vendredi, 06 août 2010
A vélo de Paris à Berlin (2)
1) L’eurovéloroute n° 2-ou-1 est-elle cyclable ? Que vaut l’infrastructure cyclable en Allemagne ? (mercredi 4)
2) Berlin est-elle une ville cyclable ?
3) Les dessous de l’aventure : comment se passe une telle randonnée, et comment on a transporté les vélos. (dimanche 8)
La ville est sillonnée de très larges avenues et remplie de nombreux terrains en friche. Ses avenues sont souvent dotées de « pistes sur le trottoir », quelque fois fort bien raccordées à la chaussée (photos), d’autres fois aussi mal qu’en France. 
Cela n’empêche pas la domination motorisée, mais la tendance, conformément au vœux de l’ADFC, est à leur suppression et à la création de couloirs cyclables sur la chaussée (vu un exemple, photo de droite).
- Berlin dispose d’un potentiel très important de voies vertes dans les bois ou les zones verdoyantes. Nous y avons été guidés, et pas une seule route traversée ne tenait compte de l’axe cyclo-piétonnier.
- Un itinéraire cyclable a été tracé au plus près de l’ancien mur. Il utilise sentiers, petites ou moyennes rues, et aussi des chemins goudronnés de belle qualité. Aucun de ceux-ci n’est organisé pour joindre deux points. Par contre l’itinéraire est déjà un atout touristique considérable.
- Au sud-est de la ville, le mur
a été remplacé par un autre mur, une autoroute. Et en contre-bas, une magnifique route réservée aux non-motorisés court sur quelques 8 km, mais n’est pas valorisée comme structurante (photo).
- Une passerelle piéton-cycliste au-dessus de la Spree donne accès à la grande gare centrale. Elle n’est raccordée ni à une traversée, ni à rien, et est dotée d’une marche à son extrémité.
- Je n'ai trouvé, à la gare centrale, aucun stationnement vélo organisé, et beaucoup de vélos attachés aux grilles.
Voici quelques éléments d'appréciation. Pour ma part je constate qu'abondance de pistes cyclables ne signifie ni politique cyclable ni confort cycliste, ni "culture" cycliste, laquelle me semble se manifester notamment aux détails.
A Potsdam, 25% des trajets seraient faits à vélo, avec peu d’infrastructure dédiée, reconnaît le monsieur vélo de la ville. Potsdam a l’ambition de devenir la première ville cyclable d’Allemagne, mais n’a guère de contacts avec l’étranger.
05:00 Publié dans Aménagements & Technique | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
J'ai participé à cette randonnée justement car je voulais retourner à Berlin que je connais bien. Ma vision est beaucoup plus positive. Le plan vélo de ma ville prévoit des pistes sur les larges trottoirs de nos rues, donc j'ai regardé attentivement ces pistes. Quand c'est intelligemment fait comme à Berlin, c'est un vrai bonheur. On suit la rue tout en étant protégé, la signalisation au sol permet aux vélos de savoir où aller et aux voitures d'anticiper l'itinéraire des vélos. L'intégration de la piste vers la chaussée principale est logique et sans trottoir comme trop souvent en France. Il est vrai que la gestion des carrefours se fait généralement par des feux (les vélos ont les leurs et ils sont très courts), mais même dans les rares giratoires, le dédoublement de la bande cyclable permet aux voitures de savoir si le vélo sort ou reste sur l'anneau. Les pistes sont généralement assez larges pour se doubler et heureusement, car les Berlinois roulent vite à vélo, ce que permet l'infrastructure.
Le plus étonnant pour un Français est que toutes les voitures tournant à droite font très attention aux cyclistes et leur laissent systématiquement la priorité. C'est peut être ça aussi la culture cycliste : quand les cyclistes sont compris par les autres.
J'ai assisté à une sortie d'école à Kreuzberg, je n'y ai pas vu de 4x4 garés sur le trottoir avec les warnings, mais des mamans avec des sièges enfants et beaucoup d'enfants en draisienne. J'ai aussi fréquenté les très populaires Biergartens qui ne possèdent pas de parkings auto, mais de gigantesques parkings vélos (18 arceaux de 10 m de long pour l'un), j'ai vu toutes les catégories de populations et beaucoup de jeunes filles à vélo (contrairement à la France).
Pour moi, il y a bien une politique cyclable efficace et une culture cycliste à Berlin.
PS : pour moi, la passerelle de la gare est piétonne, et l'intermodalité à la berlinoise consiste à mettre le vélo dans le train et non pas à le laisser à la gare.
Écrit par : Stéven | lundi, 09 août 2010
Voici le commentaire d'une participante à la randonnée :
" Je trouve qu’ils font un place beaucoup trop belle à la voiture, et que vaut une piste cyclable face à 6 voies de circulation pour de grosses voitures polluantes ? Si je suis pour le fait de rouler sur des trottoirs de temps à autre et à la vitesse humaine, je n’aime pas ce rejet du vélo des bandes autos partout alors que la rue est un espace public qui appartient à tous.
J’ai trouvé la pression automobile infernale à Berlin et j’ai réussi à me faire engueuler deux fois par des automobilistes prêts à écraser mon vélo."
Écrit par : Isabelle L. | dimanche, 29 août 2010
Je ne trouve pas que la pression automobile soit "infernale" à Berlin. De toute façon, l'urbanisme est y tellement différent de Paris qu'on peine à trouver des points de comparaison. Des pistes sur trottoirs à Berlin ou à Paris, ce n'est pas du tout la même chose, vu la place qu'on a. On a le temps d'anticiper ! Il faut dire qu'avec cinq fois moins d'habitants au km², on se roule un peu moins sur les pieds !
Oui, la plupart des automobilistes jettent un coup d'œil à droite avant d'obliquer, et laissent passer. Oui, on roule vite, parce qu'on roule loin : Berlin est un peu plus étendue que Paris. Oui, à Berlin, on emmène son vélo dans le métro, et c'est gratuit si on a une carte mensuelle.
A Berlin, sauf peut-être dans la partie la plus centrale, on trouvera toujours un itinéraire sympa pour aller quelque part avec les enfants à vélo ou à vélo + transports. Dans le 20 ème Arrdt de Paris, c'est un peu plus compliqué, et ce n'est pas qu'une question de relief !
Même s'il y des villes plus cyclophiles en Allemagne, je ne conçois pas d'y aller sans prévoir d'y avoir un vélo.
Écrit par : Laurent G. | mardi, 31 août 2010
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