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mardi, 11 novembre 2014

Retour à la passerelle du Mont-Saint-Michel

chapo.JPGPourtant couronnement de la véloroute de Paris au Mont Saint-Michel, l'accès au Mont Saint-Michel n'est pas autorisé aux cyclistes. C'est une histoire de passerelle toute neuve, c'est sans doute ce qu'on appelle une histoire de gouvernance, ou de manque de connaissances. Petite enquête sur place dont chacun tirera les conclusions qu'il pourra.


 L'arrivée au Mont n'est pas à la hauteur de sa légende 

La voie superbe de Paris au Mont-Saint-Michel n'existe qu'en plan, on l'a vu. Au départ de Paris comme à l'arrivée, les cyclistes sont oubliés bien qu'il s'agisse d'une véloroute nationale. Sur le chemin la mention de l'itinéraire est la plupart du temps absente.

Dernier parking.JPGA 8 km du mont, plus de voie verte mais un balisage valable sur un parcours fortement rallongé faute que la route ait été sécurisée. Entre Pontorson et le mont il existe une voie non motorisée tout à fait convenable, qu'une cycliste pontorsonnaise fort aimable m'a indiquée. Comme ils doivent être trois ou quatre sur la commune, vous la retrouverez facilement.

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La suite est un peu plus compliquée à résumer, et n'a, pour l'instant, à peu près aucune chance de trouver une solution. Il paraît pourtant difficile d'en rester là.

Le pont-digue qui donnait accès au Mont devant être détruit pour rétablir le "caractère maritime" du lieu et en finir avec l'ensablement de la baie, une passerelle a été construite pour le remplacer. Elle sera ouverte définitivement dans quelques jours. Avant comme après les cyclistes n'y sont autorisés qu'avec parcimonie, le soir et tôt le matin en été, toute la journée en hiver, sur le trottoir. 


* L'interdiction aux vélos est difficile à comprendre, quasiment impossible à accepteret encore plus à faire respecter

anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidou,vélorouteVous vous souvenez de l'ouverture de la passerelle, en juillet dernier, qui remplace le pont-digue. Nous ne comprenions pas pourquoi les cyclistes y restaient interdits (sauf l'hiver et hors heures d'affluence pour l'été, voir ici), alors que tout montrait qu'ils ne pouvaient qu'y être autorisés.

D'ailleurs ils y vont déjà, ils seraient entre 50 et 100 par jour en saison à utiliser la passerelle, malgré l'interdiction, et 5 fois plus le dimanche. Parmi eux, les cyclistes qui habitent ou travaillent sur le mont. Aucun incident ou accident n'avait été enregistré, alors même que la situation était plus contrainte.

Les parkings et les navettes sont construits et exploités par Veolia-Transdev, qui en a reçu Délégation de Service Public. Les articles et les communiqués montrent que l'exécution du marché a connu des retards. Aujourd'hui le passage en navette est gratuit, mais lié de-facto au paiement du parking automobile, 12,50 €. Veolia-Transdev exploite aussi des navettes hippomobiles ("maringotes"), figurant dans son offre et ayant séduit, à 5€ l'aller-et-retour par personne.

* Veolia-Transdev préfère sûrement des gens dans ses parkings et dans ses navettes qu'à pied ou à vélo, mais rien ne dit cependant que ce soit le fond du problème.

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C'est plutôt la circulation sur la passerelle qui semble l'inquiéter. Et pour cause, ses véhicules sont trop larges pour une circulation normale, et n'ont reçu l'autorisation de rouler qu'avec des pincettes. C'est d'abord un problème pour eux. Pour ma part, ce sont les stationnements pour vélos qui ne m'ont pas inspiré une grande confiance.


* Navettes trop larges 

Les navettes sont des Cobus, de type véhicules d'aéroport mais modifiés, habillés de bois et mesurant 3,20 mètres de large avec les rétroviseurs. Comme la chaussée de la passerelle mesure 6,5 mètres de large les navettes ne peuvent s'y croiser qu'avec grande prudence.

