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mardi, 18 septembre 2012

QualiCycle : pour des aménagements de la voirie avant tout

419954082.jpgL’enquête QualiCycle voulait contribuer à la compréhension des freins à l’utilisation du vélo au quotidien. Vous avez été 3691 à répondre (*), ce qui est beaucoup, selon son initiateur, bien plus que ce qui est habituellement requis.

Parmi les répondants, que des cyclistes. Mais 36% d’entre eux sont des cyclistes tout à fait occasionnels (une fois par mois, ...


... ou encore moins), autant dire des gens qui résistent au vélo. Par contre plus du tiers (37%) de l’échantillon est constitué de cyclistes au quotidien et les 27% restants sont des gens qui font du vélo «régulièrement», c’est-à-dire au moins une fois par semaine.

Ceci n’est donc pas représentatif de la population française. En revanche répartition par sexe (56% d’hommes) et par zones (48% en centre-ville, 37% en périphérie, 15% à la campagne) ne s’éloignent pas trop des réalités.

Au total cet échantillon permet d’avoir des résultats instructifs et fiables si on les étudie par catégorie de cyclistes.

Voici donc les principaux résultats de cette enquête.

 

  • Le stationnement

Chose curieuse, près de la moitié des répondants (49%) habitant en immeuble n’a pas de local à vélo chez lui, et ceux qui en ont n’en sont pas contents : ils sont trop petits (56%) et mal commodes (59% se plaignent de l’éclairage ou des rateliers), bien que faciles d’accès (82% d’entre eux) et bien sécurisés (75%).

Concernant les entreprises, 50% des répondants n’y a pas de local à vélo, mais lorsqu’ils existent ils sont plutôt bien sauf pour la sécurisation ! Les locaux sont accessibles (88%), bien équipés (87%), disposent de place pour y ranger convenablement le vélo (64%).

 

  • Qu’est-ce que les entreprises pourraient faire pour lever les freins à l’utilisation du vélo pour les déplacements liés au travail ?

D’abord et tout simplement un parking à vélo mieux équipé, notamment pour la sécurité, selon 54% de l’échantillon.

Viennent ensuite des douches (selon 37%) et des casiers de rangement (27%).

Les mesures habituellement réclamées à l’Etat semblent moins convaincantes, puisque l’aide financière à l’acquisition d’un vélo n’intéresse que 26% des répondants et le dédommagement kilométrique 23% seulement.

79% de l’échantillon juge « très important » ou « important » le fait qu’une entreprise organise proprement l’accueil des vélos.

L’accueil des vélos dans l’établissement contribue manifestement à l’image valorisante que se font les collaborateurs de leur entreprise.

 

  • L’utilisation des autres modes

Plus on roule souvent à vélo, moins on a l’habitude d’utiliser un autre moyen de déplacement, notamment pour les déplacements contraints (au travail).

Les cyclistes « non-quotidiens » utilisent bien plus les transports publics et la marche que les cyclistes quotidiens, et ils utilisent aussi plus souvent l’automobile (pour 50% d’entre eux). Dans notre échantillon le rabattement à vélo sur une gare est rare, tout comme le co-voiturage (utilisé par 2% de nos cyclistes réguliers, et 5% des autres).

La voiture reste majoritairement utilisée par les « occasionnels » (à 53%) et fortement par les « réguliers » (47% utilisant leur voiture comme moyen de transport, de manière régulière ou non). C’est aux déplacements privés (loisirs, achats) que les cyclistes occasionnels réservent leur pratique.

Le vélo est un objet de loisir pour ceux qui pratiquent peu, et un moyen de déplacement pour ceux qui pratiquent régulièrement.

Ce qui différencie les utilisateurs « intensifs » de ceux qui ne roulent que de temps en temps, c’est que ces derniers n’ont pas réussi à substituer le vélo aux autres moyens de transport pour leurs déplacements courts. Ils continuent à utiliser bus, métro ou tramway pour aller tout près. 


Il semble donc important d’augmenter le nombre de cyclistes vraiment quotidiens si l’on veut alléger la pression sur les transports en commun et sur l’automobile en solo.

 

  • Les freins à l’utilisation régulière du vélo

Les freins à l’usage, tels qu’ils ont été déclarés, relèvent d’abord des aménagements routiers (33% des réponses), la distance et le relief arrivant en bonne place aussi, mais après (30 et 20% des réponses). Le climat (quand même 25% !) et le stationnement (15%) arrivent encore après.

 

  • Les avantages vécus

Nous vous avions demandé de classer les avantages que vous voyiez au vélo. Pour le quart des répondants, son premier avantage est qu’il respecte l’environnement. Vient ensuite le fait qu’il entretient la santé (premier avantage pour 23% des répondants).

Les autres avantages souvent mis en avant par les responsables ne sont classés en premier que par une minorité.

Pour vous, quel est le premier avantage du vélo ?

