Isabelle et le vélo

S’il est assez facile de se rendre en train avec son vélo de Paris à Niort (la gare de Tours étant à niveau les transbordements y sont faciles, et ce n’est quand même pas une nuit à Poitiers qui va nous effrayer), il est plus difficile de sortir de Niort.

* Cette ville à l’immense place centrale hideusement envahie de carcasses luisantes semble pourtant sur le point de basculer. Ne vient-elle pas d’y installer un cinéma en sous-sol et ne va-t-elle procéder à quelques changements redoutables (humour - photo à gauche)?  Alors pour rejoindre le marais poitevin, célèbre pour ses « chemins blancs » destinés aux cyclistes, débrouillez-vous. L’office de tourisme est fermé le dimanche.

Première leçon, les cyclistes ont de bons yeux. Ou le vélo donne de bons yeux. Ou bien l’auto rend bigleux? Ou encore les marchands de lunettes sponsorisent les panneaux...

Deuxième leçon : le cycliste n'a qu'à suivre les panneaux. Souhaitant ensuite me rendre plus au sud, je suivis un certain nombre d’itinéraires fléchés. Impeccable, la Charente, le marais poitevin, le parc naturel, la Vendée… chacun y va de son système, juxtaposés, se chevauchant, s’ignorant… et toujours en boucle, dans un seul sens, sans même s'occuper des accès !!! Dans l’ordre de rencontre, lors d'une seule journée de voyage, en voici un échantillon.

 

 

 

 

 

 

Avouez que mis ensemble, ils donneraient de belles véloroutes (itinéraires cyclistes de qualité à longue distance)...

 

 

 

 

 

Troisième leçon : se promener à vélo, c'est agréable.  Ces «sentiers» peuvent allonger le parcours mais les distances n’y sont pas plus marquées que sur les panneaux routiers. Elles y sont, quelquefois, mais plus jamais sur les routes. La brochure pour la Vendée, bien diffusée, donne un plan d’assemblage aux noms si minuscules qu’il faudrait une loupe ! (Celle du Marais poitevin doit s'acheter en office de tourisme). De sentiers ils ont souvent, hélas, la réalité; de blancs c'est moins sûr. Echantillons.

(Je suis injuste. Certains chemins sont larges et durs, d'autres sont faits de planches, qui font cycler au-dessus de l'eau des marais, et de passerelles ... très pentues, mais ce sont ceux-ci que j'ai été amenée à prendre pour me rapprocher de ma destination).

* Le pire restait à venir, et ce fut sur le littoral charentais que je le trouvais. L’Europe, l’Etat et le département furent appelés à la rescousse pour financer ce vague sentier caillouteux qui n’a d’autre utilité que de faire klaxonner les automobilistes pour y envoyer les cyclistes. Heureusement, il n’y a pas plus d’autos que de cyclistes, ce qui d’ailleurs fait douter de l’utilité de l’aménagement. (grande photo : c'est bien la partie à droite... qui a été co-financée par l'Europe... et qui constitue "un maillon" de l'itinéraire du littoral... je sais que vous ne me croyez pas.)

 

 

 

 

Ah ! vive la Gironde, décidemment, dont le seul défaut est de mal se faire connaître. Balisage impeccable, réseau en constante progression, traversées sécurisées… tout l’inverse de sa voisine du sud, dont le respect pour le cycliste est tout autre…

* Gironde : sols durs, jalonnement adapté, traversées sécurisées si besoin, et rien que de besoin, absence d'obstacles intempestifs.

 

 

 

 

 

* Landes, la voie verte de Mont-de-Marsan, dans sa partie située entre Villeneuve de Marsan et Barbottan (ah, c'est sûr, c'est "écologique"...) :

Vous noterez, sur les photos ci-dessous, ... la rédaction intelligente du panneau ("interdite sauf cyclistes" !!!) , ainsi que le soin qui a été mis dans la sécurisation de l'itinéraire de dissuasion mis en place, uniquement sur la voie verte, à l'occasion de la création de la nouvelle autoroute. C'était la seule piste du coin, elle allait à plat ...  Il en reste deux moitiés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Note hôtelière
Le Modern’hôtel à Poitiers, face à la gare, a sûrement été moderne un jour. Mais papiers peints arrachés et peintures écaillées rappellent que tous nous vieillissons… Quant à l’hôtel des 2-Saisons, à Damvix (Vendée), il préserve votre intimité : la chambre n’y est faite qu’à votre départ. C’est sans doute un nouveau concept d’ «hôtel à la campagne», prix d’un deux-étoiles, service comme à la maison. Et sans prévenir! (Très étonnant : cet établissement ne figure pas sur le site du marais poitevin et certain prestataire local, à ce nom, fronce le nez... )

 

A l'arrivée...

Ce fut notre rencontre annuelle entre gens du meilleur monde. Jugez un peu de cette photo, prise et envoyée par Théo Piskorz (18 août 2009) :

Votre monture semble susciter un grand intérêt parmi la gente masculine du monde cycliste professionnel... Je crois que l'homme aux lunettes de soleil que l'on aperçoit à l'extrême droite n'est autre que …

Lundi 1er juin 2009, Labastide d'Armagnac, place royale.

Je n'en dis pas plus !!! Nous sommes à Labastide d'Armagnac, avant le déjeuner... à ma gauche sur la photo, monsieur Alain Duprat, le président de la communauté de communes de Bergonce, à qui je rends un hommage à partager et qu'il comprendra.

 

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Gags cyclo-ferroviaires
J’ai dit tout le bien que je pense des liaisons de Paris vers le sud – ouest. Le retour ne fut pas mal non plus. A peine le temps de déjeuner à Bordeaux entre deux trains (de 13 h 25 à 16 h 43 ... ) pour attraper le TGV qui va à Lille. Ca ce fut une idée, qui me permit de faire tout le voyage en une seule journée (contrairement aux prévisions, d'où sur-coût de 10 euros pour changement de billet tardif). Arrêt à Massy-Palaiseau, puis RER pour entrer dans Paris. Enfin… 300 mètres cahoteux entre les deux gares, et un étage entier de marches ! Ce fut donc à vélo. Heureusement que je connais un peu le coin… trouver la « coulée verte » sans carte demande pas mal d’intuition, en parcourir les quelques 20 kms par monts et par vaux, en poussant le vélo à chaque fois que nécessaire (côtes trop dures !), poser pied à terre aux chicanes, prend finalement deux bonnes heures. Dans la verdure, c’est vrai, mais peu attirante dès la nuit arrivée…