Isabelle et le vélo

Ce qui frappe d’abord, c’est la parfaite organisation, dans la discrétion. Fléchage dès le métro, répartition des exposants laissant de l’espace, repas simples, bons et nourrissants, coin café tranquille, gentillesse permanente de tous ... Plus de 60 bénévoles étaient à pied d’oeuvre depuis plusieurs semaines, ou depuis vendredi après-midi. Par équipes, avec vigilance. 

En famille ou en fauteuil roulant, la rencontre est sur le chemin

On a refusé beaucoup de monde samedi après-midi. Par miracle j’ai pu entrer dans la salle de projection en fin d’après-midi.

- Une famille avec 4 enfants parcourt le tour de la Méditerranée à vélo pendant 6 mois. La crainte de l’étranger s’estompe au fil des kilomètres, les rencontres se font plus marquantes. Une heure de classe chaque jour remplace facilement les journées entières que subissent les sédentaires. La famille s’est bien organisée, entr’aide, mûrissement, apprentissage de la sobriété heureuse, qui désormais est leur ligne de conduite.Mais les parents ne sont pas sûrs qu’ils recommenceraient, la responsabilité de la troupe fut lourde ! 

- L’autre film est très différent, il s’agit de Bruno Sans, grand voyageur privé de l’usage de ses jambes. Il nous montre comment il se débrouille pour s’installer dans son vélo, comment se passe le voyage en Amérique du nord. Il a dû aménager lui-même un vélo couché qui puisse transporter son fauteuil roulant, par exemple les roues sont transférées de l’un à l’autre deux fois par jour. Sa tente doit pouvoir être montée depuis un fauteuil, etc. L’humour et la joie de vivre ne le quittent pas, même quand il râle après le camping cher même pas foutu de lui trouver un siège convenable pour la douche.

 

Les rencontres pendant le festival

Les exposants étaient nombreux, et plutôt contents : tentes, sacoches, livres, associations, revues ... Le manuel de voyage à vélo était en vente, tout juste sorti.  Il est publié par l’association et rédigé par une belle équipe de voyageurs expérimentés qui confrontent leurs points de vues et leurs informations. Je vous le présente dans quelques jours, mais retenez déjà son nom. C’est le Manuel du voyage à vélo. Avec une belle couverture évocatrice.

 

Le festival c’est aussi les rencontres impromptues.

- Par exemple Mathieu, de l’Altertour, présenté par Claire. Cela me permet de vous informer, chers lecteurs et en avant-première, des prochaines dates : départ le 18 juillet de Gien, fin 5 semaines plus tard (vers le 21 août), parcours en Bourgogne et dans le Jura avec pour thème, cette année, «Les petits projets utiles». Chacun participe quand il veut, le temps qu’il veut, les distances sont courtes (30 km par jour dans le Jura !), l’organisation est inspirée de celle de Dynamobile.

- Autre bonne nouvelle, le festival Viva velo reprend. Ce festival des vélos spéciaux aura lieu les 20 et 21 avril, toujours à Cesson-la-forêt, en région parisienne. 

 

 

Le festival fonctionne sur le bénévolat. Les stands sont gratuits et les ventes sont au rendez-vous de ce public ciblé. Les rencontres aussi, les discussions valent le déplacement et créent la notoriété : la plupart des exposants reviennent chaque année.

Sauf ceux, cette fois-ci, que la neige a bloqué chez eux. A part elle, tout était au top. 

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Mon coup de coeur

Les éditions Le pas de côté.

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Le Pas de côté, comme qui dirait Quittons le tracé tout droit, faisons un pas de côté. Pierre Thiesset et Quentin Thomasset se sont connus à l’IUT de journalisme de Lannion. Ils s’y sont pas mal ennuyé, sont partis faire un voyage à vélo, se sont installés à Vierzon en avril dernier.

Je viens de réinventer un peu l’histoire, parce que le voyage c’est avec un 3° larron, Vladimir, et aussi parce que entre les deux Pierre a bossé dans le canard du coin, en CDD avec prolongation, celle de trop, et puis quoi encore ? On ne va pas travailler 60 heures par semaine comme un esclave reconnaissant...

 

Après la publication du texte original de Voici des ailes, de Maurice Leblanc, dans lequel ils voient déjà les vertus libératrices de la bicyclette, on attend pour le mois prochain «Les bienfaits de la vélocipédie», compilation de textes de presse et d’ouvrages publiés entre 1869 et 1900, illustrés de dessins et caricatures d’époque. Ce sera beau, manifestement.

 

Les gaillards sont savants. Déjà le premier opuscule de Pierre, Deux-roues, libres !, qui relate le voyage fondateur, regorge de citations. En voici un passage : 

«Mon vélo est la chose à laquelle je tiens le plus au monde», disait Alfred Jarry. Je ne peux qu’acquiescer. Ce n’est pas une vulgaire machine, mais un engin génial, une oeuvre d’art, perfection d’élégance et de dépouillement, au rendement impressionnant. (...) «Le progrès aurait dû s’arrêter quand l’homme a inventé la bicyclette» (Elisabeth West, dans Laurencine Lot, Tous les vélos du monde, 2002). 

 

Pour eux, le vélo c’est le symbole politique d’une société conviviale, relocalisée. C’est le retour des rapports humains à la vitesse du vélo. Leur orientation éditoriale sera «contre la machine», pour la décroissance.

On attend pour avril «Les méfaits de l’auto», compilation de textes parus à la fin du 19° siècle et au début du suivant. En décembre, nous aurons «Vélorution», fruit de leur tour de France des associations de vélo, effectué en 2010. Voir leur site. Ils publient d'autres textes encore. 

 

Quoi raconter d’autre ? Qu’il y aura d’autres publications ? Vous le verrez bien. Qu’ils ont un potager qui les nourrit ? Que leur machine à laver est à pédales ? Et pourtant, je vous assure, ils ont des têtes de jeunes gens de bonne famille ! 

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Cyclo-camping international

Reportage photographique de Olivier Richet.