Il y a eu une erreur quelque part, mais c'est fait. Après le constat du problème, une solution par caméras embarquées aurait été étudiée. Pour l'instant, comme il y a un poste de conduite à chaque bout, la hauteur du rétroviseur central est modifiée à chaque départ, ce qui réduit l'espace nécessaire entre deux navettes qui se croisent. Il y en a 6 en tout, avec un départ toutes les deux ou trois minutes en période de pointe. Chacune n'embarque que 66 personnes, animaux interdits. Quant aux navettes hippomobiles, c'est certainement joli, mais il n'y a pas moyen de les doubler.

Cela fait beaucoup de loupés, mais de toutes façons on ne peut pas démolir la passerelle. Et puis, après tout, elles passent.

*En tous cas ces navettes trop larges ne posent pas forcément de problème aux cyclistes.

 

 Un climat agité 

Pour le contexte humain, on peut noter que le climat n'est pas au beau fixe, et qu'aux secrets locaux se sont sans doute ajoutées des rivalités modernes non régulées par une autorité incontestée. Entre changements d'habitudes et perte d'avantages, entre stratégies commerciales et marche des affaires, il peut évidemment il y avoir des frottements.

Dans les cafés, on raconte que la passerelle ne résistera pas aux courants lorsque le pont-digue sera démoli, ou que certains piliers sont mal arrimés et qu'ils vont plier. On doute aussi de la réalité du désensablement, de l'efficacité du nouveau barrage, et on se plaint d'une baisse du commerce depuis que les touristes ne peuvent plus venir en auto. On parle des intérêts financiers des uns et des autres, et des postures dites définitives. On craint aussi une hausse du niveau de la mer, bien entendu, et l'arrivée de Belphégor. 

Du vrai, de l'approximatif et du faux. Là encore, rien ne dit que ce soit le fond du problème des cyclistes.  

Pour compléter ce tableau, on notera que les organismes concernés sont nombreux (2) et de cultures différentes. Les opposants parlent donc de "bérézina", d'autres évoquent plutôt une faiblesse de coordination.

* On peut penser que c'est bien cette absence de sérénité qui n'a pas facilité l'approche objective de la question du passage des vélos. D'autant qu'il y a pas mal d'autres problèmes.

 

 Une passerelle bizarrement conçue 

Ce qui est sûr, c'est que la sublime vue sur la baie est à droite lorsqu'on arrive du continent, et que le grand trottoir est à gauche. Il est sûr aussi que les trottoirs sont en bois, donc potentiellement glissants, notamment à vélo. Que les bancs qui bordent celui de gauche sur une bonne longueur réduisent sa largeur, et que les jambes peuvent se déplier, côté chaussée comme trottoir, les sacs traîner, les gamins traverser la chaussée, ou courir sur le trottoir. La rembarde elle-même serait trop basse.

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anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidouL'idée d'autoriser les vélos sur le trottoir de gauche, soutenue par l'association des cyclistes, est non conforme au code de la route et source de conflits. Il faut  suggérer qu'elle ne soit examinée qu'en dernier recours, après épuisement de toutes les autres solutions.

anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidouMais ce qui m'a aussi surpris, c'est de découvrir que, côté Mont, le bout de la passerelle allait être déclaré zone de rencontre. Cela veut dire piétons sur la chaussée à tous endroits à condition de ne pas gêner la circulation et cyclistes autorisés à rouler dans les deux sens. Est-ce un début de solution, ou encore une erreur ?  

Coupe.jpg


* Etroite pour étroite, autant s'y adapter vraiment  

J'espère qu'on me pardonnera de m'être intéressée au sujet que j'étais venue voir. Je n'ai pu m'empêcher, en effet, d'y réfléchir. Et d'avoir deux idées successives.

