Faut-il voyager pour être heureux ?

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Encore une belle exposition qui fait prendre conscience. Quel rôle joue le tourisme dans le monde d’aujourd’hui ?  A Paris jusqu’à fin mars.

Le voyage de vacances comme évidence, voire obligation sociale, est une invention récente, liée à l’essor de l’aviation et aux bas prix pratiqués. Ce n’est pas le seul de ses défauts, nous montre cette belle exposition, car le touriste détruit le lieu qu’il visite, et ne s’intéresse qu’à lui-même dans son voyage. Cela se voit aux photos et films où chacun se met en scène, et désormais aux photos de soi par soi-même avec un lieu ou un monument comme décor. 

Foule dans ce qui fut un paradis

Les voyages d’autrefois signifiaient risque, effort physique et lenteur. Aujourd’hui ils sont immédiateté et destruction. De plus, par le biais des compagnies de transport, de tourisme ou d’hôtellerie, l’essentiel des dépenses revient en occident. Finalement le tourisme ressemble au métavert, une nature fausse qui prend la place de la vraie. 

Aujourd’hui pourtant la terre n’a plus guère de secret, n’importe quel lieu est « documenté » sur l’internet, et permet d’en savoir plus qu’en se rendant sur place. Savez-vous par exemple que, jouxtant le canal de Suez se trouvent des zones de stockage d’armes ? 

Louxor au casino

Cette exposition est faite de travaux d’artistes. Elle nous fait percevoir, sans nous faire la leçon. Chaque oeuvre a plusieurs lectures. Pour cela il faut oublier ses « obligations » et prendre tout le temps de l’imprégnation.

La terre rétrécit ? L’homme tourne en rond ? Il ne se décide pas à s’échapper ? quoi encore? (extrait d’une vidéo à voir dans l’exposition)

Elle nous montre justement aussi que le tourisme va avec stress et bataille, et migrants sans ticket refoulés des avions ou trains des touristes, qui préfèrent ne pas s’en mêler. 

Elle se termine sur un mur de savons de Marseille. Pourquoi Marseille ? Pourquoi savons ? Ils composent l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : pas grave, ça aura fondu avant que j’arrive ? Ou bien je m’en lave les mains ? La question vous est posée.

Vous vous en lavez les mains ? A Marseille ? ou vous laissez fondre ?

Je ne m’en suis pas lavé les mains, j’ai accepté la lenteur de ma visite et suis restée au moins 3 heures. Je vous conseille vivement d’aller vivre cette très belle expérience. Il est grand temps de renouer avec la lenteur et l’effort… oh lecteur de ce blog ! 

L’affiche, narquoise

Fondation EDF, 6 rue Juliette-Récamier, Paris 7, une charmante impasse de la rue de Sèvres, à deux pas du magasin du Bon-Marché en traversant le boulevard Raspail, et en face de l’hôtel Lutetia. Voir le plan.
Du mardi au dimanche sauf jours fériés, de 12h à 19h. Jusqu’au 2 avril.

Entrée gratuite sur réservation, sans doute pour réguler le nombre de visiteurs en même temps (pas comme dans les sites touristiques !). Sur place le contrôle horaire ne semble pas draconien. 

Métro : station sèvres-Babylone
Bus : lignes 36, 63, 68, 70 ou 83

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promeneur
1 année

Au bout de l’impasse il y a un square qui vaut le coup d’oeil.

Anceau, Ch
1 année

Très intéressante exposition en effet; j’ai retenu pour ma part que voyager était inhérent à l’être humain d’un point de vue anthropologique mais qu’il fallait voyager plus près, plus longtemps et plus lentement…

Pelloux, Gilbert
1 année
En réponse à  Anceau, Ch

j’ai habité pendant deux ans (1968-1970) en Tunisie à Kairouan comme coopérant militaire enseignant dans le lycée de la ville
Nous vivions ma femme et moi presque comme les habitants, consommant des produits locaux, essayant d’apprendre un peu leur langue et visitant le pays simplement hors des circuits proposés déjà par des voyagistes, avec la modique somme que nous allouait la France;
Nous avons vécu des relations chaleureuses, des expériences inoubliables.
Nous ne sommes jamais plus retournés comme touristes dans un pays étranger si différent et pourtant à une heure d’avion. Nous aurions trop peur d’être des voyeurs pas de hôtes. Peut être qu’à vélo ou à pieds ce serait différent ????

Foucault
1 mois

Merci pour cet article ! C’est néanmoins décevant car j’escomptais y recharger nos batteries de vélos. La situation s’est elle améliorée aujourd’hui ? Si non, connaissez vous une alternative à proximité de la rue de la Gaîté ?

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