mercredi, 30 septembre 2015
En attendant le vélo sur ordonnance ...
Visite du centre Mon stade, à Paris, préfiguration des centres médicaux de prévention et de soin par l'activité physique.
Ce mardi le ministre de la Ville, jeunesse et sports, Patrick Kanner, a visité la structure «Mon stade», dans le 13e arrondissement de Paris, accompagné des députés Valérie Fourneyron, Brigitte Bourgignon, Pascal Deguilhem et Régis Juanico.
C'était l’occasion pour lui d’illustrer concrètement l’une des avancées permises par le Projet de loi pour la modernisation de notre système de santé, avec la création du sport sur ordonnance (prescription médicale non-médicamenteuse d’activité physique pour les personnes atteintes de maladies chroniques), actuellement en discussion au Sénat.
Un centre de soins par l'activité physique
Agréée par l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, la structure «Mon stade» se positionne en effet comme une offre complémentaire dans le parcours de soins des personnes. «Mon stade» est un centre privé de «remise en forme» créé par un médecin du sport, le docteur Roland Krzentowski, avec Stéphane Suzzoni, directeur général. Que ce soit pour la santé, pour la forme ou pour la performance sportive, Mon stade mobilise les mêmes compétences, le même plateau technique et le même genre de protocoles individualisés. Faire gagner quelques minutes de marche quotidienne à un senior vivant avec une maladie chronique ou bien faire gagner quelques minutes sur son temps de course à un marathonien, c'est l'entraînement au plus haut-niveau au service de tout le monde.
Chaque parcours est individuel et commence donc par une batterie de mesures et tests de la capacité physique et des données biologiques, pour assurer à la fois sécurité et efficacité.
Les programmes durent ensuite 1 an, à raison de 3 séances par semaine, car les bénéfices de l'activité physique ne durent que 48 h environ. C'est moins contraignant que les pilules en fait. Cela fera 3 mois en salle puis 9 mois en autonomie avec suivi. A 40 € la séance, cela revient moins cher que 3 semaines en «soins de suite», figurez-vous. L'idée est d'intervenir en amont et en aval de la maladie par le renforcement des capacités physiques des personnes, sans médicaments. Médecins du sport et professionnels de santé, ils mettent les techniques les plus exigeantes au service de tous ceux qui font la démarche.
Concrètement les locaux sont peuplés de cabines et de machines, d'appareils de musculation, de mesure... Il y a aussi tout ce qu'il faut pour apprendre à gérer certaines maladies (piqures, mesures...), et pour apprendre à faire du sport dans la rue ou chez soi, en autonomie. Le (mini) amphithéâtre est par exemple conçu pour apprendre à sauter les marches, descendre en courant...
L'intérêt du système de sécurité sociale
Le ministre a précisé qu'il n'était pas envisagé que la sécurité sociale rembourse l'achat d'un vélo. Il n'est pas non plus prévu que les patients puissent se voir prescrire ce genre de centre (cela signifierait prise en charge par la sécurité sociale). En revanche, la MGEN, ex-mutuelle générale de l'éducation nationale, est entrée au capital de la société. Elle a bien compris que son intérêt était que les personnes soient en bonne santé ! Attention, le retour sur investissement, en termes de santé, c'est une génération, paraît-il ...
Vous le savez, l’inactivité physique est, selon l’OMS, la 4ème cause de mortalité au monde. Elle est aussi la 1ère cause de mortalité évitable dans les pays développés, devant le tabagisme. Vous avez le choix de tout attendre de l'Etat, ou de vous prendre en mains.
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Une future Loi de modernisation de notre système de santé
Mardi et mercredi, le Sénat poursuivait l'examen du projet de loi de modernisation de notre système de santé, adopté en première lecture par l'Assemblée nationale le 14 avril 2015.
La mesure phare du projet de loi et principal motif de discorde est la généralisation du tiers-payant, mais ce texte s’articule autour de trois axes : la prévention, l’accès aux soins et l’innovation.
La prévention par la pratique de la marche et du vélo au quotidien
Dans le texte adopté par le Parlement on trouve notamment sous le titre : RENFORCER LA PRÉVENTION ET LA PROMOTION DE LA SANTÉ un nouvel article (5 ter) ainsi rédigé : « Les campagnes mentionnées à l'article L. 3232-3 encouragent l'activité physique régulière et intègrent un volet de promotion des modes de déplacement actifs, notamment la marche et le vélo.»
Sauf erreur, ceci dit, le projet de loi est surtout axé sur la «réparation» de la maladie, bien plus que sur sa prévention. Il n'empêche que en matière de «réparation» comme de prévention, c'est le ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports qui a mis le projecteur sur ce champs particulièrement prometteur.
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Régalez-vous en consultant le site de Mon stade.
Et si vous passez par là :
Mon stade,
1 rue Elsa-Morante
Paris 13°
C'est tout près de la station de métro Bibliothèque-François-Mitterrand, à côté de l'université Denis-Diderot, entre Seine et avenue de France.
23:55 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : santé
Commentaires
Dans le même ordre d'idées : Strasbourg, le sport sur ordonnance, depuis 2012. Une idée qu ne demande qu'à être reprise, car en plus d'améliorer la santé des Strasbourgeois, elle les met en relation avec le tissus associatif.
Écrit par : Olivier Guckert | vendredi, 02 octobre 2015
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