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samedi, 06 avril 2013

Pauvres industriels (du cycle)

Le vélo s’envole, mais ne se vend plus (ou juste un peu moins), ont expliqué les industriels du vélo jeudi dernier de 8 h 30 à 10 h 00 aux parlementaires cyclophiles. C'était une rencontre montée par le club des villes cyclables, et la presse y était invitée.
Aimer le vélo ou seulement aimer en vendre ?
Nous voulons bien que le commerce marche, nous le souhaitons, même. Mais pas n'importe comment.


Selon les journaux, les industriels ont évoqué notamment les ateliers du vélo (ouh ... réparer les vélos au lieu d'en racheter un !), et le fait que les vélos de ville se vendaient un peu moins qu’avant. Cela ne paraît pas terrible quand même, soit dit en passant. Quant aux vélos à assistance, leur avantage (si je puis dire, mais ils l'ont presque dit, nous rapporte O. Razemon) c'est qu'ils sont compliqués à réparer. Question vélo de ville bien conçu, j’avoue de mon côté que j’ai été obligée de faire monter le mien à l’étranger. Et pourtant je ne voulais rien d'extraordinaire.

Au sein de leur groupement, le CNPC, vous trouverez un peu de tout : marchands d’antivols, constructeurs de vélos, revendeurs, fabricants de pneus … mais pas les importateurs de cargocycles, les fournisseurs de remorques, les fabricants de vélos de logistique, ni ceux de vélos couchés, ni encore les fournisseurs de bons accessoires, bref, personne qui sorte du banal … Ceux-là se trouveront plutôt à Viva-vélo les 20 et 21 avril. 

Je n’étais pas à cette rencontre, mais les titres de la presse disent ceci : on ne vend pas grand'chose, l'industrie du cycle est "en petite forme". Le communiqué du CVC (du 5 avril) dit plutôt le contraire : "le marché français du cycle est dans une situation paradoxale avec une consommation élevée et une pratique utilitaire encore faible au regard d'autres pays." 

Que venaient-ils demander aux parlementaires ? une baisse de la TVA, vous croyez qu'ils auraient osé ?
Que venaient-ils proposer ? de participer au développement de leurs affaires en améliorant les conditions de l’usage de leur produit ? comme avait fait autrefois Michelin, aidant au besoin de pneus de voiture par ses cartes, guides, panneaux, labellisations ? … La réponse n'apparaît pas, ils ne venaient peut-être pas proposer quoi que ce soit, seulement se faire connaître. Avant plus peut-être. Avec le club des villes cyclables ?

Quoi qu’il en soit, il semble fini le temps où "ventes de vélos qui explosent" signifie "explosion du vélo". La renaissance du vélo, c’est un changement de société … ou un retour à des pratiques saines. S'ils vendent moins de vélos, c'est peut-être que leurs vélos ne sont pas si adaptés aux usages urbains, ou que les citoyens recommencent à savoir les entretenir, ou bien qu'on ne peut pas faire de vélo dans nos villes ? 

 

Les Français font davantage de vélo mais n'en achètent pas plus
Le Parisien, 4 avril 2013. Selon ce journal, Denis Baupin, ancien maire-adjoint de Paris en charge du vélo, a «plaidé pour développer les parkings sécurisés».  «Ne pas avoir ce genre d’équipement est dissuasif» estime-t-il.  Que n’y a-t-il pensé avant, lors de la création du tramway parisien !
 
L’industrie du vélo en petite forme
Le Monde, 4 avril 2013.

Liste des adhérents du CNPC.  

Pourquoi les VAE se vendent-ils peu en France ? Notamment parce que l'infrastructure est nulle. Isabelle et le vélo, Mars 2013.

Viva-vélo, région parisienne, 20-21 avril. Le salon de tous les vélos.

Commentaires

Bonjour Isabelle, merci pour le coup de pouce pour notre salon Viva Vélo qui devrait, je pense, intéresser les lecteurs de ce blog.
Il y aura effectivement des vélos qui sortent un peu de l'ordinaire et aussi des accessoires, des conférences, des expositions, des possibilités d'essais...
Cette année, mon coup de coeur personnel va pour les vélos en bambou de Philippe, coiffeur à Paris, qu'il a fait lui-même en récoltant ça et là sa matière première et en mettant au point une technique de séchage. Le résultat est particulièrement intéressant avec, par exemple, un vélo-couché à seulement 9 kg.
En espérant vous voir nombreux (la prochaine édition ne sera pas avant 2015) !

Écrit par : Jean-Charles | dimanche, 07 avril 2013

C'est vrai, les constructeurs français ne sont pas la panacée. Ils sont uniquement intéressés par leur pognon et non par les cyclistes. Pendant des décennies ils ont fait la retape sur les vélos sportifs mais ont complètement laissé tomber le vélo de ville, c'est à dire l'ensemble de la population... Qui plus est, aller faire fabriquer cadres et pièces en Asie du sud-est a été une erreur car de ce fait ils ont détruit l'emploi en France, au point que les formations de réparateurs de cycles avaient complètement disparu. Ce sont les ateliers qui redonnent le goût du vélo aux urbains, ce sont eux aussi qui redonnent vie aux vieux vélos, ceux qui étaient fabriqués en France, qui étaient solides et pas étudiés pour casser. Les industriels français du vélo ont failli tuer le vélo en France, les gens ne veulent plus se faire berner et se tournent vers d'autres constructeurs européens, notamment allemands, hollandais, danois, parce qu'ils veulent des vélos pratiques : pour les enfants à emmener à l'école, pour porter les courses, pour aller au boulot, pour travailler avec. Le jour où les industriels viendront dans les ateliers de vélo ils comprendront qu'ils ont loupé le coche déjà une fois et qu'il est temps de se reprendre. Faute de quoi ce sera dans les ateliers de vélo que s'inventeront les nouveaux vélos...

Écrit par : Theron | mardi, 09 avril 2013

Dans ma signature, une interview à ce sujet de Catherine Trachtenberg, déléguée générale du CNPC.

Écrit par : Abel | samedi, 13 avril 2013

Les commentaires sont fermés.

 
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