Isabelle et le vélo

•    Saluons d’abord quelques uns des exposants, parmi les plus intéressants qui soient.

Altinnova, qui avait créé des stations-service automatiques pour vélos (qui cartonent sur les sites VTT, me dit la présidente), et qui aujourd’hui présentait son module de stationnement abrité et sécurisé, mis au point pour la SNCF Rhône-alpes. Elégant et pratique, féminin peut-être ?

Smoove, qui développe un système pour la gestion des flottes de vélos et de vélos à assistance électrique : vérouillage électronique des vélos, placard à clés et à batteries (qui se rechargent en vous y attendant), un produit très séduisant, simple, ergonomique, proche du concret, et très sophisitiqué sur l’electronique. 

L’institut national de formation aux métiers du cycle (INCM) était là, ainsi que l’atelier d’insertion du vélo, de Lille sud. Et aussi le concepteur de « A vélo citoyen », fort sympathique malgré les réserves que j’avais rendues publiques sur son travail ! (Bonne nouvelle : contacté par les organisateurs de Velo-city à Bruxelles, il y montrera son exposition).


•    Michèle Merli, la déléguée à la sécurité routière (DSCR), a passé l’après-midi dans les différents ateliers. Frôlant à plusieurs reprises la révolte de la salle… elle s’exprima avec courage et sourire. Il est de son devoir, nous dit-elle, de nous parler de notre sécurité. Elle nous demande d’inciter les enfants à porter le casque, et nous supplie de leur montrer le bon exemple…. Concernant les règles, elles doivent évoluer, mais en attendant, elles doivent être respectées, insiste-t-elle : le code de la route est une sorte de charte commune qui préserve la liberté et… assure la sécurité.
Ses propos gagnent en prudence mais n’ont pas encore été reçus comme elle le souhaiterait…

Hubert Peigné, dont le mandat vient d’être renouvelé pour 3 ans, ne pourrait-il pas devenir le «défenseur du vélo», comme cela a été suggéré ?

•    La communauté urbaine de Lille, qui nous recevait si bien, a adopté une «Stratégie de mobilité». D’ici 2020 elle veut multiplier les % de voyages à vélo, à pied ou en transport public, baisser ceux en auto : elle prend, comme tant d’autres, les moyens pour les objectifs.

Le vice-président de Lille métropole, M. Quiquet, en est pourtant conscient : dans deux ans maximum s’achève la période du pétrole pas cher. Rendez-vous à la fin de l’année pour les Etats-généraux du vélo dans la métropole.

La région Nord-Pas-de-Calais a étudié une série de Plans climatiques territoriaux, et s’intéresse fort aux véloroutes. Elle a en projet 1000 km de réalisations, qui, financièrement, comptent pour 2 ou 3 km de voie rapide urbaine. 4 véloroutes inter-régionales la traversent, et 2 véloroutes régionales. En cours aussi, la création de 32 parcs sécurisés dans les gares.

L’association locale, ADAV, par le biais de son directeur salarié, est présente dans toutes les instances locales. Michel Anceau est consulté sur les projets d’aménagements et sur les études. Cela vaut à l’association de confortables ressources, ce que critique « vertement » Fabienne Vansteenkiste, nouvelle adjointe à la maire de Montreuil-lès-Paris, et ex-présidente de l’association locale : celui qui paye décide, dit-elle. (Vaste débat. L'ADAV nous indique qu'elle a poursuivi ses procédures pour non application de la loi sur l'air tout en étant "partenaire"... et qu'elle a gagné 5 recours.)

•    Qu’en est-il ailleurs ?

Aux Pays-Bas, il a fallu un « Master plan » national, en 1989, pour endiguer la baisse de l’usage du vélo. 80% de vélos avant-guerre à Amsterdam, 30% aujourd’hui. En 1975, création de la « véritable » union des cycliste (ENWB, devenue ENFB, puis FB, Fietserbond), contre l’ANWB, qui avait viré automobiliste (un peu comme notre Touring club).
Le meilleur projet d’aujourd’hui, ce sont des Fiets-O-Strade, axes cyclistes prioritaires sans feux ni croisement, véloroutes libres (de feux), ou véloroutes rapides. A réaliser d’abord autour d’Anvers. Paris a bien son périph. Nous en reparlerons.

La décision politique est plus influente que « les mentalités ». L’obligation de prévoir des garages à vélo ayant été abolie il y a une vingtaine d’années, les vélos hollandais dorment dehors. Mais le don d’un vélo aux employés étant déductible du bénéfice, beaucoup en ont.

Jean-Marie Guidez est perplexe. La francophonie serait-elle (culturellement ?) anti-vélo ?  Comparons Suisse romande et Suisse alémanique, Wallonie et Flandres belges, (Alsace et reste de la France ?) …

La Wallonie nous inspire pourtant. Code de la rue et  Sens uniques limités n’ont-ils pas fait rêver la France ? Sa formation de conseillers en mobilité, 20 jours étalés sur 10 mois, proposée à tous sans pré-requis, a déjà accueilli 750 personnes en 10 ans. Elus, fonctionnaires de tous grades, associatifs, bureaux d’étude ou universitaires, peuvent devenir « constructeurs de ponts », coordonnateurs, animateurs… Ils connaissent la technique, ils sont capables d’insuffler le bon esprit partout. 4 Lillois l’ont suivie, un Parisien y est encore.

 

Une autre présentation, sur le blog de Nicolas Pressicaud