en demandant lors de sa nomination comme directrice du FMI à Washigton qu’on lui trouve un appartement à distance cyclable de son bureau, et je supose qu’il en est de même actuellement entre son domicile à Francfort et son bureau à la banque centrale européenne. On trouve facilement sur Internet de nombeuses photos d’elle se déplaçant à vélo.

Je me souviens avoir à l’époque vigoureusement pris sa défense vis-à-vis d’amis militants cyclistes, leur citant textuellement ses déclarations pour leur montrer que ses paroles étaient très exactement, au mot près, celles qu’eux-mêmes prononcaient pour promouvoir le vélo comme mode de déplacement. Je ne suis pas du tout certain de les en avoir convaincu, car on a souvent tendance à interpréter les textes plutôt en fonction de la personnalité qui les énonce ou les écrit. 

Je soumets cette pensée à votre réflexion et espère vous retrouver ici la semaine prochaine.


Cette chronique a été donnée le 21 février 2022 par Abel Guggenheim dans l’émission Rayons libres sur la radio Cause-Commune. Vous pouvez la réécouter en podcast. Evidemment, des trois candidates à la présidence citées en ouverture, l’une a renoncé, l’autre n’a que peu de chances, la troisième reste en lice. 

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Adrien
1 année

Je crains que l’engagement d’Elisabeth Borne en faveur du vélo ne soit qu’une énorme hypocrisie pour se donner une belle image auprès des militants écolo.
Christine Lagarde est sans doute beaucoup plus sincère sur les questions de vélo puisque cela correspond à sa propre pratique et non pas à un calcul politique.

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