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samedi, 05 février 2011

Le code de la rue, une nouvelle façon de vivre la ville

plaquette Strasbg.jpg350 personnes à Strasbourg, jeudi 3 février, pour une journée sur ce qui avait bien été compris comme non pas une journée sur la réglementation mais une journée sur la ville.

 

Un projet sur la ville

Le code de la rue est apparu en effet comme bien autre chose qu’un ensemble de règles. Il est avant tout, selon Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg, une manière de transformer la ville ; le code de la rue c’est un projet politique sur l’espace urbain, dit-il. C’est centrer l'espace public sur l’humain et non plus sur l’automobile.


Passer de l’automobile à l’humain, en effet, nous dit-il, c’est répondre à 50 ans de villes construites par, pour et autour de l’automobile. C’est aussi apporter une réponse aux défis climatiques et énergétiques ; mais c’est aussi, tout simplement, tenir compte du fait que désormais l’attractivité d’une ville ne se mesure pas à ses autoroutes mais à la qualité de la vie qu’on y partage. Tout se tient. L’automobile a « délégitimé » la ville comme espace de rencontre, mais la vie en « périurbain » continue à enfermer chacun chez soi.

 

Nouvelles règles, ou empilement de règles qui finissent par pourrir la vie ?

Le paysagiste Alfred Peter a plaidé pour des espaces sans panneaux (d'ailleurs, qui voit les panneaux ? et qui les comprend ???). La règle, pour lui, c’est que cela soit beau et, surtout, que cela fonctionne. Il constate que trop de réglementation n’apporte pas grand-chose et, s'accumulant, bride la créativité ; il milite pour que les rues soient polyvalentes, qu’elles se transforment, tantôt aire de livraison, tantôt aire de jeu, puis salle à manger de voisinage… et si l’on manque d’argent, il s’en réjouit ! Enfin on va pouvoir tout transformer d’un coup, sans compter ! Peinture, moquette d’exposition, bacs à fleurs, barrières de sécurité … tout peut permettre aux rues de redevenir le centre de la vie. « La rue, c’est le salon du peuple » dit-on paraît-il en Haïti. La transformation de Broadway n’a presque rien coûté, fait-il remarquer. Et peu importe comment s’appelle la place de la gare de Bâle. C’est un enchevêtrement de rails de trams, une excellente « zone de rencontre » !

N'empêche, plusieurs orateurs, avec Jean-Marie Darmian, le président du Club des villes cyclables, ont souhaité que l'Etat se décide à assurer la communication de ses nouveaux dispositifs. Histoire qu'on y comprenne quelquechose ... C'est un peu ce que je dis à longueur de blog... "N'importe quoi n'est pas n'importe quoi"...

A. Peter répète que ce sont les habitants qui doivent demander les transformations, aucun espace ne devant être exclu à priori, ni aucun aménagement définitif. Le processus correctif doit être inscrit dès le début dans chaque projet. Et ça s'appellera comme ça voudra.

AF01.jpgAF2.jpgAF3.jpg

AFBroadway.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une ville claire, marchable, facile à comprendre

Thierry Jammes et Denis Leroy, représentants du monde des mal et non-voyants (*), appellent de leurs vœux une ville « marchable ». Les diverses catégories de rue doivent se comprendre d’elles-même, et ne pas imposer de gymnastique intellectuelle, vite épuisante pour qui se déplace à l'aveugle… C’est au toucher et à l’oreille qu’ils comprennent les lieux : pas de vision panoramique ni lointaine !  Ils rappellent que s’il y a 5 millions d’handicapés en France, plus encore de personnes de plus de 75 ans, il faut leur ajouter les personnes atteintes d’Alzeimer, (1,2 millions) les sourds et appareillés (4,1 millions), les déficients mentaux (80 000), ainsi que les illettrés (2,3 millions) ... Au total cela fait bien 1/3, voire 40% si on ajoute les femmes enceintes et les personnes obèses, des citoyens de ce pays qui sont mal à l’aise en ville. Or elle doit être accessible à tous, n'est-ce pas ?

