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lundi, 11 novembre 2013

Aux Pays-Bas les automobilistes voient rouge

kremers,pays-basHans Kremers, après avoir passé quelques semaines dans son pays natal, nous présente plusieurs évolutions dans le quotidien des cyclistes néerlandais. Et d’abord une histoire de couleur.


kremers,pays-basLa couleur rouge

La mise en œuvre d’une politique cyclable efficace dépend de deux aspects qui tous deux doivent s’inscrire dans la durée : de la volonté politique et des moyens importants.
L’histoire de la couleur rouge en est un bon exemple.

Chaucidoux : voie centrale à double-sens (plutôt hors agglomération)

Qui en a eu l’idée ?

La ville de Tilburg est la première commune des Pays-Bas à avoir créé une piste cyclable avec un revêtement rouge. Cela a été fait aux alentours de 1980 sans aucune recommandation ou réglementation nationales. Cette initiative locale en a inspiré beaucoup d’autres. 

kremers,pays-basDouble sens cyclable dans 
une rue à sens unique.

Après cette expérimentation, la couleur rouge s’est généralisée petit à petit pour les aménagements de voirie existant à l’époque (pistes cyclables, bandes cyclables) et pour les aménagements inventés depuis (vélorues et chaussées à voie centrale banalisée appelées aussi les «chaucidoux»).

 

kremers,pays-basLa demande des cyclistes pour des déplacements plus confortables a sûrement joué un rôle dans cette mutation de couleur des réseaux cyclables. Les dalles de béton gris, qui ont été pendant des décennies le revêtement principal des voies cyclables, ont été remplacées progressivement par l’asphalte rouge, avec aussi une surface plus régulière.

Les pavés en béton sont remplacés par un revêtement plus confortable

Quand est intervenu sa généralisation ?

Aujourd’hui cette mutation n’est pas encore achevée, mais, environ 30 années après son début, force est de constater que la couleur rouge est devenue la couleur dominante pour les aménagements cyclables aux Pays-Bas. D’ailleurs elle fait maintenant partie des recommandations (1).

Et finalement, est-ce une bonne idée ?

kremers,pays-basLes questions concernant l’utilité et l’intérêt de ce choix méritent d’être posées. Plusieurs réponses s’imposent :

  • Les cyclistes se sentent reconnus et soutenus par l’identification d’une couleur spécifique.
  • Les automobilistes font plus attention aux cyclistes.
            • Les cyclistes se déplacent plus facilement dans des situations complexes (carrefours, giratoires…) grâce à la couleur qui les guide.    

kremers,pays-bas

kremers,pays-basCes réponses se résument en un seul mot :
La LISIBILITE.
La couleur rouge renforce effectivement la place du cycliste dans la circulation et ça, ce n’est pas rien.

 

 

 

Hans Kremers, consultant en mobilité active

 

Sources pour vous : Fietsberaad.

 

(1) La couleur rouge s'est imposée aux Pays-Bas comme la verte en France : par des initiatives locales. Mais elle est devenue obligatoire en France (et pas pour ce à quoi elle avait servi, le marquage au sol), seulement recommandée aux Pays-Bas.

 

Commentaires

Quand la couleur verte des pistes cyclables est-elle obligatoire? Lors de la création de nouvelles pistes? En ville? A Nantes de nombreuses pistes sont créées mais ne sont pas vertes.

Écrit par : Sam_Nantes | lundi, 11 novembre 2013

Jamais ! Et lorsqu'il y a du vert, cela n'est pas interdit mais n'a pas de valeur réglementaire. Je me doutais que je m'exprimais mal. Je recommence : En France le vert est devenu la couleur obligatoire pour la signalisation de direction s'adressant exclusivement aux cyclistes. Ceci s'est produit parce que le vert était apparu comme la couleur du vélo ("écolo" …) lorsqu'il avait été adopté pour marquer les bandes cyclables dans quelques villes pionnières, parmi lesquelles Lorient et Rennes. Mes excuses pour cette confusion.

Écrit par : Isabelle | lundi, 11 novembre 2013

Cette notion de couleur semble particulièrement adaptée pour aider le cycliste à suivre son chemin, surtout en mode urbain ou en passage d’intersection complexe.
Le rouge/sépia convient bien, il peut être assez facilement intégré dans les paysages et les sites. Il peut aussi permettre de limiter la signalisation verticale, parfois difficile, voire impossible à disposer correctement et de manière efficace.
A mon avis cet exemple est à suivre en coordination européenne. Déjà en France on colore bien parfois les trottoirs dans une sorte de grenat/bordeaux, alors pourquoi ne pas réfléchir à la teinte des pistes cyclables ?