1) Sachant qu'au mieux la chaussée fait 6,50 mètres de large, qu'il n'y a guère que des véhicules de livraison et des navettes, à cheval et à moteur, que celles-ci ne peuvent déjà se croiser qu'avec mille précautions, et pas se doubler, pourquoi ne pas les faire rouler carrément au milieu et autoriser les cyclistes de chaque côté ?anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidou
C'est la première idée qui m'est venue à l'esprit lors de ma visite. 
Dans ce cas les croisements se font par débordement sur les côtés, ponctuellement. Cela s'appelle un chaucidou.  Il y a quelques règles de réalisation (voir en fin de note), mais il n'y aurait même plus besoin de se méfier des piétons.

2) Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire encore plus simple? L'autorisation des vélos dans le même couloir que les navettes est parfaitement possible, même sans surlargeur. C'est ce qui se pratique depuis au moins 7 ans à Paris sur les boulevards du Montparnasse, Royal, Saint-Marcel et de l'Hôpital. anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidou
Dans ces couloirs de "Bus à Haut Niveau de Service", les vélos restent en principe derrière les bus, et les bus derrière les vélos. La fréquence théorique des bus est de 5 mn aux heures de pointe (1) mais il y a trois lignes et beaucoup de taxis. Ça se passe parfaitement bien, aucun accident n'a été connu. Très souvent il n'y a justement pas de bus pile au moment où j'y suis. Sinon, j'attend derrière, c'est tout. Appliquer cette simple solution ne règlerait pas le problème du croisement entre navettes, mais règlerait celui de l'accès des vélos.

Dans les deux cas, sur 1885 mètres de long, moins de 2 km, les navettes n'auraient même pas le temps d'avoir perdu du temps. 

Si on veut bien y penser, les deux solutions, dans la pratique, se ressemblent fort. Elles consistent à accepter avec pragmatisme et modestie que les choses se passent comme elles pourront. Les navettes peuvent fort bien rouler en s'écartant du trottoir, et ne s'en rapprocher qu'en cas de besoin. Les cyclistes peuvent rester derrière. Une étude sérieuse peut être utile, mais ce qui s'impose d'abord, c'est une visite à Paris, ou à Lorient, qui a aussi réglé avec souplesse ce genre de question.  

Un suivi professionnel de l'affaire est susceptible d'apaiser les inquiétudes. Il y a sûrement d'autres solutions sophistiquées à étudier pour la gestion du trafic ou la tarification des navettes et des parkings. Pourquoi les parkings de qualité pour cyclistes devraient-ils être gratuits ? Pourquoi encourager les visiteurs à prendre la navette plutôt qu'à marcher ? Comme il y en a eu une étude dès 2012 pour les questions de parking automobile, il pourrait y en avoir une pour le partage de l'espace et la gestion des moyens matériels.

Le seul moyen de régler sereinement cette crise est sans doute de tout mettre à plat sans a-priori, ainsi que me le suggère d'ailleurs un interlocuteur des plus influents. A conditions d'avoir des idées sur la question.


* «Pas de place pour faire stationner les vélos» 

Mt-St-michel_en 2008.jpg

Le seul vrai problème est finalement la question du stationnement des vélos à l'entrée du Mont.

Au Mont, l'esplanade n'est pas immense, malgré son élargissement par découpe d'un bout de rocher, mais pas minable non plus. Mais, surtout, il y aurait plein d'emplacements disponibles, appartenant au domaine public de l'Etat, notamment aux Fanils, à l'ouest.

Sont-ils vraiment disponibles, est-ce la vocation de l'Etat que de faire des parkings à vélo? Ou de ceux qui pilotent la réalisation de la véloroute? Ne devrait-on pas plutôt l'exiger du transporteur, s'il se confirme que les difficultés de circulation lui sont imputables, surtout s'il se fermait à toute solution? Peut-on modifier son contrat, alors qu'il a déjà eu du mal à le respecter? 

Tout ça reste à voir, sans négliger l'emplacement et la qualité de ces parkings. Comment laisser un vélo plein de bagages en plein vent, sous la pluie et sans surveillance? ... 

