Isabelle et le vélo

L'épuisement, il est lié aux deux journées de tenue de bureau de vote pour les Régionales, les 6 et 13 décembre, et aux trois adresses de cop 21visitées, auxquelles s'ajoute le suivi du débat IKV au parlement, le tout ayant suivi la période des attentats. L'écoeurement, quant à lui ... 

L'écoeurement vient de ce dernier coup bas du gouvernement, en douce, et de l'ignorance du vélo dans l'organisation de la cop21, puisqu'il n'y avait même pas d'arceaux à vélos aux adresses concernées, alors même qu'il était recommandé de ne pas se déplacer en automobile ou en transports en commun. Sans route aménagée il n'était pas non plus commode de suivre cette injonction ...

Epuisement

Ça avait commencé le vendredi soir juste avant le début de la COP21. Un petit avenant de rien du tout qui tuait dans l'oeuf l'indemnité vélo, la rendant facultative et réduisant à presque plus rien son encouragement fiscal.

Ça avait continué avec les journées de bureau de vote (en gros, on est sous tension de 7 h 00 à minuit), et entre les deux il y avait eu les visites aux sites officiels de la COP21, deux au Bourget, l'autre au Grand-Palais. Au Bourget j'y suis d'abord allée à vélo, grâce à l'association CyclotransEurope qui organisait l'accompagnement. J'ai aussi dû assurer à l'improviste l'accueil d'un groupe de cyclistes espagnols ... (article ici). Allez, je l'avoue : ça a été vraiment "sympa" et c'est peut-être ça qui me restera le plus longtemps en mémoire. 

Mépris

Faire passer un avenant in extrémis sur un texte dont on est l'auteur, c'est déjà très gonflé et fort peu élégant. Le faire à la veille de la grande réunion sur l'environnement, c'est ne pas lui souhaiter un grand écho. Ça aurait d'ailleurs marché si personne ne s'y intéressait, mais c'est le contraire qui se produit : tout le monde en a entendu parler. Et quand on dit mépris, c'est envers le parlement, qui avait bel et bien inscrit l'IKV dans la Loi (de transition énergétique).

Le mépris, c'est aussi pour les cyclistes, qu'on traite comme quantité méprisable, au Parlement comme pendant la conférence internationale. Veut-on vraiment passer à une société nouvelle?

 

Absence du vélo, mais fin de l'économie carbonnée

Dans les 3 salles d'exposition officielles, j'ai vu du solaire, de la végétalisation, de la récup', de l'électrique, de la peinture à base de végétaux, des champignons qui poussent dans le marc de café, des systèmes pour réguler l'électricité... Des gadgets et des solutions industrielles. Si je n'ai rien vu sur le vélo (à peine quelques utilisations décoratives, plutôt moins que d'habitude), j'ai par contre bien vu que le pétrole c'était fini.

Fin du pétrole, place à l'hydrogène

La première chose qui m'ait parue vraiment intéressante, c'est le système industriel de l'hydrogène, production, distribution et utilisation, qui se met en place, que ce soit pour le bateau qui avance uniquement avec, pour le gros 4X4 qui sert aussi de batterie pour la maison ou la caravane, ou que ce soit pour le vélo assisté. Pour lui la recharge dure 2 à 3 secondes et l'autonomie est de 100 km. Il faut juste un réseau de pompes, puisqu'il n'y a aucun déchet (que de l'eau et de la chaleur). Une station a d'ailleurs été inaugurée pour 5 taxis à Paris, à titre de test, au pont d'Iéna rive droite.

Voir : Pragma industries et Atawey 

Réutiliser tant que cela suffit : les batteries de seconde vie

J'ai aussi vu l'habile réutilisation de batteries de seconde vie, qui permettent de transformer un utilitaire diesel en utilitaire électrique sans passer par la case casse + achat, et constitue donc une solution rapide et simple pour l'abandon du diésel.

Voir société Carwatt, et test au garage municipal de la Ville de Paris.

Les petits cargos pour les charges sur petites distances

Enfin, je suis tombée sur la société Nimble scooters qui conçoit des cargos-trotinettes (?) qui se rentrent tel que dans l'utilitaire, mais s'utilisent aussi en entrepôt ou sur chantier. 

C'est la base qui prend 70% des décisions utiles

L'autre fait, c'est la prise de conscience que si les gouvernements doivent agir, il en est de même pour les autres composantes de la société.

Des cyclistes venus du monde entier ont convergé vers Paris (et encore, une partie d'entre eux y avait renoncé à cause des interdictions) et envahi le Trocadéro, le Champs-de-Mars, les Champs-Elysées … tourné autour de l'Etoile, défilé dans Paris (des milliers, nous dit Vélorution). Mais « Un paragraphe sur la réduction des émissions de CO2 des secteurs aérien et maritime a été supprimé du projet d’accord sur le climat. » nous apprend le journal Libération. 

  

La Ville de Nantes participe au Local Governments for Sustainability. La société civile, composée des entreprises, des ONG et des Collectivités territoriales, doit adopter un seul agenda, climat + développement. Il y aura un rendez-vous annuel mondial, dont le premier aura lieu à Nantes en 2016 et qui devra notamment « peser » sur la prochaine COP. Le sénateur Ronan Dantec a été chargé d'en piloter le projet. La société civile met la pression sur les élus.

  

Mais attention : ne faites que ce que je dis …

Parmi les photos qui ont plu, celle de Ségolène Royal en train de jouer avec son téléphone pendant le discours de clôture de la cop21, et celle du président partant voter à Tulle en avion.
J'ai aussi rencontré une jeune femme venue de Montpellier pour manifester... Vus les prix du train elle était venue en avion.
C'est pourtant là que beaucoup se joue, non ?