Isabelle et le vélo

C’est pour stimuler les déplacements domicile - travail que le gouvernement néerlandais a instauré en 1995 le plan vélo d’entreprise... Il offre des avantages fiscaux aux employeurs qui financent (déductibilité de la dépense) et aux employés qui en bénéficient (montant non imposable).

Voici en résumé les ingrédients d’une recette magique :

1- L’employeur peut, une fois par période de trois ans, financer un vélo par employé d’une valeur maximale de 749 € TTC.
2- L’employé qui souhaite disposer d’un vélo plus cher devra payer le complément.
3- L’employeur peut en plus des 749 € TTC financer annuellement 82 € par employé pour des besoins liés aux déplacements domicile - travail à vélo (réparations, entretien, vêtements, sacoches, antivol, stationnement du vélo …) ; cette mesure concerne également les cyclistes qui se rendent à vélo à leur travail sans avoir bénéficié du plan vélo d’entreprise
4- L’employé doit utiliser le vélo au moins pendant la moitié de ses déplacements domicile – travail (qui peuvent également inclure d’autres moyens de transport)
5- Les services des impôts estiment que l’utilisation du vélo pour les déplacements domicile – travail est tout à fait concevable pour les employés qui habitent jusqu’à 15 kilomètres de leur travail.

Ce que représente ce plan dans la réalité ?
En 2008 ce sont 240 000 vélos neufs, soit 18% du total, qui ont été vendus grâce au plan vélo d’entreprise.

Conclusions ?
Le nerf de cette "guerre"-là se trouve dans le mot "impôts". En effet, c'est bien le fait qu'une entreprise puisse considérer les frais des vélos mis à disposition comme des charges déductibles qui est à l'origine de tous ces beaux vélos ...

Cette possibilité de changer de vélo plus facilement tous les trois ans se traduit aussi par une offre importante de vélos d’occasion de bonne qualité. Dont une partie se retrouve ... plus au sud !

Hans Kremers, consultant en mobilité

***

Source : Molenaarstweewielers, autrement dit le marchand de vélos de Hans. Comme tous ses collègues il fournit une brochure qui propose les formulaires nécessaires pour ouvrir un plan vélo d’entreprise, bien sûr ! C'est donc de chez lui que vient l'illustration de cette note.

Commentaire de la patronne :

Pour que le vélo fasse envie, ils faut des beaux vélos.
Pour que le vélo soit pratique, il faut y mettre le prix.
Pour que les gens aient de beaux vélos en bon état et bien fonctionnels, il faut qu'ils y mettent le prix.
Pour que les gens se décident à y mettre le prix, il faut qu'ils en aient envie
Pour que les gens aient envie de beaux vélos, il faut leur faire envie...
Pour faire envie, il faut qu'on voie circuler des vélos de prix.

***

A ce propos, vous pourriez lire la note Le Vélib’ coûte cher ? La solution est simple…. parue le 4 avril dans Velofun.
Extraits pour vous attirer :
Quelque soit l’origine du vélo (perso ou loué à un système de vélo en libre service comme Vélib’) il faut des infrastructures, des parkings, des pistes cyclables etc etc..
Un vélo de bonne qualité coute environ 700 euros.
En clair cela veut dire qu’au lieu du système Vélib’, la Mairie de Paris aurait offert 20 000 vélos de qualité une fois tous les 4 ans, elle aurait économisé annuellement 20 000 x 15 000 euros. Je prends 15 000 comme valeur médiane dans la fourchette estimée du coût annuel qui est de 2000/30000…

Il cite aussi pas mal de chiffres, parc, accidents ...