Isabelle et le vélo

Les accidents de vélos avec des véhicules à gros gabarit

CERTU, août 2010

Cette étude porte sur la connaissance et la compréhension des accidents entre un vélo et un véhicule de gros gabarit (poids lourd, bus, car), ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour réduire cette accidentalité et les différentes recherches à mener pour réduire le nombre et la gravité de ces accidents.

Dans une première partie, une étude d’enjeu menée sur les accidents vélo en milieu urbain met en évidence que les accidents vélo contre véhicule de gros gabarit sont peu nombreux mais nettement plus graves que les autres accidents impliquant un  cycliste :

- Entre 2004 et 2007 on recense 310 tués cyclistes en milieu urbain et un tiers de ces tués (soit 101) l’ont été dans un accident impliquant un véhicule à gros gabarit.

- Les accidents de vélos contre "véhicules à gros gabarit" représent seulement 5 % des accidents impliquant un cycliste mais  1/3 des accidents mortels. Contre un poids lourd : 64 %, contre un transport en commun : 36 %

Il ressort de l'analyse des accidents que beaucoup d'entre eux, pour lesquels on peut penser qu'il y ait eu des difficultés de perception du cycliste par le conducteur de véhicule de gros gabarit liées à la présence du vélo dans l'angle mort, se déroulent dans un carrefour à feu lors d'un mouvement de tourne-à-droite du véhicule de gros gabarit.

 

Principaux cas :

-- Le conducteur du PL avance lentement dans le carrefour, dans certains cas se déporte sur la gauche et entame une manœuvre de tourne-à-droite en direction d'une rue perpendiculaire, sans percevoir le cycliste circulant à sa droite, poursuivant sa progression sur l'axe principal.

Le PL heurte le cycliste, qui, déséquilibré, chute. Le plus souvent, le chauffeur du PL, qui ne se rend pas compte qu'il a heurté un cycliste, freine seulement après avoir entendu des cris ou vu d'autres usagers lui faire signe. Dans le cas des accidents graves, le cycliste se fait happer par le PL et passe sous ses roues.

-- Le chauffeur du PL ouvre sa portière pour sortir de son véhicule alors le cycliste arrive à sa hauteur en vue de le dépasser par la gauche.

 

CONCLUSIONS La conduite d'un poids lourd entraîne des spécificités en terme de trajectoire (par exemple, déport à gauche pour tourner à droite) qui ne sont pas toujours connues des cyclistes. Cela entraîne un manque d'anticipation des mouvements du poids lourd par le cycliste induisant une mauvaise prise de décision en terme de trajectoire et de positionnement conduisant au conflit.

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(X) La préfecture de police de Paris ne semble pas dire autre chose, puisqu'elle s'alarme des accidents dans la capitale :

"A ce jour, 37 tués sont en effet déjà recensés dans la capitale, dont 17 piétons et 15 conducteurs ou passagers de deux-roues motorisés. " (communiqué, 29 octobre). Elle organise une "journée de sécurité routière" et cette journée "débutera dès 10 heures 30 par une reconstitution d’accident corporel entre un jeune en deux-roues motorisé et un jeune lycéen à pied." L'illustration met un cycliste au premier plan...

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(XX) Garder raison : Dans le genre, il y a quelques années nous avions organisé une démonstration de vélos dans les couloirs de bus, ou en dehors si le couloir était interdit aux vélos.
--> Les chauffeurs de bus nous kaxonnaient si nous étions à leur gauche !!! Cela a permis de se rendre compte du fait qu'ils nous "gèrent" bien mieux à leur droite (ils effectuent alors un dépassement normal).
--> Quant aux cyclistes, recrutés parmi des responsables en charge du vélo, ils avaient tous constaté que, eux-mêmes, ils roulaient dans le couloir de bus, même interdit, et que c'était l'endroit où ils se sentaient le plus en sécurité !

En conclusion, cela avait permis de faire passer deux messages :

Aux chauffeurs de bus : ne vous trompez pas d'adversaire, les cyclistes vous gênent beaucoup moins que n'importe lequel des autres protagonistes du vaste champs de bataille de la rue. C'est même à peu près le seul avec qui des arrangements peuvent s'organiser.

Aux aménageurs : Au total c'est encore là que les cyclistes sont les moins mal. J'ajoute : encore plus si l'on aménage un couloir d'approche aux feux et un sas ...

L'expérience a été présentée au congrès Velo-city de 1999. Voir les actes, page 21.

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