 

 Un grand nombre de responsables  

Tout cela ne serait pas arrivé si le dossier avait été mieux géré, m'a-t-on dit à plusieurs reprises. Un très grand nombre de partenaires (2mal coordonnés, insiste-t-on.

L'impasse dans laquelle les cyclistes se trouvent pourrait déboucher sur une action en justice, comme ils l'envisagent. Mais la solution pourrait aussi passer par une confrontation organisée entre toutes les parties, comme d'autres le souhaitent. Monsieur Vélo national, comme les présidentes de la FUB et de la FFCT, qui se sont déjà manifestés, vont peut-être devoir s'y remettre.

anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidouCar une solution, il va bien falloir qu'ils en trouvent, que ce soit par le dialogue constructif ou par le sabre de la justice. Il va bien falloir qu'ils arrivent à un compromis qu'ils puissent accepter, et qui soit compréhensible par les cyclotouristes français et étrangers des nombreuses véloroutes du coin, le Tour de Manche, les plages du Débarquement, le réseau des voies vertes de la Manche, celles de la Mayenne, le Paris-Mont-Saint-Michel... 

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L'inauguration de la passerelle, prévue à la fin de novembre, risque de ne jamais avoir lieu, par crainte des manifestations des commerçants non-résidents, des salariés automobilistes, des cyclistes. A défaut, une réunion publique est organisée jeudi 13 novembre, à Beauvoir. La commune est desservie par la piste cyclable du bord du Couesnon. C'est ce jeudi.

Y aura-t-il l'annonce de la fin de l'interdiction des cyclistes? Y aura-t-il un constat de difficultés avec annonces de recherche de solutions ? Une bonne nouvelle est toujours possible, et certainement personne n'a d'intérêt à camper sur ses positions. D'ailleurs, la zone de rencontre n'est-elle pas le signe d'un grand changement? Lors de ma visite, nul ne l'envisageait, ni après ...


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(1) Sur le partage sans façons des couloirs de circulation. Sur les couloirs des boulevards parisiensentre Montparnasse et Raspail, il y a trois lignes, et au-delà seulement la 91. La 91 est servie par bus articulés et se trouve en site propre quasiment en entier jusqu'à Bastille. De 7 h à 21 h en semaine ce bus est cadencé à 5 minutes.anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidou
Les 58 et 82 ont un intervalle de pointe de 6 et 8 minutes. A ces trois lignes il faut ajouter les nombreux taxis, qui vont en particulier de gare à gare (entre Montparnasse et les gares d'Austerlitz et de Lyon) et les véhicules de secours.

Inutile de vous dire que c'est largement aussi chargé que la passerelle du Mont Saint-Michel... Les cyclistes trouvent tellement d'avantages à être là qu'ils y vont beaucoup.anti-vélo,mont-saint-michel,chaucidou De Montparnasse à Austerlitz, il y a 4,5 km, soit plus du double que la longueur de la passerelle.

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(2) Sur le grand nombre d'intervenantsVeolia-Transdev gère les parkings sur le continent et les navettes. La voie publique est partagée entre les communes de Pontorson et du Mont-Saint-Michel. Les autorisations de circulation relèvent du préfet, lequel est le responsable de l'application de la loi. 

Mais le Mont c'est aussi un monastère, qui est aussi un monument national doté d'un administrateur nommé par l'Etat, un site classé au patrimoine mondial par l'UNESCO, et un établissement public de l'Etat, le Centre des Monuments Nationaux, sous tutelle du ministère de la CultureC'est, enfin, un site qui reçoit du public. 

Il y a aussi le Syndicat mixte de la baie du Mont Saint-Michel, gestionnaire des grands travaux de rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel, dont le président est Laurent Beauvais, également président du Conseil régional de la Basse-Normandie. Il y a aussi la région Bretagne, qui siège, et participe au financement.



Sur le sujet, on peut relire ou consulter :

  • De Flers au Mont-Saint-Michel et retour. (6 novembre 2014). Les derniers kilomètres. 

