Isabelle et le vélo

Pour Kevin Mayne, ECF, intervenant au cours d’une séance plénière, toutes les études les plus indépendantes qui soient montrent que les accidents impliquant des cyclistes diminuent au fur et à mesure que la pratique cycliste augmente.

Il indique que, aux yeux des Européens, la sécurité des cyclistes ne passe pas exclusivement par la ségrégation. Les doubles sens cyclables fonctionnent sur le plan de la sécurité, les sas vélos aussi. Par contre, au dessus de 30 km/h, les accidents augmentent, ainsi que leur gravité. 

La vitesse
La nécessité de faire baisser les vitesses automobiles dans de larges zones des villes est affirmée par de nombreux autres orateurs. Citons, par exemple, la présidente de Vélo Québec, Suzanne Lareau, ainsi que le maire de Vancouver, Gregor Robertson.
Quant à Manfred Neun, Président de l’ECF, il prend l’exemple de la ville de Chicago où les zones 30 s’étendent, le but étant d’éliminer tous les accidents de piétons et cyclistes en dix ans. 

Le port du casque
D’après Niels Tørsløv (Danemark), si le port du casque diminue le risque en cas de choc à la tête, il peut aussi induire des comportements contre-productifs.

Ceci peut être rapproché d’une récente étude néerlandaise (conduite par le Fietsersbond, l’équivalent de la FUB -Fédération des usagers de la bicyclette- française), qui pointe un nombre plus élevé de cyclistes portant un casque impliqués dans des accidents et avance comme explications des cyclistes faussement rassurés et des automobilistes faussement dédouanés de leurs responsabilités.

Par ailleurs, il semble se confirmer ce que certains craignaient, à savoir une baisse de la pratique, en particulier pour les enfants, avec l’obligation du port du casque (voir l'article repris par Actuvelo).

 

L’aménagement
Les aménagements cyclables ont également fait l’objet de nombreuses sessions, et plus encore d’ateliers, car c’est une question à traiter sur un plan très pratique.

Ce qui ressort en 2012, c’est une tendance à l’aménagement systématique des voies situées en dehors des zones à vitesse limitée et, comme déjà indiqué, à l’extension de ces dernières à de larges secteurs des villes.

Faire baisser les vitesses
Les solutions pour faire baisser les vitesses sont parfois brutales, et assumées.

À Seattle par exemple, les avenues concernées par le programme Road Diets sont passées de 2 × 2 voies à des sortes de chaussidous. Le vélo y a crû de 35 %, représentant désormais 15 % du trafic qui y est compté. (Brian Dougherty) 

Dale Bracewell, responsable du développement des mobilités actives à la mairie de Vancouver, recommande de concevoir directement des infrastructures cyclables AAA (déjà évoqué dans 2/7). Cela suppose entre autres des largeurs permettant d’accueillir les vélos spécifiques pour le transport de jeunes enfants (vélos classiques équipés de remorques pour enfants, ou vélos cargo).

 

Texte et photos (à Vancouver) : Sylvie Abours