A vélo de Dieppe à Beauvais, puis encore Clermont – Quittons la côte !

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Après mes mauvaises aventures sur la côte, autour de la baie de la Somme et sur la Vélo-maritime, je décidais de passer par l’axe Londres-Paris, mais je n’avais qu’une carte routière. Peu importe, le début fut fantastique, et la suite … pas mieux qu’à l’aller. 3) Sur la véloroute Paris – Londres.

De Dieppe à Forges-des-Eaux

La voie verte Dieppe – Forges les eaux est la fin du parcours de la véloroute Paris Londres, et pour moi c’en sera le début puisque je la prend à Dieppe. 
Jusqu’il y a peu la voie ne commençait qu’à Arques-la-Bataille, à une dizaine de km de Dieppe. On se retrouvait sur des routes bien peu confortables et c’était une épreuve assez incompréhensible, tant l’espace ferroviaire que l’on longeait était vaste et largement inutilisé. Aujourd’hui c’est fait, et bien ! 

Départ de la gare de Dieppe

Enfin, presque totalement bien. Le départ est en effet à la gare, et même à sa gauche (à droite en sortant de la gare). Aucune mention à la gare, il faut donc savoir que la rue barrée divisée en deux dans sa longueur est l’amorce de la route cycliste pour Paris. 

En route pour … Paris !

Le début est un peu flottant et les chicanes une peu trop serrées, mais ensuite, très vite … c’est la perfection ! 
Le jalonnement commence en vrai un peu plus loin, d’abord avec un petit panneau, ensuite comme il faut : avec les deux mentions de rigueur, prochaine localité et prochain pôle (ville, lieu d’importance etc, pour des tronçons de 20 à 40 km).

Enfin des indications qui ressemblent à quelquechose

C’est donc deux jours de pure tranquillité, sur une piste très propre et bien roulante, avec tout le long des guinguettes, des abris pour les cyclistes, des toilettes, des gares réutilisées en restaurant, et même la gare de Neufchâtel en Bray a enfin trouvé sa vocation, servir des crêpes.  C’est moins ambitieux qu’au début mais il n’y a pas de sot métier.

A Dampierre, une halte pour bivouaquer est proposée et c’est la deuxième de la journée. Il faut n’arriver qu’à partir de 19h et être reparti avant 8 h, ce sont des horaires logiques mais je me demande si cela touche beaucoup de monde. A moins que l’adresse soit connue? 

De Forges-les-Eaux à Gournay puis Beauvais

A partir de Forges-les-Eaux les choses se gâtent et jusqu’à Gournay c’est même pénible : longues montées, descentes, tronçons sur grand route, nombreux détours, j’ai poussé pas mal mon vélo. 
Pierre avait eu la même impression : « pour le tronçon sur petites routes (entre Gournay et Forges), même si les paysages sont très beaux, il y a certains passages sur route qui ne sont pas agréables. », il a lui aussi mis pied à terre six ou sept fois. Même s’il a trouvé le trajet  « très agréable sur l’ancienne voie de chemin de fer, avec beaucoup de chants d’oiseaux en ce mois de mai » Il précise qu’il n’y avait quasiment personne d’autre que lui.
A Gournay je m’hébergeais au seul des trois hôtels qui n’a pas le label accueil vélo. Il a plein de garages à l’arrière, mon vélo s’y senti très bien. Le patron m’explique que la suite de la voie verte n’a pu être faite car la voie ferrée qu’on croyait disponible a finalement été réutilisée pour du fret et un peu pour des voyageurs. 

Tout va avec. Fléché à la légère, panneaux manquants ou cachés, ou très mal placés. De plus le visuel « Paris-Londres » ne se lit pas de loin et peut se confondre, comme sur le littoral, avec les autres itinéraires présents. Heureusement les Italiens passent pas là, et une fois qu’on a repéré leur petit autocollant rouge, on le trouve bien pratique. (Je sais bien que « l’électronique suffit », mais alors autant ne plus rien indiquer pour personne ! Non, flécher, avec méthode, pour tout le monde.) 

