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dimanche, 25 octobre 2009

« Paris sur la route de Copenhague »

conf.jpgEchos de la conférence « Paris sur la route de Copenhague », avec quelques liens en bas de note.

Le changement climatique n’est plus à craindre, il est déjà là. Lors d’une conférence organisée par la Ville de Paris, ce vendredi 23 octobre, portant sur la préparation de la conférence de Copenhague (s’achevant le 18 décembre 2009), le petit film de Yann Arthus Bertrand a rappelé la réalité.


Entre les paysans de Madagascar qui n’ont plus d’eau, ou les habitants du Bangladesh qui, après s'être réfugiés sur la digue, ne savent plus où aller; entre les paysans d’Australie qui sombrent dans le suicide, et ceux des îles, qui voient chaque jour se réduire leur terre; entre les paysans d’Afrique qui ne savent plus comment cultiver, le temps étant devenu irrégulier et imprévisible, et ceux qui disent, simplement, "nous avons faim tous les jours"… nos mégotteries paraissent vraiment insupportables.

Nos intérêts bien compris

conf2.jpgL’accord de Copenhague se prépare sur fond de « solidarité obligatoire » (Pierre Radane, cité par Denis Cheissoux), de partage de la charge de la responsabilité, et de rapport de forces (Bertrand Delanoë).

Les dépenses que «le sud» devrait engager pour s’adapter au changement sont chiffrées à environ 100 milliards de dollars. Il est prévu une contribution entre 2 et 15 milliards de $. L’évasion fiscale coûte à la France 20 milliards de $ chaque année. L’exonération de la TVA pour les restaurateurs coûte environ 3 milliards de $. Vous rêvez ? Non. L’argent mis dans les banques… passons. Et d’ailleurs le programme du Mali pour 2007 n’a toujours pas reçu le premier centime.

Au moins aujourd’hui tous les pays se savent-ils concernés par cette « arithmétique implacable » (Laurence Tubiana) : si on ne « décarbonne pas », si on n’arrête pas le changement climatique «sur sa lancée» (Yann Arthus Bertrand), la mer aura monté de 5 centimètres dans 10 ans (ai-je bien noté ?).

Le rôle des villes

Pourquoi Paris ? Parce que les villes, absentes des négociations gouvernementales, veulent rappeler qu’elles abritent plus de 50% de la population mondiale, et que beaucoup se joue là.

  • Mais les grandes urgences sont : (1) la raréfaction de l’eau, et (2) les habitants des deltas.

La ville de Stockolm sera « capitale verte de l’Europe » en 2010. Elle a plusieurs vrais quartiers durables, un péage urbain, un plan d’action pour le vélo. Son directeur de l'environnement insiste sur le fait que les actions doivent toutes être cohérentes entre elles, et inscrites dans la durée.

  • Lui et le vice-président de Nantes-métropole disent que le plus rentable, c’est de densifier.

Stockolm ne demande d’aide à personne : les actions doivent être rentables par elle-mêmes, a précisé son représentant, relevant que les Français passaient beaucoup de temps à demander des subventions !

  • De ce point de vue, si l’objectif est bien de faire baisser les émissions de gaz... , j’ai suggéré que le fait de développer le vélo était peut-être moins cher et plus rentable que celui de construire des tramways… mais bon… je disais ça en général, juste parce qu'on avait oublié de citer le vélo. Pour autant, je n'aurais pas osé dire que Paris avait inventé la Sobriété (avec JCDecaux !), qui nous évitera pauvreté et tristesse... Oui, cher lecteur, Paris a inventé le modèle de la «Non-propriété» Sous le nez du représentant des paysans maliens (présent à l’invitation d’Oxfam), j'espère que c'était de l'humour, mais ça ne se voyait pas. Les responsables politiques sont parfois difficiles à comprendre...

Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, en charge de l’écologie, vice-président désormais de Energie-cités (850 villes européennes qui s’engagent à faire plus que les 20% de baisse des émissions en 2020) a expliqué que les processus nécessaires et en cours impliquaient de lever des obstacles juridiques et qu’il faudrait donner le droit d’expérimenter. Il a aussi souhaité que les ressources financières soient affectées aux actions vraiment efficaces.

Le Réseau Action Climat a pointé la question de l’autonomie alimentaire des villes, en particulier de Paris (Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire de Paris en charge des espaces verts, en a justement parlé récemment).

Oxfam a démontré que les pays s’adapteront – forcément – au changement climatique. Bien ou mal. Mais que, dans l’état actuel de la solidarité internationale, cela se ferait à la place d’autre chose. En clair, qu’allaient être balayés les progrès en santé, éducation, adduction d’eau…

 

  • Voilà comment de cette négociation peuvent naître de grands désastres.

 

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Paris sur la route de Copenhague, 2èmes journées parisiennes « énergie & climat ».

Avec la participation de :

Per Holstrom - Ambassade de Suède à Paris

Susanne Åkerfeldt - Conseillère auprès du Ministre des Finances de la Suède

Eckart Würzner - Maire d’Heidelberg – Président d’Énergie-Cités

Jean Jouzel – glaciologue - membre du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC)

Yann Arthus Bertrand - Président fondateur de Goodplanet

Laurence Tubiana - Directrice de l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales

Sandrine Mathy - Présidente du Réseau Action Climat, porte parole des ONG signataires de l’Ultimatum Climatique

Denis Baupin - Adjoint au Maire de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du Plan Climat

Christian de Perthuis - Professeur à l’Université Paris-Dauphine - auteur de « Et pour quelques degrés de plus … Nos choix économiques face au risque climatique »

Ralph Goldmann - Expert en efficacité énergétique à la Banque Européenne d’Investissement

Luc Lamprière - Directeur général de Oxfam France – Agir Ici

Pascal Canfin - Député européen, membre de la commission affaires économiques et monétaires du Parlement européen

Jean-Christophe Allué – Directeur Général Adjoint de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain

Ronan Dantec - Porte parole de la "Climate roadmap" d’Eurocities, Vice-Président de Nantes Métropole

Pedro Ballesteros - Commission Européenne, Direction Energie,

Lamia Kamal-Chaoui, chef du programme Développement urbain à l’OCDE

Gunnar Söderholm - Directeur Environnement, Ville de Stockholm

Animation : Denis Cheissoux, journaliste

 

chaleur.jpgProgramme complet sur le site de la Ville de Paris , avec en particulier :

- Pour les Franciliens,  programme d’actions

- Carte de la « thermographie » de la ville de Paris, qui montre les pertes de chaleur dans les immeubles. Présentation provisoire mais frappante au palais Brongniard samedi et dimanche 24-25 octobre, mise en ligne sur internet courant 2010. (Image ici)

Voir aussi le site "Copenhague2009", avec une pétition.

Lire aussi : "Il n’y aura pas de sortie de crise. La crise commence. En fait, ce n’est pas une crise, mais le début de la grande transformation : celle qui nous conduira à une société humaine s’adaptant aux limites de la biosphère ou, si nous restons dans le vieux schéma croissanciste ... à l’explosion." dans Reporterre,"la crise commence" par Hervé Kempf, 12 octobre 2009. (Trouvé sur le blog d'Alain Caraco : Multimodal)


REPORTERRE

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