jeudi, 20 février 2014
Le vélo c'est la santé, voici encore des preuves
Les avantages du vélo pour la santé ne sont plus à démontrer. Mais ça va toujours mieux en rabâchant, en remettant l'ouvrage sur le tapis, et cela s'appelle de la pédagogie. Ce n'est pas parce que le premier ouvrage sur la question, Cycling : Towards Health and Safety, date de 1992 (une époque où les livres étaient imprimés, soit dit en passant) qu'il ne faut pas recommencer. Plus récemment il y a eu la thèse du docteur Emmo, puis celle du docteur Piot-André. Pour le territoire francilien, une "première" étude avait été rendue publique en 2012. Pour 2013 on a élargi le périmètre d'étude à la France entière mais l'auteure est la même, Corinne Praznoczy.
Pour inciter les salariés à utiliser le vélo pour se rendre à leur travail l'État français envisagerait un certain nombre de dispositifs fiscaux ou sociaux susceptibles d'être mis en œuvre par les entreprises.
Ces investissements méritent d'être examinés au regard des avantages qu'ils peuvent procurer à la société.
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Les avantages sanitaires de la pratique du vélo dans le cadre des déplacements domicile-travail La Ciduv(1) a conduit une étude sur les bénéfices de la pratique du vélo pour la santé reprenant la méthodologie de l'étude conduite par l'ARS d'Ile-de-France en 2012 et les résultats du programme européen TAPAS « Transport, Pollution de l'Air et Activité Physique » coordonné par l'Ademe pour la France. Elle confirme l'impact positif de l'activité physique et de la pratique du vélo en termes de mortalité, de morbidité, d'externalités environnementales et de bilan économique global. |
(1) Coordination interministérielle pour le développement du vélo. En clair : Dominique Brun et Pierre Toulouse.
Extraits
1) Méthode .
Plusieurs scénarios ont été proposés. Ils portent sur l’augmentation de la pratique du vélo ainsi que sur l’origine des reports modaux. Ces scénarios sont réalistes et sont fondés sur des distances à parcourir identiques à celles d'aujourd’hui, soit 3,5 km en moyenne par trajet pour les déplacements domicile-travail. De plus, près de la moitié des déplacements en France, tous modes et motifs confondus, font moins de 4 km.
Vous trouverez dans les pages 6 et 7 pas mal de chiffres et graphiques illustrant le nombre de cyclistes.
Les effets étudiés sont les suivants :
Risques individuels : accidentalité supplémentaire, exposition à la pollution atmosphérique
Bénéfices collectifs : réduction de la pollution atmosphérique, du bruit et des gaz à effet de serre, réduction de l’accidentalité grâce aux reports de modes individuels motorisés (automobile et deux-roues motorisés) vers le vélo.
les maladies vasculaires cérébrales,
le diabète de type 2,
le cancer du sein,
le cancer du côlon.
Différences entre l'Ile-de-France et France
-->> La première étude portait sur des scénarios d’évolution de la pratique du vélo en Ile-de-France à l’horizon 2020, pour l’ensemble des déplacements et pour la population adulte.
Les résultats montraient notamment :
- des bénéfices en termes de mortalité 20 fois plus élevés que les risques,
- un risque lié à la pollution atmosphérique plus élevé que le risque d’accidents. En cause, un niveau de pollution particulièrement important en Ile-de-France.
- des bénéfices en termes de mortalité 30 fois plus élevés que les risques,
- un risque lié à la pollution atmosphérique du même ordre que le risque d’accidents.
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Plusieurs raisons (méthodologiques) expliquent les bénéfices plus importants constatés pour la France entière par rapport à l'Ile-de-France :
- Un état de santé meilleur en Ile-de-France (donc des gains plus faibles)
- Une accidentalité évitée qui prend en compte les reports des deux-roues motorisés, ce qui n’était pas le cas dans l’étude francilienne et donc des bénéfices supplémentaires.
Plusieurs raisons méthodologiques expliquent aussi les risques moins importants constatés dans cette étude :
- Une accidentalité des cyclistes qui paraît plus favorable dans le cadre des déplacements domicile-travail par rapport à l’ensemble des déplacements (l'étude IdF s'occupait de tous les déplacements, celle sur la France seulement de ceux liés au travail).