  • Mont-Saint-Michel : Les vélos ne gênent pas, interdiction quand même? (Juillet 2014). Tout l'historique du point de vue des cyclistes. Un photomontage public montre la passerelle envahie de piétons. Et les navettes, alors ? 

  • Sur les chaucidous, on peut fouiller un peu sur ce blog en utilisant le tag "chaucidou". Vous trouverez pas mal de photos. Mais une excellente synthèse se trouve sur le légendaire site de Velobuc.

  • Et sur la loi, il s'agit de l'article 20 de la Loi sur l'Air. Présentation dans une petite brochure du ministère ici en pdf. Mais s'agit-il de milieu urbain ? Rien n'est simple avec le droit ... 

 

Commentaires

Merci pour cet article qui prend le temps de réexpliquer un problème dont j'ai maintes fois entendu parler mais jamais avec les détails nécessaires à toute sa compréhension !
« difficile à comprendre, quasiment impossible à accepter et encore plus à faire respecter » : Je crois que tout est dit. Quand je voyage à vélo, soit j'accède à un lieu à vélo, soit je passe sans m'arrêter. Je n'imagine pas passer au Mont Saint-Michel sans m'arrêter...

Écrit par : Adrien C. | mardi, 11 novembre 2014

Isabelle, très bel article.

Écrit par : Jean-Luc C. | mardi, 11 novembre 2014

Celui qui a commandé les navettes... ce n'est pas un ancien ingénieur de la SNCF ? !!!
Autre solution, supprimer les navettes et mettre tout le monde à pied ou à vélo avec par exemple un système Vélib... De toute façon ceux qui ne peuvent marcher ou pédaler sont bien à la peine lorsqu'ils se retrouvent dans le Mont avec toutes les marches qu'il y a partout.

Écrit par : François C. | mercredi, 12 novembre 2014

Merci beaucoup pour l'attention que vous portez à la problématique vélo du Mont et au fait que vous contribuiez à sa médiatisation. Votre article reflète bien que la place du vélo au Mont est seulement tolérée par l'Etat. Son approche, loin d'être intégrative du vélo dans le cadre du projet du rétablissement du caractère maritime du Mont, répond à notre démarche, en tant qu'association représentant les différents usagers du vélo, de voir le Mont demeurer une ville accessible à vélo toute l'année. Si Vélocité et les ligues de cyclotourisme de Basse-Normandie et de Bretagne n'étaient pas intervenues au Mont, et ce pour des raisons qui touchent à l'écologie et à la liberté de choix du vélo comme mode de transport, l'accès vélo du Mont n'existerait plus aujourd'hui. Autant dire que pour l'Etat l'idéal serait: pas de vélos au Mont. Et on aimerait bien savoir pourquoi?!
Vous avez raison, il faudra trouver une solution. Celles que vous évoquez à la fin de votre article sont à retenir.
En tout cas, Vélocité s'engage à contester juridiquement une interdiction partielle du vélo au Mont. Nous saurons probablement jeudi, comme vous le mentionnez, si cet engagement devra prendre effet.

Écrit par : Jean-Michel Blanchet, pour le bureau de l'asso Vélocité | mercredi, 12 novembre 2014

Merci pour ce très bon article (comme d'habitude), Isabelle. Je pense que la réalité est tout simplement mercantile. On ne veut pas que les vélos passent (gratuitement) parce que plus personne n'empruntera la navette, qui est gratuite pour l'instant mais passera à coup sûr dans quelques mois à payante. Le Mont Saint-Michel deviendra comme le Pont du Gard qui s'est inspiré du Grand Canyon : Il faut que tout le monde passe à la caisse!! Dans ce cas-là, je préfère encore qu'on annonce la couleur franchement, et qu'on affiche un tarif à l'entrée plutôt que de jouer à ce jeu hypocrite... Les cyclistes argentés qui veulent emprunter la passerelle pour se prendre en photo sur leur monture accepteront de payer.