Pour que toute la ville soit accessible à tous, ils plaident pour plus de simplicité, plus d’évidence, préfèrent les pictogrammes aux textes, cela devrait aller de soi, et rappellent que les non-voyants ne peuvent pas anticiper (par exemple choisir le meilleur chemin pour atteindre un point donné) et que beaucoup de gens ne peuvent ou ne savent pas lire. Ils ont aussi beaucoup insisté sur le fait que pour eux, une association était « au service de ses adhérents, pas du pouvoir » … Si elles font remonter les problèmes, ce n’est pas à elles d’étudier les solutions, ni à passer tout leur temps en réunions ! C’est pourquoi ils ont créé un bureau d’études et recruté pour lui des professionnels.

 

Confusion des espaces ? en quelque sorte, monsieur l'agent. Mais évidence des usages, aussi.

Tout le monde a souhaité que les choses soient plus claires. Même le représentant de la police, pour qui il serait plus simple de travailler si l’espace de chacun était bien défini… car pour lui les accidents proviennent de la confusion des espaces et des règles. On comprend son point de vue, fait de contrôle et de sanction « dans notre intérêt », mais la réalité de la vie appelle au contraire ce qui peut s’appeler souplesse et  polyvalence. Au moins tout le monde s’est-il retrouvé sur le souhait que les comportements soient induits naturellement pas le type d’espace.

La vie dans le salon du peuple n’a rien à faire avec la rigidité des règlements.

 

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Exemples de difficultés de vision présentées par Th. Jammes

vision normale.jpgvision cataracte.jpgVision centrale.jpg

 

 

vision illétrisme.jpg

 

 

 

 

 

 

viiosn à tâches.jpg

vision périphérique.jpgDans l'ordre : Vision normale; vision floue ou cataracte; vision centrale (rétinite pigmentaire); illettrisme; vision à tache (rétinopathie diabétique); vision périphérique (D.M.L.A).

 

 

(*)

Fédération des aveugles de France, FAF et bureau d'étude : Faf-Argos.

Documents techniques téléchargeables depuis le site de la Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et des Amblyopes CFPSAA

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Le programme comprenait également :

- Ouverture par Roland Ries
- Présentation des nouvelles règles, par Benoît Hirson, CERTU
- Les exemples de Strasbourg, Bâle, Lorient et Rennes en matière de zone 30 ou de code de la rue
- La marche à pied, avec Thierry Ciccione, STOA; Albane Ferraris, Genève; David Le Breton,  Strasbourg, auteur du livre "Eloge de la marche".

Autres compte-rendus

- Le Moniteur
- Le Post : entretien avec Roland Ries, en vidéo
- Le parisien : le "code de la rue" pour un vrai partage de l'espace public

Commentaires

Je suis plutôt d'accord avec cette vision du lieu de rencontre, souple et polyvalent et qui soit réinvesti par le peuple. Cela est pénalisant pour le cycliste qui souhaite se déplacer de manière efficace mais c'est un mal pour un bien.
A. Peter, qui est l'architecte paysagiste du futur tram G à Toulouse, avait un peu choqué les élus en disant qu'il ne fallait pas avoir peur des vélos et piétons sur les rails du tram, qu'il fallait des zones vivantes et mixtes où la place de chacun ne soit pas tracée et séparée. Les villes du sud, pourtant plus latines et "débridées" à priori que celles du nord, sont encore culturellement timides pour mettre en place un "vivre ensemble" sans délimitation du périmètre de chaque usager ... bizarre !

Écrit par : Sebastien B. | lundi, 07 février 2011

Bonjour Isabelle,
Je te transmets le lien pour télécharger la brochure Code de la Rue à Rennes. La délibération qui présente la charte d'orientations Code de la Rue (votée à l'unanimité /12 organisations signataires à ce jour) est disponible aussi en Mairie.
Pascale Loget
Conseillère municipale/ Qonsayerr de Qmunn/Kuzulierez-Kêr
Déléguée aux espaces publics & au code de la rue
Rennes
Pour télécharger la brochure Code de la rue à Rennes :
http://www.rennes.fr/fileadmin/user_upload/Telechargements/Transport_Circulation_Stationnement/coderue72.pdf

Écrit par : Pascale Loget | mardi, 08 février 2011

Les commentaires sont fermés.

 
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