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jeudi, 29 mai 2014

La FUB mise sur la formation

fubLes aménagements de voirie ou la création de stationnements ne suffisent plus pour créer des comportements pérennes, prévient la fédération des usagers de la bicyclette. Nous ne vivons plus dans une société culturellement cyclable.

Lors de sa journée d’étude annuelle, à Toulouse, les exemples de programmes à imiter se sont succédés.

 

 


Bambini, les rues pour enfants
Les enfants, d'abord, car «les références culturelles se forment très tôt». Le projet Bambini, financé par l’Europe, a été géré en France par Céline Meunier (1) jusqu’en 2012. Il visait à ce que les enfants créent des «liens émotionnels» avec le vélo (ou tous modes de déplacement actifs, trotinettes, draisiennes, petits chars ...), par le biais de «rues à jeux» ou «rues pour enfants». 3 sites ont particicpé en Ile-de-France, à Suresnes, Bois-le-roi et Saint-Remy-lès-Chevreuse. Jeux, plaisirs, expériences sensorielles ... impliquent enfants et parents. Ce peut être aussi l’occasion de tester de nouveaux aménagements et d’engager le dialogue avec les riverains.


Enseigner le vélo
Les vélo-écoles s’adressent désormais à toutes sortes de publics et se professionnalisent. Le CVC pense que cela pourrait rapidement concerner 10 000 bénévoles et 1000 salariés, avec 100 formateurs nationnaux. L'éducation nationale est de plus en plus demandeuse, et un créneau semble s’ouvrir via les déplacements d’entreprises et toutes les fonctions de management de la mobilité. Les bénévoles y ont toute leur place, notamment à l’école. Des formations pour ces animateurs existent désormais, proposées par la Prévention routière («L’enfant à vélo») ou par la FUB («Mobivélo»), qui regroupe déjà une cinquantaine de structures ad-hoc.

2 qualifications existent :

  • Le CQP, certificat de qualification profesionnelle d’éducateur mobilité vélo, pour lequel la première session aura lieu en novembre prochain à l’Institut de formation du vélo. Le diplôme devient indispensable pour exercer à tire professionnel.
  • Le formation pour les bénévoles, en 24 heures réparties sur 3 journées, indispensable pour intervenir en milieu scolaire, notamment (pour les classes primaires il faut aussi demander un agrément à l’accadémie concernée).

Des manifestations annuelles prennent de l’ampleur sur ce thème. Il s’agit de la semaine du  vélo à l’école, du 2 au 6 juin. 200 000 élèves sont concernés cette année.

La « culture vélo »
Le matin, 2 intervenants ont plaidé pour une approche culturelle –ou sensorielle- du vélo.
David Mourgue, anthropologue, a clarifié les notions de conduite à risque dans la jeunesse. La raison n’apporte pas grand’chose, car ces comportements sont normaux, mais aussi tributaires du contexte social, familial, etc. Présente surtout chez les garçons, "car un homme cherche toujours à être le meilleur " (pendant ques les femmes cherchent à être uniques), elle est mieux contrôlée par les jeunes de classes supérieures, qui se projettent dans l’avenir, que par les ouvriers, dont l’avenir est à plus courte échéance. Le stress au travail, les images, la publicité, les jeux vidéos ... tout concourre à des comportements à risques «pour exister». Pierre Sahuc, sociologue, remarque à quel point les «marques» investissent l’univers des adolescents. Ce sont eux la société de demain ! Leurs méthodes, basées sur le rêve, l’appropriation (la customisation, par exemple), le ressenti, le sentiment communautaire ... doivent être utilisées pour le vélo. Il faut en finir avec les messages de sécurité routière, qui n’ont pas d’impact positif sur l’usage du vélo, plaide-t-il.

Plusieurs intervenants insistent aussi sur la nécessaire co-élaboration de la communication et des aménagements. La communication qui vient d’en haut n’est pas la meilleure. Mettre élus et techniciens à vélo est aussi indispensable.

Les forces de l’ordre fragilisées par le gouvernement
Tout cela est plus utile et efficace que les changements perpétuels de réglementation, lesquels fragilisent la police. Les agents se retrouvent à dire la veille le contraire du lendemain. «Prendre un sens interdit est dangereux» un jour, autorisé le lendemain. On ne peut pas s’étonner de leurs réticences à la proportionnalité des peines, à la modération ... En fait, on les fait tourner en bourrique, on se fiche d’eux. Isabelle ajoute : est-ce que vous ne croyez pas qu’il y a décidemment un manque de dialogue constructif avec les forces de l’ordre ? Une formation co-construite, par exemple ?


Qu'est-ce qu'une "culture vélo"? C'est d'être imprégné de, vivre au sein de. Nous avons perdu la culture (du) vélo.

 

(1) Céline Meunier était alors à l’ARENE, agence régionale de l’environnement d’Ile-de-France. Elle est aujourd’hui chargée de coordination de programme pour le congrès Velo-city à Nantes, pour le compte de la société Altermodal.

Commentaires

Il faut former tout le monde !
> Les cyclistes doivent apprendre à circuler sans complexe de lenteur qui les conduit à des comportements dangereux (ex. serrer tout le temps à droite).
> Les motorisés doivent comprendre que les cyclistes ont toute leur place dans la circulation et qu'il est normal qu'un cycliste recherche la sécurité et le moindre effort avant de respecter les règles faites pour des véhicules plus encombrants et moins maniables.
> Les forces de l'ordre sont en porte-à-faux entre leur mission de faire appliquer la loi et les tolérances de plus en plus grandes qui leur sont demandées par rapport à certains comportements cyclistes mais aussi automobilistes.
> Enfin l'État, qui a mené des campagnes de sécurité routière efficaces pour réduire les morts sur les routes (-60 % en 10 ans), ferait bien de s'attaquer rapidement à la question du comportement au volant en ville. Pour l'instant c'est silence radio.

Écrit par : Quentin | lundi, 02 juin 2014

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