mardi, 30 août 2011
Seule en Lituanie
Evocation de la situation du vélo dans deux pays tout juste sortis d'une gestion et d'une administration ... disons ... technocratiques : La Pologne et la Lituanie, où j'ai roulé cet été.
Ma visite a reçu de l'écho en Lituanie (9 septembre) :
Mindaugas Radušis. Žvilgsnis į dviračių mėgėjų pasaulėžiūrą, arba Tebūnie pirmenybė dviračiui!
Žvilgsnis į dviračių mėgėjų pasaulėžiūrą, arba Tebūnie pirmenybė dviračiui!
En voici une traduction : Isabelle, apôtre du vélo en Lituanie. (ajout du 1er novembre)
En Pologne nous étions 4 amis de Cyclo-camping international. Nous nous sommes ensablés et perdus, malgré le GPS, mais nous avons aussi roulé sur de longues et bonnes routes de campagne, et avons croisé, et même parfois suivi, des routes cyclistes, notamment la « rouge » ou route des cigognes (à l’est du pays, dans le Biebrzanski park). -----
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Aux approches des villes (3 photos) il nous a semblé que les routes refaites (élargies, modernisées… grâce à l’argent européen) étaient systématiquement bordées de chaque côté de pistes cylables, parfois même généreuses. Cela sauve la situation, parfois très bien, à Augustow par exemple. D’autres fois, cela sent quand même la juxtaposition sans préoccupation de l’usage réel, ce qui ne peut pas être appelé une "politique cyclable". On me dit par contre que la véloroute européenne n° 1, qui longe la mer au nord, est plutôt bien. .
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En Lituanie j’étais seule. Les véloroutes sont présentées sur la carte des campings, et n’existent que là. Avant de le comprendre j’ai roulé dans du sable, sur des pierres, sur de la tôle ondulée, et me suis plusieurs fois retrouvée par terre le vélo par dessus. Ces routes ne sont pas signalées, ce qui est un indice, mais aussi un bon moyen d’ajouter l’erreur de direction aux difficultés. Quelquefois le début est bien, la suite pas encore ... Mais comme il faut quand même se décider à avancer, j’ai aussi et surtout roulé sur des routes parfois presque vides, mais droites comme des routes romaines et fréquentées uniquement par des bolides inconscients. Certaines figuraient parmi les itinéraires cyclistes traversant le pays… (voir ci-dessus !), en fait c’était des itinéraires pour le transit international par camion … voyez la route entre entre Kalvarija et Marijampolé, au sud du pays … J’en suis encore terrifiée.
Ce pauvre pays a été massacré. Les routes revêtues et toute droites ont été tracées par les précédents occupants en-dehors de toute référence aux réalités. Elles ignorent les villages, leurs passent sous le nez ou loin, et ceux-ci sont restés accessibles par les routes d’avant l’invention du vélo. Le cycliste se voit alors rouler à toute vitesse, le plus visible possible pour obliger camions et bolides à le doubler de loin, et ne voit rien du pays. Cela fait se poser des questions sur l’intérêt d’aller à vélo …
Ça et la pluie diluvienne qui s’abattait régulièrement sur moi … m’ont amenée à faire ce que je me refuse à faire d’habitude : j’ai fini par demander à ce qu’on m’emmène en camionnette…
Sur le littoral, Eurovéloroute numéro 10 de qualité (3 photos), mais indiquée seulement par son numéro. C’est officiellement la Lituanie, mais ça ne l’est pas réellement.
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Klaipeda, le grand port sur la Baltique (7 photos): Accès au nord de la ville non signalé, après une station d’essence et un sens interdit. Traversée de la ville par un axe cycliste « sur trottoir » et « si on peut », d’un seul côté, en briques rouges peu visibles, avec marches, seuils, interruptions de piste, changements de côté sans même prévenir… je n’aurais pas traversé la ville une deuxième fois !!!
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Sur une autre route, dans le centre du pays, à l’approche de la ville, construction d’une piste cyclable double sens d’un seul côté, prolongée par un élargissement généreux de la route limité par de la glissière de sécurité. Bonne idée, si ce n’est, toujours, l’entrée et la sortie …
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-- Pourtant j’ai fini par trouver des traces d’un vrai projet de véloroutes (photo du panneau). J’ai bien dit projet… Tenez, ce panneau se trouve sur une fort bonne route, laquelle se prolonge par … 10 km de route (2 photos) dont il me fallu passer plus de la moitié à pied… Curieusement d'ailleurs, tous les panneaux sont là !!!
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De l'autre côté de la rivière, à Jubarkas, oasis sur quelques kilomètres (3 photos), en site propre ou partagé (un seul sens pour les autos).
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- Sur la côte baltique, celle qui ne ressemble pas au pays appauvri qu’est devenu la Lituanie après tant de malheurs, existe bel et bien une véloroute, qui fait partie du tour de la Baltique. Tout porte à croire qu’elle est fort agréable et bien documentée. Mais ailleurs ...
Alors, des vacances à vélo en Lituanie ? oui, sur la côte, mais alors vous ne saurez rien du pays.
08:10 Publié dans Aménagements & Technique, Cyclotourisme, Personnalités | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : isabelle
Commentaires
Bravo pour ta constance et ton dévouement à la cause du vélo, Isabelle — espérons que les étapes étaient plus accueillantes que les non-pistes cyclables !
Écrit par : Devauton | mercredi, 07 septembre 2011
Pendant ce voyage, nous avons eu des difficultés presque insurmontables pour entrer dans les villes de Varsovie et de Gdansk. Dans cette seconde ville, cela nous a surpris parce que ce n’est qu’une ville moyenne. Même avec un GPS c’était difficile. Le fait que la périphérie se transforme (commerce, entrepôts, et surtout raffinerie qui a étendu son emprise) n’est sûrement pas seul en cause. On se retrouve sur une route à grande circulation au moins 10 km avant Gdansk, et quand on approche certaines portions avec rambarde métallique ne sont plus praticables, on peine à trouver 1M50 de large pour se faufiler. J’ai moi-même hésité 20 minutes avant de franchir un obstacle, jusqu’à ce qu’un habitant m’indique que je pouvais me faufiler sur la rive gauche de « l’autoroute ». Je passe sur les tunnels sous les transports en commun avec marche qu’il faut emprunter ensuite.
Il est possible que l’accès depuis la mer en arrivant de l’Eurovélo qui longe la Baltique soit meilleure…
Pour mémoire, l’entrée dans les petites villes se faisaient souvent sur le trottoir fait de plaques de béton un peu branlantes, par sécurité. Par contre lorsqu’il y a de grands travaux pour rénover les routes d’entrée de ces villes, en général grâce à l’aide de Bruxelles, il prévoient de magnifiques pistes cyclables.
Écrit par : Sylvie D. | vendredi, 23 septembre 2011
Quelle force de persuasion ! L'article de Mindaugas Radušis montre une fois de plus un engagement et une vocation à promouvoir la pratique cycliste partout! Même en Lithuanie où on est encore loin de ces préoccupations. Bravo !
Écrit par : Corinne V. | mercredi, 16 novembre 2011
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