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lundi, 04 avril 2011

Velo-city Séville (2/6) : le vélo c'est rentable !

p_velo-city_cuadrado.jpgGil Penãsola, l’animateur, a appelé à faire des villes pour tous. C’est tout l’enjeu de ses activités à la tête de l’organisation 8-80 (de 8 à 80 ans) qui aide les villes à devenir cyclables. Arrêtons de faire des villes pour les gens qui ont 30 ans, dit-il. Si la ville convient aux enfants, elle convient à tous.

Les rues sont notre plus grand réservoir d’espace public, dit Penãsola. A quoi voulons-nous utiliser cet espace ? Comment voulons-nous vivre ?

C’est cependant à des calculs aux résultats implacables que nous avons assisté : Le vélo, c'est rentable, a-ton martelé pendant les trois jours.

 


POURQUOI DEVELOPPER LE VELO ? PARCE QUE C'EST RENTABLE !

-- Le vélo est une réponse aux enjeux d’aujourd’hui, explique Manfred Neun, président d’ECF.

Raréfaction de la ressource en énergie fossile, gestion des déplacements dans les grandes villes, changements climatiques, santé et qualité de la vie en ville, bonne gestion des deniers et des espaces ... aucun de ces enjeux ne trouve de réponse sans le vélo.

-- Michael Meschick, de Vienne, Autriche, montre que le niveau d’instruction des cyclistes est plus élevé que celui des autres catégories de population, ce qui laisse supposer en moyenne de meilleurs revenus.

Petit jeu des statistiques, il montre que les accidents de cyclistes, par kilomètre parcouru, reviennent plus chers que ceux des automobilistes, mais il rappelle heureusement que les gains en santé sont largement supérieurs. Et même sans compter les effets indirects de l’automobile que sont le bruit, la pollution et les gaz à effet de serre. En résumé, les coûts externes de l’automobile sont très élevés, alors que le vélo apporte gain économique et usage raisonné des ressources de toutes sortes.

Dans sa ville de Vienne, la vitesse moyenne d’un vélo est de 15 km / h, celle d’une auto est de 25 km/h. Calculé d’après la valeur du temps (celui que coûte le véhicule), le vélo revient à 10,20 centimes du km, et l’auto 38,30. Si le vélo « économise » 89,89 centimes en santé, par kilomètre, et en coûte 8,42 en accidents, l’automobile coûte 4,35 centimes du kilomètre en bruit, accidents, polluants et CO2.

C’est donc sur les externalités que le vélo trouve sa pleine rentabilité.

-- Pour Eva Willumsen, de Copenhague, le plus gros des effets du vélo est le gain en santé, bien supérieur à ce qu’on peut attendre des gains en sécurité.

Elle explique ensuite que le bon emploi des deniers publics implique d’établir clairement les coûts et avantages de chaque projet. Par exemple, la construction d’une passerelle, bien que chère, peut-être très rentable si on y inclue l’économie de temps de déplacement et les accidents évités. Par contre, la même passerelle aurait plutôt un effet minorant sur la santé, puisque les temps de vélo diminuent ! Plus flagrant encore, la réduction de la largeur d’un carrefour, qui réduit les accidents, peut coûter peu, et avoir finalement un taux de rentabilité calculé de 33% .

-- Les externalités ont aussi été calculées en Espagne, par Joachim Nieto. Selon ses calculs, les externalités des transports représenteraient 13% du PIB si on comptait ce qui devrait l’être, à savoir, comme pour tous les orateurs, accidents, bruit, changement climatique, gaz à effet de serre. Mais, comme Pilar Vega, il met l’accent sur notre modèle de société.

La productivité du travail a été multipliée par 3 depuis 20 ans. Or, fait-il remarquer, aujourd’hui on a besoin à la fois de plus d’emploi et de moins de pollution. Plusieurs réponses sont possibles, le vélo en est une. Selon ses calculs, il y a un emploi pour 53 bicyclettes, dans la construction, la vente, les services…

-- L’Espagnol Manel Feri montre que l’emploi dans les chemins de fer a baissé, et augmenté dans les autobus, métros et tramways, et location d’autos.

Les tendances pour 2020 montrent que la bicyclette peut atteindre à Madrid 20 562 emplois directs, contre 15 500 pour le métro et 2760 pour le tramway.

Par ailleurs il divise les modes de déplacement en deux catégories :
Les soutenables, transports publics, taxis, auto partagée, marche à pied et vélo ;
Les non-soutenables, voiture individuelle, moto, avion et bateau.

Pour lui, en termes de consommation, les taxis rejoignent l’auto individuelle avec l’avion et le bateau. La consommation énergétique de l’auto a baissé de 2,32 %, et celle de la moto de 0,05%. C’est faible, et ces deux modes restent largement en tête en valeur absolue. Les modes soutenables sont très loin derrière.

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