Écrit par : Marie-Florence Chabbal | jeudi, 13 novembre 2014

Merci pour cet article.
Le statut de zone 30 voire de rencontre paraît simple à mettre en œuvre ici, les vélos sur la chaussée avec les navettes qui ne doivent pas avoir une fréquence infernale.
Si on part sur du 30km/h, passer à 20km/h ferait perdre environ 2min sur les 2km du pont. Concernant les touristes, c'est plus que tolérable.
Concernant les travailleurs pendulaires du Mont, aux heures d'embauche, sans personne, les bus rouleront sûrement un peu plus vite, donc pas ou peu de perte ... Le reste du temps, la principale perte de temps sera dans les montées/descentes des touristes.
Et dans tous les cas, il faudra attendre l'heure de départ de la navette. Et compter avec les chevaux, qui iront encore moins vite que les vélos.
Donc le problème de la circulation des vélos est bien un faux problème.
Pour la largeur des navettes, sauf si cela pose réellement problème, il faudra attendre le renouvellement du contrat pour imposer des contraintes à ce sujet.
Concernant le stationnement vélo, il y a plusieurs besoins différents.
Les pendulaires devraient avoir accès à des stationnements gratuits, et qui leur soient réservés. Le Décret n° 2011-873 du 25 juillet 2011 pourrait être appliqué au Mont comme à tout lieu de travail, éventuellement en mutualisant les stationnements.
Pour les cyclotouristes: un parking gratuit (ou peu cher), fermé, couvert et surveillé, avec des casiers de consigne assez grands pour les sacoches, à côté du parking voiture. Ensuite, pieds ou navette; ou boxes à vélos individuels, auquel cas une tarification légère pourrait être appliquée. En plus, sur le Mont, un parking limité en places (comme l'espace est rare), mais payant (en tout cas plus cher que sur l'espace voiture), sous forme de boxes à vélo individuels par exemple.
L'information sur les types de stationnements offerts et les tarifs serait affichée en amont sur la véloroute et autres accès vélos, et le nombre de places restant sur le Mont même serait indiqué par panneau dynamique, comme pour les parkings souterrains de voiture en ville, avant l'accès à la passerelle
C'était la minute réflexion (pas mal raccourcie par Isabelle - ndlr), emporté par l'élan constructif de l'article qui, de façon heureuse, se focalise sur les solutions et non sur le problème !

Écrit par : Clément P. | vendredi, 14 novembre 2014

Comme le montrent l'article et les commentaires, les raisons invoquées pour ne pas accepter les cyclistes sur la passerelle sont peu convaincantes. La vraie explication me semble être dans les têtes : "puisqu'on m'empêche d'accéder au Mont avec mon automobile, pourquoi accepterais-je que les cyclistes puissent le faire ? puisqu'on me force à monter dans un transport collectif ou à faire 2 (deux !) kilomètres à pied, pourquoi ne le leur imposerait-on pas ?" C'est la même raison qui fait dire aux automobilistes, contre toute logique et toute statistique, que les contresens cyclables et les tourne-à-droite seraient dangereux : "si on me l'interdit, qu'on le leur interdise aussi !"

Écrit par : Abel G. | vendredi, 14 novembre 2014

"Le seul vrai problème est finalement la question du stationnement des vélos à l'entrée du Mont." Je crois que vous avez raison. Mais QUI s'oppose à ce qu'il y ait du stationnement? Ou bien, QUI fait diversion avec la question de la circulation afin que la vraie question ne soit pas posée ? QUI a intérêt à ce qu'il n'y ait pas de stationnement sur le Mont ?

Écrit par : Adeline C. | dimanche, 16 novembre 2014

Merci pour cet article très complet et les solutions proposées.

Écrit par : Millotte P | mercredi, 19 novembre 2014

Il y a aussi un défaut de formation des hôtes et hôtesses des maisons du tourisme concerant le vélo. J'ai visité le Mont-Saint-Michel en 2013 à vélo, aucun accueillant des OT au Mont, ni avant dans la baie, n'avait pu m'indiquer où trouver le départ de la véloroute Le Mont-Saint-Michel - Paris.

