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jeudi, 14 février 2013

Un coup dans le dos depuis Strasbourg ?

Le président du GART (*), Roland Ries, vient de demander au gouvernement que «les modes doux» ne figurent pas dans l’appel à projet «transports en site propre».

Imprudence ou aveu de faiblesse ?


Sur le fond Roland Ries n’aurait pas forcément tort, ainsi que nous le suggérions (Modes doux = sous-groupe de TCSP ?). Mais ce n’est certainement pas à lui de le demander ! Il demande au gouvernement de renoncer à sa très faible avancée concernant le vélo ! 

 

Le fond de l’affaire c’est que les transports en commun sont tellement chers à construire et à faire fonctionner que la panique gagne les municipalités. Sauf à Paris intra-muros où tout allègement de la demande apporterait un soulagement bienvenu, partout ailleurs, donc, toute baisse du nombre de transportés est vécu comme une catastrophe. Or le vélo est justement le grand concurrent potentiel. Si on lui facilite la vie, ou si le prix payé par les voyageurs se rapprochait un peu plus des vrais coûts, alors une partie de la clientèle se reporterait sur le vélo. Quant aux plans de déplacements urbains, leur vrai rôle devrait être de répartir les moyens (de déplacement) en fonction des besoins (les vrais). 

 

J’ai été frappée de constater, l’autre jour à Amsterdam, qu’un ticket de tramway coûtait 2,80 €. A ce prix-là on ne le prend pas pour un oui ou pour un non. Le vélo est alors à sa juste place.


Il est certain que l’économie des transports en commun est malsaine, et qu'on leur fait jouer plus d'un rôle, usant et abusant de cette facilité contre-productive que nos successeurs devront finir de payer, et continuer à faire marcher. Mais c’est dommage que ce coup-ci soit venu du maire de Strasbourg, auquel on prête d’habitude plus de compréhension du rôle joué par le vélo, y compris pour l'image de sa ville. N'a-t-il pas fait, par exemple, prescrire la pratique cycliste par les médecins de sa ville ?

 

Alors, simple imprudence de sa part, ou aveu de la faiblesse du dossier des transports en commun ? 

 

 

Source : Mobilicités, 31 janvier

"Autre demande de Roland Ries : que cet appel à projets ne concerne que les transports lourds et non pas, comme cela a été évoqué par le ministre, les modes doux, ou les Plans de déplacements urbains." 

(*) GART : Groupement des Autorités Responsables de Transport ; représente donc les élus. Sur leur site, une mention plus pudique : "Les élus du GART ont souligné au Ministre qu’il était souhaitable de ne pas trop élargir le cahier des charges."
Il y a aussi :
  • "Les autorités organisatrices de la mobilité durable semblent instituées mais les textes ne sont pas clairs sur le contenu des AOMD"
  • "Les AOMD devraient être compétentes pour tout ce qui concerne le réseau structurant ou à minima les voiries support de TCSP." ... Mais peut-on leur faire confiance pour ne pas éjecter les vélos des couloirs de bus ???
 

06:00 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : anti-vélo, ries

Commentaires

Je ne sais pas si c'est les 2,80 € du ticket de tram à Amsterdam qui fait que le vélo y a "toute sa place". Mais justement, là-bas, la place du vélo n'est JAMAIS sur les voies de TCSP.
En France, la raison majeure pour laquelle on associe vélo et TC, c'est la coexistence sur un même espace.
Or, quand je suis à vélo, je n'ai rien à voir, ni de près ni de loin, avec un bus ou un tramway ... même si on veut me ranger dans la même catégorie "mode doux" (métaphore pour "non automobile").
Il suffit de voir la place qui est réservée au vélo dans tous les projets TC : des miettes. C'est bien normal d'ailleurs, il s'agit bien d'un projet TC et non d'un projet vélo, alors ceux qui sont en charge poussent leurs intérêts propres.
Bref, des budgets vélo pour des projets vélo et des budgets TC pour des projets TC. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas concertation et mise en commun. Mais le mélange des genres donnent rarement de bons résultats (cf. tous les tramways dans les villes françaises).

Écrit par : Colibri | jeudi, 14 février 2013

Le GART souhaite devenir le Groupement des Autorités Organisatrices des Mobilités Durables, AOMD, mais finalement revient sur du TC lourd dès qu'il y a des subventions de l'Etat en jeu ! Le modèle économique du transport collectif est en faillite. Fortement subventionné il ne permet pas de favoriser les modes alternatifs.
Sinon, il n'y a pas qu'à Paris que les TC sont surchargés...

Écrit par : Claire | jeudi, 14 février 2013

Pour inciter les gens il faut leur apporter des libertés et des facilités, pas que des coups ou des obligations :
Le vélo et le tram devraient être complémentaires. On devrait pouvoir monter un vélo dans un tram ou métro pour aller avant et continuer après. Comme dans le TER et comme dans tous les trains locaux.
Par ailleurs, les voies de tram, si elles ne doivent pas forcément être des pistes cyclables, doivent comporter une piste cyclable qui soit respectée, et qui ne devienne pas un parking à voitures comme c'est le cas à Marseille.
Il faut éviter à tout prix que les cyclistes soient refoulés sur les trottoirs, où ils constituent un réel désagrément ou un réel danger.
Limiter la voiture ne peut pas se concevoir qu'en interdictions et en suppressions de places ou voies. On peut limiter le car-shopping ou l'apéro-auto en favorisant les voitures des riverains cyclistes ou busistes (Stationnement long) avec une tarification chère le premier jour (8 €) et dégressive pour arriver à un maximum tolérable de 12 € par mois.
Malheureusement, le racket et le clientélisme rangent ces idées dans les "rêves fous" de Marseille...

Écrit par : Philippe L. | mardi, 19 février 2013

Les commentaires sont fermés.

 
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