Isabelle et le vélo

Le mardi 19 janvier paraissait au Journal officiel des débats parlementaires la réponse ministérielle à une question de la députée Annick le Loch. Cette repésentante du peuple mettait le doigt sur l’absence de « certification » des vélos sur mesure et des vélos à la carte, et s’inquiétait des risques en responsabilité que cela faisait peser sur les artisans qui en étaient les créateurs. Si elle évoquait principalement les vélos adaptés aux handicaps, le monde du vélo s’est tout de même ému. En effet la réponse ministérielle bottait en touche (il n’y a pas de bonne solution), mais concluait tout de même par un appel aux artisans à se débrouiller pour se couvrir. Le texte est ici.

Je connais un artisan dans le vélo à assistance électrique qui tient des propos très proches. Faute de vendre des vélos chinois homologués par de puissants laboratoires avant de parvenir sur notre sol, cet artisan, qui produit un modèle exclusif (qui sera présenté à Bordeaux) se voit contraint de passer entre les gouttes.

Dominique Lamouller, le président de la FFCT, assure avoir déjà rencontré le problème lors de l’achat des 120 vélos pour le raid Paris-Pékin. Selon certains, la norme a été rédigée par un spécialiste issu de l’automobile et reflète bien les intérêts commerciaux de cette profession. Comme le casque, nous précise-t-on. Tout ce qui peut nuire au vélo est bon à prendre. Surtout si c'est sous couvert de sécurité (rires sardoniques sous le capot). En attendant les amis cyclos paniquent, les 650philes avec.

Quant un débat, même sur de mauvaises bases, est ouvert, il est très difficile de le refermer. Voilà un ennui de plus qui s’abat sur une corporation dont les produits sont la plupart du temps d’excellente qualité, qui a en tout cas ses dévôts, le bouche-à-oreille suffisant largement à créer ou détruire une réputation. Vous pensez bien, on n’en achète pas tous les jours ! Mais quand on en a un, on y tient. Vous pouvez lui demander...