Au salon des maires du nouveau pour le vélo

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Au salon des maires de cette année j’ai vu 3 véhicules du monde du vélo, 2 revêtements de sol pleins de qualités pour les pistes, et 1 remorque pour la cyclo-logistique. MàJ. 18 déc (exemples de Vélo-bus).

Le salon des Maires se tient tous les ans en même temps que le congrès des Maires, au Palais des Expositions de la Porte de Versailles, Paris15. Il réunit chaque fois des milliers de visiteurs professionnels à l’affut des nouveautés dans tous les domaines qui intéressent les communes. C’est toujours assez difficile de s’y retrouver, malgré aides en ligne et catalogue imprimé disponible à l’entrée. Celui de cette année, qui ne donnait que la liste des exposants avec leur numéro de stand, classés par ordre alphabétique de nom, par activité et par produit, fait 268 pages et pèse environ 400 grammes. En 2021 ils étaient plus de mille exposants. Cette année j’ai eu moins de mal à me repérer que d’habitude, bien qu’ils soient encore plus nombreux, 1177 stands … et plus de 45 000 visiteurs. Voir le site.

Voici mes remontées.

Vélos

Le vélo à hydrogène, de Pragma Mobility (que nous connaissions sous le nom de Pragma industrie). Sa première station de recharge pour vélos à hydrogène en libre-service sera ouverte à Toulouse en juin prochain. Elle sera suivie par une dizaine d’autres en-dehors du centre-ville, placées à environ 2 km les unes des autres. L’Ile-de-France suivra de près, à l’été, avec des stations à Levallois, Saclay et Clamart. L’ambition naturelle est d’être présent dans toutes les ZFE (zones à faible émission). Voir le site

Le magazine Flottes automobiles nous apprend que les pré-commandes de location à longue durée ont commencé, et nous rappelle qu’une recharge ne dure que 2 minutes. Ce ne sera intéressant, évidemment, que dans les zones pourvues de stations de recharge. Lire l’article.

« Le premier vélo à hydrogène du monde »

OOWI, une solution de vélos partagés pour petites villes et entreprises, que ses promoteurs rêvent de voir aussi dans les co-propriétés et les pôles logistiques. Le système est adaptable aux benur comme aux trottinettes ou aux vélos-cargo. La recharge se fait en station. L’ensemble est assemblé à Lyon dans l’Usine à vélos. Ils tiennent à ce que vous portiez un casque, et moi je tiens à ce que vous me lisiez chaussés de pantoufles et coiffés d’un bonnet. Voir le site.  

« Oh Oui » un vélo sur notre terrain !

Oui cycle, le quadricycle qui emmène familles ou groupes grâce à la fée électricité qui lui fournit assistance. Présenté comme parfait pour les personnes à handicap, car pédaler y est facultatif. On peut même pédaler à l’envers, à condition, peut-on supposer, qu’il y ait au moins un pédaleur pour de vrai et que la batterie soit pleine. Matériel modulable et, bien sûr, réglable. Prix de vente négocié (j’ai entendu 16 000 et 20 000 à quelques minutes de distance et sans plus de précisions), en location-vente ou en location à plusieurs. Devrait intégrer l’incubateur Paris&co en février prochain, la mise réelle sur le marché suivra. Annonce sa présence aux Jeux-Olympiques pour les déplacements locaux des sportifs.  Les pièces sont à 95% européennes, et sont assemblés en banlieue parisienne. Voir le site

Ils prétendent tout révolutionner … espérons que c’est seulement pour la publicité …

Notons que les « vélobus » à usage scolaire existent déjà en France en Ardèche, Bretagne ou dans les départements de la Meuse ou de l’Eure … par exemple. En voici encore un (ajouté le 28 déc. 22), en bois, trouvé à Nantes (journal Ouest-France).

Revêtements

Les revêtements de sol pour pistes cyclables sont souvent un point de crispation important. Certains s’arrêtent à la couleur, d’autres à « l’imperméabilisation des sols ». Les derniers veulent bien que les cyclistes viennent, à condition que ce leur soit inconfortable. Au « goudron » qui cumule tous les torts à leurs yeux (issu du pétrole, imperméable, noir…) on cherche des remplaçants qui jusqu’alors n’ont pas tenu au-delà de quelques années. 