1) Le respect de l’environnement (1er avantage pour 26% des répondants)
2) L’entretien de la santé (1er avantage pour 23% des répondants)
3) La facilité de déplacement en ville (1er pour 15% des répondants)
4) Une capacité à se déplacer plus rapidement (1er pour 13% des répondants)
5) Des économies de transport (1er avantage pour 8%)
6) Une meilleure capacité à être détendu durant les déplacements (1er avantage pour 5%)
La lutte contre le surpoids et la pratique d’un exercice physique ne sont nommés que de manière marginale.

 

  • Que peuvent ou devraient faire les autorités locales ?

L’appréciation générale des répondants sur la qualité de la circulation dans leur ville est variable, mais tous disent, de façon homogène, que si cela s’améliorait ils iraient davantage à vélo.

Les efforts déjà réalisés sont cependant bien reconnus : 34,7% des répondants jugent « bonne » ou « très bonne » les conditions de circulation en ville, alors que 39,7 % la jugent « moyenne » et 25,6 % l’estiment « mauvaise » voire « très mauvaise ».

Malgré tout, 75% de l’échantillon déclare qu’une amélioration des conditions de circulation le pousserait à utiliser plus souvent son vélo qu’il ne le fait actuellement.

L’amélioration qui est jugée la plus importante à réaliser relève des « voies protégées » et … du fait que la signalisation ne paraît pas bien vue par les automobilistes (81 % des répondants !).

Viennent ensuite les parkings, la sensibilisation des automobilistes, le lien entre vélo et trains, et, quand même mais à la fin, l’organisation d’événements promotionnels.

 

Points à améliorer (Plusieurs réponses étaient possibles. Le  % est celui des personnes ayant choisi ce thème)

La sé́curité́ de la circulation: voies protégées, signalisations visibles par les automobilistes ... 81%

La sécurité des vélos : parkings vélos sécurisés ... 75%

La protection des cyclistes : campagne de prévention pour sensibiliser les automobilistes, information sur la sécurité routière ... 73%

L'étendue des voies cyclables : nombre de voies et distances couvertes … 72%

La capacité de stationnement à vélo : nombre et emplacement des parcs à vélos … 68%

Les liaisons cyclistes pour aller de la périphérie vers le centre ville … 67%

Les voies cyclables reliées avec les villes voisines … 65%

L'intermodalité (parkings vélo dans les gares ...) … 60%

L'organisation d'événements de promotion de l’usage du vélo : sorties organisées, manifestations cyclistes ... 43%

 Les conditions de circulation arrivent clairement en tête. C’est sans doute ceci le message à retenir. Pour les citoyens, il y a une priorité, c’est la réalité quotidienne. Le reste vient ensuite, même s’il a aussi son importance, notamment l’information des automobilistes.

 

L’autre message c’est l’importance du vélo concret dans l’appréciation que portent les citoyens sur leur ville. Le vélo fait partie de l’image d’agrément et d’humanité des villes.  Aménager pour le vélo c’est témoigner de l’attention aux concitoyens, c’est valoriser la ville.

 

*

Les résultats détaillés, notamment par zone géographique, seront disponibles ultérieurement.

 

Occasionnel : pratique une fois par mois ou moins encore.

Régulier : pratique au moins une fois par semaine.

Intensif : pratique le vélo chaque jour.

 

*

 

Cette enquête ne devrait pas avoir de suites, contrairement au projet initial pour lequel elle ne constituait qu’un début. En effet, M. Burel n’a pas obtenu les soutiens complémentaires qu’il sollicitait de la part des diverses instances officielles, à qui il proposait un projet d’entreprise indépendante au service d’une dynamique de qualité dans les politiques locales du vélo. Ni les uns ni les autres n’ont voulu en voir le formidable potentiel. Puissent-ils mieux réussir au service de l’avenir du vélo que n’allaient y contribuer M. Burel et son équipe enthousiaste.

 

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(*) Le grand nombre de répondants peut surprendre si l’on se souvient du fait que l’enquête n’avait été lancée que dans Isabelle et le vélo. Mais elle a été reprise ensuite dans de nombreux supports : merci à eux, merci à vous !

Commentaires

Bonjour, J'ai cité votre blogue quelques fois et décidé de l'ajouter à ma liste de blogues amis. Bonne journée.
Gaetan, de Gatineau, Québec, Canada.

Écrit par : Gaetan Provencher | mardi, 18 septembre 2012

Le projet QualiCycle que Guillaume Burel, cycliste convaincu, a voulu mettre en place était un excellent outil, non seulement pour aider une collectivité locale à progresser dans sa politique Vélo en expliquant clairement ses qualités et ses défauts, mais encore pour pouvoir situer le niveau des collectivités les unes par rapport aux autres sur la base d'un label.
La motivation de ce projet était tout simplement la volonté d'améliorer les conditions de déplacement des cyclistes et d'augmenter ainsi leur nombre.
Il est regrettable que ce projet n'ait pas été compris ou que l'on n'ait pas voulu le comprendre.
Au lieu de tendre vers des constats plus homogènes et comparables entre eux la France conservera donc ses approches morcelées, lesquelles permettront à chaque collectivité de continuer à se mettre en avant : des cyclabilités interprétées de manières très diverses, un Bypad par-ci et par-là, quelques comptages avantageux, ....

Écrit par : Hans Kremers | mercredi, 19 septembre 2012

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