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jeudi, 19 janvier 2012

Les erreurs d'urbanisme sont difficiles à réparer

IM-03.jpgUrbino, petite ville de la Renaissance, au nord de l'Italie, compte aujourd’hui prés de 15 000 habitants et autant d’étudiants, mais est depuis un demi-siècle en déclin démographique et économique. La Piantata est l’un des quartiers les plus récents, bâti dans les années 90. Il s’étale sur 10 hectares pour 300 logements et quelques commerces, ce qui en fait une entité importante et visible de loin. L’omni-présence de l’automobile l’a rendu désert.

Un travail pour l’obtention du diplôme d’architecte fait le point sur ce qu’il serait possible de faire pour y faire revenir la vie. Son auteur est Jonathan Chorhy, à la recherche d’un emploi dans un bureau d’étude en urbanisme. Le sujet de ce travail est hélas emblématique.


La négligence de l’espace urbain

Le quartier de La Piantata fait figure de verrue dans le paysage, avec ici comme ailleurs, l’oubli de la corrélation entre architecture, espace urbain et paysager, et mobilité.

L'approche techniciste qui conçoit les villes comme une simple offre de logements, associée à l'usage quasi-exclusif de l'automobile, a engendré des défaillances urbaines énormes. La Piantata présente un monopole de l'automobile sur l'espace public tant par l'impressionnante emprise au sol goudronnée que par le stationnement sauvage en tous lieux d'une marrée de véhicules. La non-continuité des cheminements piétonniers, l'abandon des rares espaces verts, l'absence de tout piéton, la médiocrité des revêtements de sol, les écrasantes façades aveugles, les doubles-entrées béantes des garages … ne donnent guère envie de flâner. Il est impossible de joindre à pied ou à vélo les différents quartiers de la ville par un cheminement simple et agréable. On est sans cesse refoulé par les grillages qui clôturent les ensembles résidentiels. L'absence de trottoir ou de rues calmes, la simple exposition du piéton et du cycliste aux regards orgueilleux des bolides (dans cette Italie rurale ...) créent une « précarité mobile » pour celui qui choisit de s'y confronter. 

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Le projet 

Suite à l'analyse systémique de ce quartier, le projet tente de proposer une évolution grâce à une intensification économique et sociale. Il évalue le potentiel d'accueil de nouvelles activités ou de logements, modifiant la perception générale du quartier et composant de nouveaux espaces publics. Cela constitue une véritable problématique architecturale dans ce quartier aux formes répétitives et dans l’univers patrimonial d’Urbino.

Le projet se veut réaliste face au manque de moyens des pouvoirs publics locaux, allant vers l'autofinancement par le biais de stratégies foncières et d'acteurs. Il entend favoriser une « auto-régénèration » de l'espace urbain en mettant les acteurs locaux, y compris les habitants, au cœur du projet. Ainsi un parc potager paysager peut être un moyen d’associer ces acteurs pour une gestion durable, non coûteuse et utile de l’espace public, créant une micro économie et du lien social. L’énergie, dans cette région forestière où la biomasse ne manque pas peut être un vecteur de lien entre territoire rural et zone urbaine. En tout cela le projet injecte de la valeur ajoutée, créée des synergies, de nouvelles compétences.

IM-03.jpg

Jonathan Chorhy, Paris.IM-01.jpg
Ecole d’architecture de Paris-Val de Seine
Professeur tuteur : Patrice Ceccarini
 

Cliquez ici pour voir l’étude en entier.
(Disponible aussi en pdf -26 pages, lourdes à cause des images- à demander à l'auteur.)

La ville d'Urbino est jumelée avec celle de Blois. Elle est classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Montaigne l'a visitée en 1581. Wikipédia.

 

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