- Une accidentalité entre cyclistes et piétons qui paraît également plus favorable dans le cadre des déplacements domicile-travail par rapport à l’ensemble des déplacements.
Une exposition à la pollution moins importante en France qu'en Ile-de-France.Les niveaux de fond de la pollution française sont moins élevés que ceux de l'Ile-de-France.Le risque supplémentaire de mortalité lié à la pollution est calculé sur le temps passé à vélo. Ce temps passé à vélo est de fait moins élevé pour les déplacements domicile-travail que lorsque l’ensemble des déplacements à vélo est pris en compte. Encore un biais dans les calculs. Il s'agit d'une étude statistique.-----------------------------------------------------------------------
3) Conclusions .
Quoi qu'il en soit de ces biais, cette étude démontre tout l’intérêt sanitaire de développer une politique en faveur des déplacements domicile-travail à vélo. Quel que soit le scénario, les résultats sont bénéfiques en termes de mortalité, de morbidité, d’externalités environnementales et de bilan économique global.
Rappelons que ces scénarios restent réalistes et ne requièrent pas un «effort» individuel conséquent puisqu’ils sont fondés sur des distances à parcourir identiques à celles constatées aujourd’hui (soit 3,5 km en moyenne par trajet pour les déplacements domicile-travail).
Le bilan global apparaît légèrement plus favorable au kilomètre parcouru en zone péri-urbaine ou rurale. Mais compte tenu de l’importance du nombre de déplacements en zone urbaine, les bénéfices quantitatifs y sont plus importants.
Autres bénéfices :
- Des risques liés à l’exposition à la pollution atmosphérique du même ordre que les risques d’accidents.
- Des risques d’accidentalité supplémentaire qui peuvent être compensés en partie par les accidents évités grâce à la diminution du volume de la circulation de véhicules individuels motorisés.
- Un effet sur la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé
- Des externalités environnementales qui paraissent peu élevées mais qui peuvent participer aux politiques de réduction des nuisances.
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En conclusion générale
Avec une politique en faveur du vélo, conclut l'auteure, et en particulier des aménagements d’itinéraires continus, la distance moyenne pourrait augmenter, avec un impact immédiat sur les kilomètres individuels motorisés évités, et sur les émissions de polluants et de gaz à effet de serre.
Une augmentation de 1 km de la distance moyenne parcourue par déplacement à vélo permettrait d’engendrer une économie de 30% supplémentaire sur les émissions. Compte-tenu des risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique, toute diminution des niveaux de polluants, même mineure, est bénéfique pour la réduction de l’impact sanitaire lié à la pollution atmosphérique sur la population française.
Le bilan global de la mortalité montre les bénéfices très nets d’une augmentation de 50 % de la pratique actuelle. En effet, 145 décès seraient évités, soit 36 décès pour 100 millions de kilomètres parcourus à vélo. Mais attention :"L’accidentalité évitée est fonction du nombre de trajets qui ne sont plus effectués en voiture particulière ou en deux-roues motorisés."
Quant aux bénéfices individuels, ils proviennent pour l’essentiel du surcroît d’activité physique pour les cyclistes durant leurs déplacements domicile-travail (149 décès anticipés évités).
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Cette présentation a été préparée à partir des conclusions de l'étude, et complétée par le résumé publié dans la revue de l'INIST par l'auteure elle-même.
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Résumé par l'auteure : Les avantages sanitaires de la promotion du vélo dans le cadre des déplacements domicile - travail---------------
Pollution atmosphérique, N° 219, mis à jour le 28/10/2013. Lisible en direct et imprimable en cliquant ici : INIST (CNRS)
- Thèses de médecine : Bouger : Remettre la population en mouvement
- Le Monde : Santé : le vélo revient par la très-grande porte
- Europe : Activité physique et vélo, le tandem qui monte
- Illustration et messages pédagogiques : Le vélo c'est la santé
- Club des villes cyclables (congrès) : la santé passe par le vélo
- Professeur Toussaint, Rapport Retrouver sa liberté de mouvement : Vélo = santé et sécurité
- Docteur Saladin : Son blog Vélo et potager est largement tourné vers les questions de santé et d'activité physique.
07:00 Publié dans Publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, politique cyclable, pollution, statistique
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