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vendredi, 03 avril 2009

Villes cyclables : la santé passe par le vélo

La Journée du Club des villes cyclables, hier, s'est déroulée dans une atmosphère d'optimisme croissant : Commençant par des questions techniques et suivant par des "expérimentations", on a fini sur l'apologie du vélo et du potager comme moyen de réduire la facture, comme la fracture... et là, c'est un vrai "projet de société".

Avec un lien vers des photos, et (18 avril) un lien vers un autre compte-rendu


Michèle Merli, déléguée à la sécurité routière (DSCR), intervenant en début d'après-midi, a évoqué le casque, car le cycliste est souvent du côté du trottoir, dit-elle.  Dans une telle assemblée, parler de casque, tenter d'atténuer le propos en cherchant des  « jolis » casques, n’était pas le meilleur moyen de se faire entendre (*). Il n’est pas étonnant alors que sa plaidoirie sur le respect mutuel ait été mal perçue. Pourtant son appel à l’échange des rôles (camion, auto, moto, vélo…) pour que la compréhension mutuelle s’installe n’était pas dénué d’intelligence. Ni son rappel du fait que le cycliste n’était qu’intermédiaire dans l’échelle de la vulnérabilité. Elle reconnaît d’ailleurs spontanément que le code de la route doit évoluer en « code de la mobilité raisonnée » et qualifie les cyclistes de « chevaliers de la modernité ». Ca aurait dû nous plaire. Mais nous voulions du concret.

Du concret il y en a eu avec Jean-Luc Saladin. Son magistral exposé sur les économies (l’argent gagné) grâce à la pratique généralisée du vélo et du potager a non seulement dynamité la salle mais aussi préparé un boulevard pour le professeur Toussaint et son rapport (téléchargeable depuis ce blog, note du 26 février). L’un et l’autre plaident pour l’intégration de l’activité physique dans le déplacement (et le potager dans le système agro-alimentaire et l'activité physique). Le rapport se décline en 52 actions, et sera suivi d’un plan Santé-environnement, en cours de finalisation. En prime, deux illustrations systémiques et amusantes du docteur Saladin.

Plusieurs «foldingues du vélo» étaient dans la salle et se sont nommé comme telle. Il s’agit d’honorables élues, qui voient enfin leur marotte devenue « sérieuse ». Le président du Club, lui, a présenté le vélo comme un « projet de société », et il l’affirme sans complexe : il n’a lui-même pas de vélo.


La matinée, plus technique, a surtout porté sur :

Les «double-sens vélo»
L’expérience de Grenoble montre qu’il n’y a  d’accidents qu’en intersection, et que pour y remédier il faut dégager les visibilités.

Le Tourne-à-droite autorisé aux vélos dans certains carrefours à feux
De l’expérimentation menée à Strasbourg depuis février 2008, se dégage le constat que le feu modal, posé en bas du caisson, est source d’erreur car souvent pris pour un feu « tous modes ». Ce dispositif est pourtant maintenu à Bordeaux, dont l’expérimentation a commencé ce 25 mars. Strasbourg avait proposé la pose d’un simple panonceau à hauteur des yeux du cycliste…
En tous cas on ne relève pas d’accidents, et quelques légers conflits avec les piétons. En gros, aucune incidence notable, pas même sur les comportements, puisque les carrefours avaient été choisis là où la pratique existait déjà.

Les zones 30
La ville de Lorient, active sur la « Destructuration de l’image de la rue » depuis 1984, avec une pratique systématique de présentation aux riverains, a eu le plus grand mal à faire accepter que certaines rues restent circulées à 50 km/heure.

La révision du code de la route

Le CERTU, qui anime les réflexions sur l’évolution vers un code « de la rue » envisage que la « règle des 50 mètres » soit annulée en zone 30. C’est la règle qui oblige le piéton à utiliser le passage piéton, ou l’intersection, lorsqu’il se trouve à moins de 50 mètres du lieu d’où il souhaite traverser. L'idée est certainement de donner plus de liberté "légale" au piéton, mais le risque est que plus personne ne sache quelle est la règle.

Je rejoint de nombreux orateurs sur leur souhait que la communication soit plus systématique, plus informative et à plus grande échelle.

(*) Sur la question du casque, les arguments sont pourtant bien connus, y compris des services de la Sécurité routière. j'ai publié un résumé de la question dans Le randonneur, janvier 2008.

logovv-1.gif

(**) Très belles photos et nombreux liens sur le "seul site universel sur le vélo" (Cliquez sur l'image).

(***) Un compte-rendu très différent sur le blog de Nicolas Pressicaud.

 

 

A l'attention des entreprises et des organismes :

Velo-city Bruxelles. Ses organisateurs étaient présents, et ont donc pu entendre Hubert Peigné faire la "publicité" du congrès et inviter les entreprises à participer au "carré français" du salon d'exposition. J'ajoute que le "café" présentera des vidéos et des montages d'images, et qu'il est encore possible de s'y insérer.

 

Commentaires

Bravo Isabelle, et quelle réactivité !
J'aimerais bien avoir le PP avec les images et les tableaux. Peut-être va-t-il nous le faire suivre ?
Merci de m'avoir envoyé ton mail. On reste en contact, très cordialement, Sabine

Écrit par : sabine martin | vendredi, 03 avril 2009

merci pour le compte rendu; impressionnant l'exposé magistral, merci de l'avoir lié.

Écrit par : erwan | samedi, 04 avril 2009

La démonstration du Dr Saladin est implacable : il faut investir dans les "transports actifs" !

Il faut le faire aussi bien pour les individus eux-mêmes (réduction de 40 % des risques de cancers et maladies graves) que pour la société (réduction du trou de la sécurité sociale, amélioration du bien-être social par réduction des risques, du stress..).

Au moment où nous arrivons sans doute à saturation des possibilités de régénération de la planète mais pas encore à saturation de la compétition économique (quoique l'idée pourrait faire son chemin), il paraitrait logique de nous doter d'une infrastructure performante pour ces transports actifs. Pour les grandes villes, où la pression automobile et la pollution est forte, je verrais bien deux possibilités trop peu souvent évoquées :
- développer un réseau structurant d'autoroutes pour vélos, sans feu ni stop, nivelé et au revêtement impeccable (gain de temps, de plaisir, air plus sain...)
- développer l'association transport en commun + vélo en favorisant l'usage des vélos pliables pour des questions d'encombrement.

Ces deux solutions ne sont pas forcément antagonistes et pourraient même se compléter en fonction des conditions météos, des horaires, de l'état du réseau de transport...

Écrit par : Jean-Charles Gosselin | lundi, 06 avril 2009

Les commentaires sont fermés.

 
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