StoneGom est fait de pouzolane (roche volcanique d’Auvergne) et de matières recyclées (pneus et semelles de chaussures), préparées et mélangées en usine, avec un liant ajouté sur le chantier,  fait d’une résine végétale résistante aux U.V. (elle ne jaunira pas). S’applique sur terre compactée et est 100% poreux, bien roulant, à peine un peu souple. Les mousses ne trouvent pas moyen de s’y agripper, me certifie-t-on ! Ne conviendrait pas sur route avec des autos (vitesse et poids) mais va bien pour les parkings. 
Il faudra voir sur la durée, notamment si la porosité subsiste aux automnes pleins de feuilles pourrissantes. Les premiers tests sur voie verte sont attendus au nord de la Loire pour cette année. Voir le site

Revêtement StoneGom pour piste cyclable, extrait d’un film de présentation

Eurovia. La société propose un sol en cailloux concassés d’une épaisseur de 3 ou 4 centimètres. Mêmes perméabilité et roulement annoncés que le premier, couleur pouvant faire pencher la balance (encore que le blanc, même beige, se salit). Cherchez sur le site.  

Cyclo-logistique

Patit Forestier, location de (camions et voitures) et remorques auto-poussées en courte ou longue durée. Spécialistes du froid. Caisses fabriquées par Le capitaine, une société du même groupe. Voir le site

(Site de l’entreprise)
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Thomas Tours
1 année

▶️ Très dubitatif sur l’intérêt du vélo à hydrogène comparé à l’alternative batterie. Le rendement de conversion électricité->hydrogène->électricité fait perdre 75% de l’énergie de départ. La rapidité de recharge, sur une flotte captive, peut être obtenue avec une jeu de 2 batteries par vélo.
▶️ Attention, la pouzzolane est une ressource minière finie, et un matériau offrant de grands intérêts, notamment d’isolation thermique (matériau poreux non compressible), il pourrait y avoir conflit à l’accès.

Jean-Jacques
1 année
En réponse à  Thomas Tours

Je complète l’avis de Thomas en m’interrogeant sur la durabilité des gommes ainsi recyclées : ne risquent elles pas de relarguer des micro particules à plus ou moins long terme au fil de l’usure de ce revêtement composite ? (cf. les terrains de sports en pelouse synthétique, du moins les 1ères générations, je n’ai pas suivi leur évolution)

Devauton
1 année

Euh… A mon humble avis, le jeu de 2 jambes sur un vélo basique, ça reste ce qu’on peut faire de mieux en matière de source d’énergie bénéfique pour le monde, ses habitants, et pour celui qui pédale.

Alexandre
1 année
En réponse à  Devauton

On est bien d’accord.
A la limite, pour les distances plus longues et les milieux vallonnés, le projet de vélo avec super-condensateur qui emmagasine l’énergie de pédalage pour lisser les efforts me semble plus durable (un super-condensateur a une durée de vie presque illimitée surtout que la recharge par le pédalage est de faible puissance).
Par contre, on peut clairement dire que entre le VAE à batterie et le vélo à hydrogène, le deuxième est une gabegie incroyable en termes de ressources, de matériaux et de complexité (déjà que pas mal d’experts sont très dubitatifs sur l’intérêt de l’hydrogène pour les voitures…).

Vincent
1 année
En réponse à  Alexandre

Non, outre freiner sur le plat, une solution à supercondensateur ne contient que très peu d’énergie et se décharge très vite. C’est pour ça que tout le monde roule avec une batterie.

Isabelle
1 année
En réponse à  Alexandre

C’est le Bi-Pop, présenté cet été.

1 année

je tiens à ce que vous me lisiez chaussés de pantoufles et coiffés d’un bonnet : ah, ah, je suis sûr que c’est une allusion à ce super article : Comment j’ai débranché le chauffage, par Loic Cedelle.

Adrien
1 année

J’ai lu cet article chaussé de pantoufles et coiffé d’une casquette. J’y étais presque.
C’est intéressant de voir qu’il existe des remorques à assistance électrique. Ayant chez moi des tubes d’alu carrés et des épaves de vélos à assistance électrique, j’avais envisagé d’assembler tout ça pour fabriquer une grande remorque qui serait elle-même assistée, ce qui permettrait de tirer de lourdes charges derrière un vélo non électrique. Mais sans capteur de pédalage, qu’en est-il de l’aspect légal?
▶️ Le fabricant de la remorque frigo s’appelle K-Ryole. Sur leur site, on comprend comment ça fonctionne : il y a, sur le timon, un capteur… Quand on tire dessus plus ou moins fort, il calcule l’effort qu’on fournit et active l’assistance électrique en proportion de celui-ci. Cela fonctionne à l’origine sur des chariots de manutention tirés à la main, et a pu facilement être adapté à une charrette tirée par un vélo. Par conséquent, il n’y a pas d’assistance quand le cycliste ne pédale pas et on respecte le cadre légal du vélo à assistance électrique. Cela paraît difficile à reproduire soi-même (on fera facilement un interrupteur, mais plus difficilement une commande proportionnelle à l’effort fourni).

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