Isabelle et le vélo

-- J.M. Darmian : pour une politique nationale
Les politiques françaises continuent à manquer d’ambition. Elles font pâle figure face à ce que font les Britanniques, tant au niveau national que local. On peut notamment citer la campagne « cycle to work ».

Un de ses éléments sera l’exonération fiscale des entreprises qui mettront des vélos à disposition de leurs salariés. Mais le Ministère des Finances est une forteresse qui résiste.

-- Thomas Vidal,  CERTU : l’automobile omiprésente là où elle ne sert à rien
L’automobile compte pour 50 % des déplacements et 75 % du kilométrage parcouru, 2 trajets sur 3 s’effectuant dans un rayon de 3 km.
D’autre part, l’automobile représente une part modale de 30 % sur les trajets de moins de 1 km, dont la moitié sont effectués seuls et hors boucle.
Entre 1 et 3 km, là où le vélo a pleinement sa pertinence, 60 % des déplacements s’effectuent en voiture.
Jusqu’à 7 km, le vélo s’avère tout à fait crédible.

L’article 57 de la loi du Grenelle 2 institue l’obligation de prévoir du stationnement vélo sécurisé à compter du 1^er janvier 2012 dans l’habitat, 2015 dans les bureaux. On attend le décret d’application.

En matière de PLU, celui de Joué-les-Tours (35 000 habitants) est exemplaire, qui intègre une hiérarchisation de la voirie, un réseau cyclable et une trame verte.

-- Alexandre Laignel – Observatoire des mobilités actives, Club des Villes et Territoires Cyclables.
Le cas de Tours -----
Part de voirie aménagée : 35 % aux Mureaux. 49 % à Tours, 18 % sur la CUB.

Commentaire de Nicolas Pressicaud
Or, pour avoir circulé à vélo à Tours, je n’ai pas eu l’impression d’être dans une ville très cyclable. Ce qui interroge sur les résultats de l’enquête.

Cette enquête pose aussi problème aux associations d’usagers ; certains se demandent pourquoi la FUB n’a pas été associée à la démarche. L’expérience montre que ce n’est pas parce qu’un parking vélos ou une piste cyclable existent qu’ils sont fonctionnels, de nombreux maîtres d’ouvrage continuant à commettre régulièrement des « ratés », par défaut de concertation avec les usagers et/ou défaut d’accompagnement par des bureaux d’études ou consultants spécialisés.

(voir note ci-dessous)

-- Caroline Gerber, ADEF . Une politique du vélo est aussi une politique foncière----
Depuis 1965, l’indice des prix du logement a connu deux grands pics : 1990 et 2010. Les prix du logement ancien à Paris ont été multipliés par 2,5 en dix ans, celui des maisons en zone rurale, par 2,6, celui des terrains à bâtir par 2,4.

Le foncier est devenu la retraite des agriculteurs propriétaires. Comme terre agricole, le m² se situe en moyenne entre 0,5 et 1 € le m² ; en devenant terrain à bâtir, sa fourchette est de 25 à 300 € le m².

Tout ceci explique le desserrement périurbain, qui se traduit par une augmentation sensible des surfaces consacrées à l’habitat : + 40 % en 16 ans, pour une population qui n’a augmenté que de 10 %.

Sur la période 1997 – 2004, on a constaté à l’échelle nationale une « explosion » de la production de logements dans les communes de moins de 2000 habitants (donc « rurales » au sens de l’INSEE), dont la majorité se situe hors des agglomérations urbaines.

Une politique foncière est donc indispensable à une maîtrise du trafic automobile. L’un des problèmes auxquels on est confronté en la matière est que l’habitat se vie à l’échelle d’un territoire de 20 à 30 km de dimensions tandis que l’offre, qui dépend des maires, se conçoit à l’échelle des communes.

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Note La question de la mesure de la cyclabilité a été évoquée sur ce blog le 9 novembre 2010 ainsi que le 23 février . Le travail en cours a été présenté le 29 janvier (méthode, critères). On en reparle dans le compte-rendu de la journée de la FUB (note du 21 avril). La question de la qualité des aménagements est souvent soulevée ici ... par exemple dans N'importe quoi n'est pas n'importe quoi, le 9 décembre 2010. Voir aussi la catégorie Aménagements t techniques.