25 ans de bonheur à Paris

Le 10 juillet 1994 les berges de la Seine à Paris étaient ouvertes aux cyclistes et piétons pour la journée. C’était un dimanche et c’était à la demande de Michel Barnier, alors ministre de l’Environnement. Le maire était Jacques Chirac. Son successeur, Jean Tibéri, renouvela très vite l’opération chaque dimanche, et le succès fut toujours au rendez-vous, sans tambours ni trompettes, et sans guinguettes ni plantes en pots. Il fut imité dans le monde entier.
En 2001 la Gauche prend la mairie de Paris, ignore l’existence de ce havre de bonheur dominical, puis s’en empare pour créer son Paris-Plage au coeur de l’été. A ce moment-là les jours des cyclistes sont comptés car l’espace se rétrécit et les fêtards affluent.
Les fermetures définitives actuelles signent la préférence accordée à la fête sur les commodités, la priorité aux soirées sur les besoins quotidiens, au symbole anti-auto sur le fonctionnement harmonieux de la ville. Elle signe l’habitude de la Gauche et des Ecologistes de n’être jamais intéressés par les solutions simples à portée de la main, surtout si, comme la transformation de la Petite-ceinture ferrée en piste cyclable dans un espace de nature,  elles ont le défaut de ne pas gêner les autos. Pour eux les solutions simples sont toujours moins bonnes que les grands travaux et les inaugurations, quitte à ce que la réalisation se fasse attendre des dizaines d’années.
Cette ignorance de ce que l’on doit au 10 juillet 1994 perdure, digne des pratiques des sociétés soviétiques.

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