Écrit par : Christian Veillon | mardi, 12 novembre 2013

Précision : aux Pays-Bas il s'agit souvent (toujours ?) d'enrobé teinté rouge et non pas d'une simple couche de peinture supplémentaire, glissante et qui s'efface rapidement. Exemple dans ma signature.

Écrit par : Neptune | mardi, 12 novembre 2013

Au moins, avec la couleur, les automobilistes ne peuvent pas dire qu'ils n'ont pas vu la piste cyclable ! C'est un confort considérable pour les cyclistes et cela devrait diminuer les risques d'accident.
A noter qu'on voit une différence notable entre la France et les Pays-Bas au niveau des intersections : en France on aurait un stop sur la piste cyclable, alors qu'aux Pays-Bas on voit ici qu'il y a un cédez le passage pour les automobilistes. La couleur sert aussi à sécuriser ces intersections.

Écrit par : Jean-Charles | mardi, 12 novembre 2013

Le problème, c'est lorsque le vert est utilisé pour le balisage des itinéraires extra-urbains: les panneaux verts sont posés à côté de buissons, végétations diverses, et se fondent dans le paysage. Le balisage est rendu invisible et est donc extrêmement inefficace.

Écrit par : Thomas | mardi, 12 novembre 2013

Moi aussi je trouve çà plus facile et sécurisant, pour les autos comme pour les vélos, ce revêtement coloré. Et quand même plus sécurisant que les peintures qui glissent !

Écrit par : Sam22 | mercredi, 13 novembre 2013

Bonne idée que ce revêtement rouge teinté dans la masse puisque dans le Code de la route, pour tous les usagers de la route et notamment les conducteurs de véhicules motorisés, rouge = stop ou interdiction ou danger-ralentir.
En plus, pas de frais par rapport à une mise en peinture ni à une pose d'enrobé noir (ou coût supplémentaire raisonnable j'imagine ?)
Quant au marquage au sol des continuités cyclables aux intersections et à la priorité des cyclistes sur les conducteurs de véhicules motorisés... j'en rêve mais en vois bien trop peu, les cyclistes ayant trop souvent la portion congrue accordée à condition que cela ne gène en rien le trafic (ex. encore vu ce w.e. : la liaison cyclable gare Avignon-TGV -> centre ville).

Écrit par : Jean-Jacques | mercredi, 13 novembre 2013

Bonjour, à Dublin en Irlande, la municipalité a misé sur cet aménagement presque exclusivement. A l'époque, il y a 10 ans, ça n'a pas plu au militants cyclistes. Les aguerris exigeaient l'élargissement des voies à côté du trottoir, et les doux sympas rêvaient d'une infrastructure séparée. Les deux voyaient dans ces bandes rouges un raccourci qui ne servait que pour le "greenwashing".
Et pourtant, pour toutes les raisons citée au dessus, c'est absolument génial, particulièrement quand il n'y a pas beaucoup d'espace. Même si les voitures étaient obligées de rouler sur le tapis rouge, on voyait systématiquement, quand elles croisaient un cycliste, qu'elles le doublaient dans les règles, en attendant derrière, et en indiquant si elles devaient sortir de la voie. Je dirais même que la présence constante et discrète de la bande est très préférable à la signalétique "verticale", qu'elle remplace d'ailleurs. Ca ne tire pas l'oeil, c'est apaisant en soi. Et la facilité de sa mise en oeuvre, sans devoir repenser toute la chaussée, ni les carrefours, est un sacré avantage.
Il y a juste deux conditions, pas toujours respectées à Dublin : que la bande soit large, au moins 1m30 de mémoire, et qu'il n'y ait pas de stationnement côté trottoir. Si les portières peuvent s'ouvrir à travers la bande, elle devient tout à fait néfaste.

Écrit par : Simon Boddy | mercredi, 13 novembre 2013

Un commentaire par rapport au commentaire de Neptune et d'autres.
Le choix d'un enrobé rouge implique un surcoût. Il suffit de regarder l'excellente vidéo dans le commentaire de Neptune pour comprendre cela. Mais ce surcoût est récupéré par l'amélioration de la sécurité des cyclistes. L'un des aspects de cette amélioration est en effet que l'enrobé rouge rend la peinture glissante inutile.

Écrit par : Hans Kremers | vendredi, 15 novembre 2013

Les commentaires sont fermés.

 
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