Écrit par : Bretou | jeudi, 20 novembre 2014

C'est bien gentil de proposer le chaucidou, mais ce type d'aménagement est toujours interdit en France. Je doute fort que les autorités en charge de la passerelle aient la volonté de monter un dossier d'expérimentation, comme cela est possible. D'ailleurs, ce chaucidou faisait partie des "25 mesures pour le vélo" présentées avec grand fracas par l'ancien ministre des transports. Malheureusement, quelqu'un a dû rouler sur le dossier en véhicule diesel !

Écrit par : Jean-Yves D. | lundi, 08 décembre 2014

Bravo Isabelle, c'est un superbe article - il est clair, explicite, VRAI, - félicitations. Je m'occupe d'un blog sur lequel j'aimerais référencer votre article si vous le permettez. Le lien serait annexé au dossier où je traite des travaux du Mont St Michel.
Je pense qu'ils céderont, mais les cyclos, et ceux surtout de Vélocité, se seront battus. Je participe tous les ans à la manifestation pacifique des cyclotouristes en coordonnant le départ d'Antrain.

Écrit par : BELLOIR, Daniel | dimanche, 14 décembre 2014

Bonjour Isabelle, avec 3 amis de Granville nous avons rallié le Mont-Saint-Michel à vélo samedi dernier. Nous avons été jusqu'au pied des murailles peu avant midi sans souci. Je suis même rentré à vélo entre les 2 portes d'entrée. C'était l'occasion de rouler pour la première fois sur la nouvelle passerelle inaugurée quelques jours plus tôt, puisque l'ancienne route d'accès est désormais totalement bloquée avec de grandes barrières. On roule effectivement sur le trottoir de gauche. Les planches de bois transversales du revêtement font un peu de bruit. Je m'interroge sur leur durée de vie en raison de l'humidité et des conditions météo venteuses. Par temps de pluie ce doit être glissant, car il faut louvoyer entre les touristes piétons. La majorité marche à gauche pour faire des photos, mais pas tout le monde. Ils ne nous entendent pas arriver. Mais la cohabitation se passe très bien. Les 4,50 m de large sont effectivement bien réduits par les banquettes en pierre qui débordent et la rambarde gauche qui s'incurve vers l'intérieur. Mais je n'ai vu personne assis dessus. Il faut aussi être vigilant à la fin, là où les gens attendent la navette (10 minutes en hiver) et ceux qui en descendent. En revanche l'esplanade d'arrivée est très vaste et aurait pu permettre l'installation d'un parking vélo semi-enterré ou dans la cour de la gendarmerie ...
La sandwicherie de La Caserne où nous avons déjeuné ensuite sur la route principale disposait de plusieurs arceaux pour garer les vélos, visibles depuis l'intérieur de la salle.
J'ai déjà tenté par le passé la consigne à vélo. C'est un peu fastidieux et très long. On range son vélo dans une boite au milieu des parkings. Mais il n'y a pas beaucoup de boites. Puis il faut marcher et attendre la navette pour aller visiter le mont à 2 km. Donc avoir des chaussures de vélo adaptées à la marche.

Écrit par : NMD (Nicolas) | lundi, 22 décembre 2014

Je n'arrive toujours pas à comprendre ce double langage concernant le Mont et les vélos... N'y a-t-il pas eu dernièrement une étape du Tour de France au pied du Mont (2013) ? N'y aura-t-il pas prochainement une étape du Tour de France au pied du Mont (Départ en 2016) ?
Si l'on comprend bien, les vélos qui brassent plein d'argent sont les bienvenus au Mont, mais les vélos qui ne paient ni parking ni navette sont interdits de cité, c'est bien ça ? :-(

Écrit par : JAOUEN Egareg | lundi, 19 janvier 2015

Les commentaires sont fermés.

 
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