dimanche, 13 novembre 2011
Festival de films de vélo : les maîtres du bitume
Organisé pour la cinquième fois à Paris, la semaine dernière, ce Bicycle film festival n'a pas rencontré le public qu'il méritait. Il est le reflet d’une culture du vélo largement ignorée des instances officielles ou établies.
Ce n’est ni le Club des villes cyclables ni Cyclo-camping international, pas plus que la FFCT ou la FUB, ce n’est ni le ministère ni l’asso des départements cyclables… qui l’a organisé, mais un Américian passionné.
Une culture méprisée
Le Bicycle film festival est le reflet d’une culture que l’on dit "sous-terraine" ou "urbaine", peuplée de fixies, de BMX et de single-speed, et accompagnée de musiques fortes et brutales.
Ce festival de films a lieu tout le temps, dans autant de villes du monde qu’il est possible, du moment que sont trouvés les financements. Si beaucoup est en américain, c’est parce que c’est la langue de son initiateur, et aussi parce que les Français ne proposent pas assez de films.
De vrais plaisirs de cinéma
J’ai vu à Paris un désopilant petit film (3 mn) portugais, totalement absurde ("The line"), un autre très drôle d’Amérique intitulé "Bike lane" (*), et beaucoup de films, amateurs ou professionnels, sur la culture BMX ou fixie, en Afrique, en Estonie, en Suisse… et à Nantes. Ce dernier présentait le Nantais Alexandre Penveille, un jeune champion de BMX, et le film le montre en action dans sa ville. Mais je suis arrivée en retard (partiellement à cause du programme, pas très clair !), et seulement le deuxième jour. J'ai donc loupé beaucoup.
Aux 4 séances de projection s’ajoutent des soirées en club et des compétitons (bike polo, BMX, free style, etc.).
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Peu de gens étaient au courant, aucune projection ne réunit 100 personnes, je n’ai rencontré aucun représentant des associations connues parisiennes ou nationales. Ce sont les magasins spécialisés et les blogs qui assurèrent l’essentiel de la promotion, la Ville de Paris ne s’en est même pas mêlée !
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L'essence-même du vélo
Pourtant ces jeunes (de 14 à 30 ans selon ce que j’ai observé) disent revenir, et ils n’ont sûrement pas tort, à l’essence même du vélo : le plaisir et la simplicité. Leur adresse, leur habileté, leur engagement physique, en font d’extraordinaires maîtres de leur machine.
Et, leçon de plus, ils m’ont dit adorer rouler parmi les voitures, et aller à vélo tout le temps et partout. De plus ce sont d’excellents mécanos, car ils montent eux-même leurs machines. Voilà de vrais urbains ! Il faut les admirer se jouer des obstacles …
De véritables seigneurs
Alors, bonheur de rouler et maîtrise remarquable de leur machine et de la situation en font de véritables aristos. Ce sont les seigneurs de la circulation ! Je crois que, à tous points de vue, cela vaudrait vraiment le coup de les écouter.
Bicycle film festival Extraits de films. La bande annonce de l’édition parisienne y est à droite, et ici.
Photos sur le blog de Nicolas Meday.
(*) visible sur Rue89
11:10 Publié dans Actualités, Evénements, Sites et blogs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art
Commentaires
Chère Isabelle, nous nous sommes croisés à la sortie dune des projections.
Je ne partage pas tes points de vue sur ce BFF:
1/ C'est bien que ce festival existe et de pouvoir visionner des films sur grand écran mais j'ai regretté que leur intérêt soit souvent assez limité, que certains aient beaucoup de longueurs. Il y avait peu de contenu nouveau pour qui s'intéresse déjà aux différentes tendances du vélo urbain sur internet et fréquente quelques blogs et sites anglo-saxons consacrés à ces pratiques spécifiques. Sur deux séances seuls 3 ou 4 films m'ont vraiment plu.
2/ La mairie du 4e soutient ce festival, qui est apparemment principalement financé par des sponsors privés et fait la promotion de leurs marques; il est davantage orienté vers les pratiques extrêmes de vélo urbain les plus "branchées" (fixie, bmx, freestyle) généralement avec des machines et des façons de rouler tout à fait "hors-la-loi", plutôt que vers le vélo utilitaire; c'est peut-être pas évident pour la mairie de Paris de s'y associer pleinement alors qu'elle bataille pour convaincre tous les usagers de la voirie d'avoir un comportement responsable...
Je crois que c'est aussi bien que ce festival soit indépendant des institutions.
3/ J'étais là à titre personnel mais je suis membre de Vélorution, et Philippe du MDB était aussi venu à cette projection.
Bien que je t'ai saluée, je ne crois pas que tu m'aies reconnu mais tu ne peux pas dire que tu n'as rencontré aucun des représentants d'associations cyclistes parisiennes !
Écrit par : Pierre | lundi, 14 novembre 2011
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