A Beauvais je redemandais mon chemin, ce qui me fut décrit avec force détails impossibles à mémoriser tellement c’est compliqué. Force détails, sauf un : dans ce sens c’est fléché ! Assez bien d’abord, puis moins et confus. Nous sommes sur les chemins de l’Oise, un programme ambitieux qui a peut-être un défaut, c’est de ne pas penser à plus de quelques kilomètres. 

Rejoindre la gare de Clermont

Or de Beauvais à Clermont il y a une vingtaine de kilomètres. Je finis par me retrouver sur des lieux déjà connus, sauf à Clermont où je ne reconnu rien. Nous roulions très bien sur une sorte de contre-allée bordée de grands arbres, et puis on nous fait sortir de cette allée royale pour grimper visiter un fort beau village et nous perdre.
Comme à l’aller les abords de la gare furent calamiteux, alors que la sagesse est dans un sens comme dans l’autre de s’en tenir à la RD 931 ! Cette gare offre une bonne desserte ferrée avec la capitale, ce n’est pas une raison pour nous obliger à faire du tourisme dans les grimpettes. C’est même une idée à nous mettre en pétard.

Mes deux bonnes adresses

Hôtel du Cygne à Gournay. Tel 02 35 90 27 80. Des trois hôtels c’est le seul qui ne soit pas au label accueil vélo. Mon vélo fut parfaitement à l’aise dans un de ses garages situés à l’arrière du bâtiment. N’hésitez pas, le patron vous prêtera aussi un plan touristique de la ville, et cela vaut vraiment le coup, même si cette ancienne ville fortifiée est restée toute petite. 

Camping Sainte-Claire, du nom du lieu, peu avant Neufchatel. Un camping merveilleux, très calme, très bien tenu, avec d’épaisses haies entre chaque parcelle. Les pelouses, même en période de sécheresse, restent utilisables avec une tente car les autos et autres véhicules lourds ont des espaces pour eux avec des dalles. C’est une famille qui tient ce lieu, on y reçoit et place chaque client l’un après l’autre, ainsi tout est fluide. Le restaurant lui aussi est calme et plaisant, grâce à une bonne astuce : il faut réserver et arriver à l’heure dite. Ainsi il n’y a aucune précipitation. Le prix demandé de 10 euros pour la nuit est largement mérité. 

Références

Le seul panneau complet vu de toute la semaine !

Et pour finir …

Une photo de croisement : le chauffeur va au fond, en zone industrielle. Comment imaginez-vous qu’il tienne compte des petits vélos de la voie verte ? Il faut créer de vrais carrefours entre les voies ! 

Cet article est le dernier sur ce petit périple. Il succède à :

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Pierre Millotte
1 année

Merci Isabelle !
Merci aussi pour les raisons expliquant le tronçon de voie ferrée non aménagé (Gournay – Forges-les-Eaux). Cette voie verte serait formidable si elle était continue entre Beauvais et Dieppe (et vice-versa, car on peut aussi la faire dans l’autre sens, comme tu l’as expérimenté).
Que c’est long à mettre en place, tous ces aménagements ! J’aimerais faire la ViaRhôna, mais cela fait plus de quinze ans qu’elle est en cours d’aménagement et ce n’est pas fini !

Adrien
1 année

Merci pour cet article qui m’a rappelé mon propre passage sur l’Avenue Verte il y a 9 ans, fort de tes conseils avisés suite à notre toute première rencontre. Je suis content de voir que l’aménagement a été réalisé entre Dieppe et le reste de la voie verte.
Par contre, c’est quand même incroyable de voir que le jalonnement ne s’est pas amélioré, ou presque, depuis cette époque. Partout où je vais maintenant, on trouve quasiment toujours d’excellents jalonnements. Cet itinéraire reste à la traîne.

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