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mercredi, 21 octobre 2015

COP21 : Piétons et cyclistes font les centre-villes heureux, sans tout résoudre

chapô.pngLe vélo a été ajouté après coup sur l'affiche, mais heureusement, car l'association Centre-ville en mouvement réfléchissait au positionnement des centre-villes pour la COP21 et … a beaucoup parlé de piétons et de vélos.


ds le public.jpgDepuis sa création il y a dix ans, l'association Centre-ville en mouvement s'intéresse aux coeurs des villes, qui ont tendance à fondre sous l'effet des conséquences de l'automobile. Ce dernier point, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Olivier Razemon dans ses chroniques.

            • Le 14 octobre l'association d'élus réfléchissait en public à sa contribution à la COP21.

 

L'automobile et ses dérivés sont la source de graves dysfonctionnements

Les inondations que vient de subir le sud-est de notre pays ont montré, une fois de plus, les conséquences de l'imperméabilisation à outrance des sols.

Pour que les centre-villes vivent, il faut des commerces, des activités culturelles, industrielles et artisanales, des bureaux, des lieux de rencontre, et des transports en commun, des vélos et des piétons. Tout ça doit être mélangé et concentré a-t-on entendu en introduction.

Pour autant, que cela soit fait, cela ne suffirait aucunement à régler les problèmes du changement climatique.

1er débat.jpg

Le manque de pédagogie scientifique met la planète en danger------------

La première «leçon» du jour c'est que ce n'est ni l'automobile ni l'industrie qui est le principal «coupable».

Le changement climatique est le fruit d'un ensemble de facteurs, tous caractéristiques du système social et économique érigé par nos soins il y a moins de 2 siècles et reposant, pour la première fois au monde, sur l'épuisement des ressources et l'insouciance sur les conséquences de nos actes. Nous sommes en pleine irresponsabilité, comme si tout était gratuit. Et le moteur thermique y joue, certes, un rôle important.

Mais comme tout est imbriqué dans tout... il n'y a d'autre solution que de changer de système. C'est Julien Blanc, vice-président du bureau Carbone4, qui le dit, et la lecture du site de ce bureau d'études est particulièrement instructive. Modestes extraits ici  :

L’origine des émissions est extrêmement diffuse, de sorte que la totalité de nos comportements sont visés. Nos moyens de transport et nos habitudes alimentaires, les surfaces construites pour les logements et bureaux, et notre inclination plus ou moins prononcée pour les biens de consommation sont tous des déterminants du problème !

Les projets moins ou pas rentables à ce jour peuvent sembler être un pari, mais ils sont indispensables pour anticiper et être capable de se positionner sur les technologies et services de demain. Le rôle des investisseurs de long-terme est essentiel au financement de la transition. Le soutien de la puissance publique et l’information des ménages doivent être organisés.

 

Une accélération de folie
Nous avons engagé un changement climatique ultra accéléré qui en 50 ans va nous faire faire en sens inverse un chemin qui avait mis des millénaires. Nous allons revenir en quelques années à la sécheresse et la toundra sur toute l'Europe.

D. Lebrun.jpg

Depuis «COP1», en 1995, les gaz à effet de serre ont augmenté de 50%, alors que nous savions qu'il fallait les diviser par deux avant 2050, nous a encore dit Julien Blanc.

La technique sans l'usage ne suffit pas
Les progrès ont été réels dans certains secteurs, mais sans l'usage cela ne sert à rien. Par exemple, il est exact que les moteurs consomment moins. Mais les automobiles roulent plus et plus vite, sont plus lourdes, sont chauffées et réfrigérées. Dans la pratique il n'y a pas de progrès depuis la 2CV.

(Continuer à) changer de modèled'urgence 
Il faut donc changer de modèle, et en réalité nous avons déjà commencé à le faire. Sait-on qu'à Paris, selon l'ADEME, les automobiles ne représentent plus que 10% des trajets, les transports publics 30% et la marche 40% ? (1

La crise actuelle peut être une opportunité pour revoir nos modes de vie et l'organisation de nos sociétés. Ce serait alors dynamisant, au lieu d'être vécu en négatif.

rentabilité piétons.jpgCommerce, culture et travail sont essentiels à la vie en centre-ville-----
Le centre-ville dont nous rêvons est celui du piéton. Pour qu'ils y soient, il faut des commerces, des habitants, des activités culturelles, de la production et des bureaux. Sait-on que 75% des achats se font autour des lieux de travail ? La notion de centre-ville, c'est espace public et rencontres.

Des villes multi-centrées
Jacques Ferrier, architecte-conseil pour le Grand-Paris, plaide pour des villes multi-centrées, ce qui semble être la tendance partout en Europe, et même chez nous sur la côte d'Azur, mais à peu près que là. Tout l'enjeu du Grand-Paris est que Paris ne soit plus le seul centre. Il précise ensuite qu'il faut stimuler le vélo et le rendre agréable, et qu'en plus cela coûtera beaucoup moins cher que les TC.

Julien Dossier, du bureau Quattrolibri, nous parle du projet «one stop shopping» (un seul arrêt de voiture pour tous mes achats) mené à Portland, USA. Le piéton au centre-ville, c'est rentable, aucun lecteur de ce blog ne l'ignore (2).

Bernadette laclais .jpg

M. Dossier donne pour exemple le coût du parking : 18 400 places de parking automobile = 15 ans de politique cyclable = 6 km d'aménagement de rues à 30 km/h.

Le vélo apporte sérénité et bien-être, dit-il. 

Cachez-moi ces livraisons que je ne veux pas voir.-------------

La clé, c'est ce qu'on appelle les livraisons. Or aucune ville ne s'en préoccupe ! Aucune collectivité territoriale n'a de responsable de la logistique ! C'est pourtant l'essentiel. Ce sont les livraisons en rayon, et c'est la livraison au consommateur, et cela doit s'organiser à l'échelle métropolitaine, avec notamment des schémas directeurs de la logistique. Les transporteurs, les commerces, peuvent s'adapter à toutes les règles. À une condition : que le bassin de population soit suffisant. D'où la densité, d'où le vélo...

Bernadette Laclais, présidente de l'association, cite aussi le renforcement des règles sur «le dernier kilomètre», la mutualisation personnes + fret des moyens de transport ... et nous invite à penser au nombre de jours où nous avons été en «alerte pollution». Vous trouvez ça normal ? 

 

(1) Le compte n'y est pas, les vélos font 2 à 3%, mais l'ordre de grandeur doit y être.
(2) Voir par exemple : 
. Restrictions de l’auto = commerce florissant, habitants peinards (ce blog) . Dans les villes moyennes, le retour de la voiture n’est pas une fatalité (O. Razemon).

 

 

extrait image.pngCentre-ville en mouvement

 

Un résumé de 12 propositions concrètes a été rédigé suite à cette journée... Plus une seule n'évoque la marche ou le vélo !!! Vous pouvez vérifier, et d'ailleurs certaines des propositions pourraient vous intéresser.  

Texte ici en pdf.

Commentaires

A l'attention de "Centre-ville en mouvement" :si vous méconnaissez que le vélo soit une part de la solution, vous faites partie du problème.

Écrit par : lavive | dimanche, 25 octobre 2015

Répondre à ce commentaire

Le problème, ici, c'est plutôt que vous n'avez pas lu le texte avec assez d'attention. Cette asso pense souvent au vélo, c'est juste les propositions concrètes qui l'ont oublié. Ils ne disent nulle part qu'il est un problème.

Écrit par : Isabelle | vendredi, 13 novembre 2015

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