Isabelle et le vélo

Même pour RFF, on ne transforme pas assez les voies ferrées en voies vertes!

 

Jean Faussurier, pour RFF, a indiqué que 6% seulement des 3593 km de voies fermées avaient été transformées en voies vertes, et que cela n’était sans doute pas assez.  Le directeur de la fondation des chemins de fer espagnols, président de l’association européenne des voies vertes, lui en avait déjà fait la remarque.

Le risque de déclasser une voie qui pourrait servir au trafic ferré existe pourtant, et la FNAUT a réussi  à en éviter plusieurs, qui ont repris du service, a expliqué Marc Debrincat, son responsable juridique. Ce pourrait être le cas de la ligne Rouen-Evreux, récemment « sauvée ». Mais si tous déplorent l’erreur de la cession de la ligne Mayenne-Laval, qui, certainement aujourd’hui aurait été réactivée, personne ne réclame que tout soit conservé.

Les deux recensements qui nous sont présentés montrent bien l’étendue des voies réutilisables pour des voies vertes, sans que la question du train n'entre en ligne.

Pour Michel Delmotte, qui a collecté les informations pour toute la France, des 65 000 km environ que comptait le réseau de 1930 il reste au maximum 28 000 km en activité. près de 20 000 km de voies fermées ont tout simplement disparu. 71 km seulement ont été fermés puis rouverts. Du restant, 2 650 km sont encore ferrés, 766 km ont encore la continuité de la plateforme, 5 600 km sont en morceaux.  Près de 550 km sont passés au réseau routier, 2 650 km sont devenus des voies vertes, 1 400 km des chemins. (chiffres vérifiés avec l'auteur, 22 février 2009. Il dispose de tableaux très complets.)

Christian Jacob a dirigé, au titre de l’IAURIF, un travail publié sous le titre de « Atlas des anciennes voies ferrées inutilisées en Ile-de-France ». Du résultat de ce travail très important (réalisé par exploration de très nombreuses sources, cartes anciennes, revues, sites associatifs, cartes postales, etc.) ont été retenues une cinquantaine d’emprises, présentées avec cartes de toutes époques, textes, photos anciennes et modernes, vues aériennes…

Le schéma directeur vélo, inscrit au SDRIF, propose d’utiliser une partie de ces linéaires. Il sera diffusé aux départements, par les soins de la nouvelle équipe en charge des circulations «douces», représentée par Gwenaëlle Duval qui travaille en tandem avec Estelle Beauchemin.

Encore faudra-t-il que ces voies soient cédées par RFF, qui, désormais, accepte de vendre ou de conventionner. Les règles de cession ont changé très souvent, mais la notion de voie verte figure –depuis la semaine dernière- parmi les 12 indicateurs que la Maison s’est donnés pour suivre sa marche « Vers un réseau durable ». Cependant la plus grande prudence règne, concernant notamment l’avenir du fret. Quant à un usage en parallèle, il est aujourd'hui quasi impossible à cause de règles de sécurité admirables mais manquant totalement de souplesse, s’agissant de très petites lignes au trafic lent. Le monde ferroviaire français a quelquefois du mal à se confronter au réel.

Un mot du dernier exposé, présenté par moi-même. En deux parties, 1) De la nécessité d’avoir un réseau non-motorisé, continu et sûr, et 2) De la nécessité pour la population de retrouver une activité physique, j’ai montré que les voies vertes n’étaient pas « en soi » la seule réponse, mais qu’elles constituaient sans doute la façon la plus réaliste de relever en même temps ces deux défis, plus quelques autres. Extraits de ma présentation ici en pdf.

Il me fut inutile de plaider pour les modes actifs « contre » les modes passifs dans les arbitrages… puisque, on l'aura compris,  pour l'utilisation des voies la question ne se pose pas !

 

Philippe Bernard, président

Erick Marchandise, délégué

 

 

 

 

 

Gilles Durand, nouvel adhérent fanatique, préposé aux manettes ce jour à titre de bisutage

 

Les représentants de Dynamobile (Bruxelles), venus explorer avec CyclotransEurope la possibilité de co-organiser la randonnée de 2010, de Paris et Bruxelles à Berlin.