Mobilité enfants-ados, Lyon

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Journée d’étude“Mobilités actives des enfants et des adolescents” 

Co-organisé par la Maison du Vélo Lyon et Matthieu Adam, chargé de recherche au CNRS, ENS de Lyon/Université de Lyon,
dans le cadre de la dynamique Mobiscol.
Introduction par Yvette Lathuilière, conseillère pédagogique départementale éducation au développement durable, Académie du Rhône.

Table ronde 1 : L’enfant à vélo, de la conquête de l’équilibre à celle de l’autonomie – 14h à 15h45

Influence des pratiques éducatives sur l’apprentissage et la pratique du vélo chez l’enfant
Bérengère Rubio, maitre de conférences en psychologie du développement. Université Paris Nanterre.
Apprendre à faire du vélo et à rouler en toute sécurité dans des espaces protégés et sur la route implique de maitriser des compétences motrices et cognitives. Or, dans nos sociétés, la motorisation des déplacements et le contrôle parental diminuent l’expérience des enfants et la possibilité d’acquérir ces compétences, nécessaires pour éviter les accidents au moment des premiers trajets autonomes.
A travers les résultats du projet AMPERE*, il s’agira de présenter les facteurs éducatifs qui favorisent l’apprentissage et la pratique du vélo chez l’enfant (par ex. : pratiques parentales, actions éducatives à l’école).

*AMPERE (Apprentissage de la Maîtrise et de la Pratique des Engins à Roues à l’École)

Déplacements des enfants en milieux urbains : l’autonomie en question
Sandrine Depeau, chercheure à l’université Rennes 2.
Au coeur des enjeux sociaux, sanitaires, éducatifs et environnementaux, la mobilité des enfants en ville est une question capitale pour l’aménagement des villes et la mise en place d’initiatives publiques. Elle l’est d’autant plus qu’elle dépend souvent des contextes de vie et des milieux familiaux et interroge les enjeux de l’autonomie des enfants. Mais, que signifie être autonome dans ses déplacements pour un enfant ? Comment l’autonomie a-t-elle évolué depuis ces 10 dernières années ? Quels sont les facteurs impactant ? Pour y répondre, l’intervention s’appuiera sur une série de résultats issus d’enquêtes menées depuis une vingtaine d’années auprès d’enfants de 10-12 ans vivant et se déplaçant en des contextes urbains variés.

Déploiement du Savoir Rouler à Vélo en école primaire : une mise en œuvre à l’épreuve
Fanny Raingeaud, doctorante au laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (ACP) – Université Gustave Eiffel.  
Le « Savoir Rouler à Vélo » (SRAV) est un dispositif qui entend rendre autonomes à vélo tous les enfants en âge d’entrer au collège. Si le développement d’une telle démarche semble faire sens dans un contexte de lutte contre la sédentarité à l’école et de nécessaire développement des mobilités actives à des fins environnementales, sa mise en oeuvre, dans un contexte de multiplication des mesures d’inspiration néo-managériales, présente des difficultés de coordination – de dispositifs, d’acteurs, de ressources – dont nous proposons d’analyser les formes.
Nous le ferons selon trois axes :

  • La place pour le SRAV dans le paysage de la promotion de l’activité physique (AP) dans le premier degré de l’école française.
  • La dimension interministérielle du dispositif en termes de coordination des actions des services décentralisés à l’échelle départementale.  Ce que nous révèle le système attestations/plateforme et ses limites sur la pluralité des cadres cognitifs.
  • Les intérêts et limites du SRAV en tant qu’instrument national de développement de la pratique du vélo.

Table ronde 2 : L’adolescent cycliste, du risque de la pratique à la pratique à risque – 16h15 à 18h

Le vélo chez les jeunes en Suisse romande : tendances et enjeux
Aurélie Schmassmann, assistante-doctorante, Université de Lausanne, Observatoire universitaire du vélo et des mobilités actives (OUVEMA)
La pratique du vélo pendant la jeunesse est caractérisée dans de nombreux pays par deux tendances : son déclin sur plusieurs décennies (effet de génération) et son déclin au cours de la vie (effet d’âge). Ma présentation aborde l’effet d’âge à travers une enquête menée dans une ville suisse auprès de jeunes âgés de 12 à 20 ans. Notre étude va au-delà de la dichotomie cycliste/non-cycliste et identifie plusieurs cas en termes de compétences, de possession et d’appropriation (raisons et fréquence d’utilisation du vélo). Si 98% des jeunes ont appris à faire du vélo, une minorité importante ne prolonge pas la pratique du vélo au-delà d’un jeu d’enfant. Parmi ceux qui continuent, l’usage du vélo devient souvent moins utilitaire et plus récréatif et occasionnel.
Les principaux déterminants expliquant les pratiques cyclistes des jeunes renvoient à la socialisation (pratiques cyclistes des parents, niveau d’éducation et revenu), au genre et aux espaces de la vie quotidienne (lieu de résidence et d’études). Nous identifions finalement plusieurs leviers pour favoriser la pratique du vélo chez les jeunes.

Le renforcement des socialisations cyclistes sexuées durant l’adolescence
David Sayagh, maître de conférences en sociologie à la faculté des sciences du sport de l’université Paris-Saclay, 
Un processus de socialisation sexuée au (et par le) vélo s’opère dès le plus jeune âge à travers des injonctions sexuées véhiculées par les parents, le milieu scolaire, les médias, les jouets et les vélos eux-mêmes. Ce processus se trouve considérablement renforcé durant l’adolescence. Il s’appuie notamment sur des socialisations différenciées à l’esthétique corporelle, au risque, aux (et par les) activités physiques et à (et par) la rue.
Alors qu’il est le plus souvent délaissé par les filles, le vélo représente pour les garçons un support idéal à la construction d’une masculinité hégémonique par le développement du goût du risque et de l’effort physique, ainsi que par l’appropriation de l’espace public.
Ce clivage se trouve davantage prononcé en milieu populaire et dans les territoires peu cyclistes alors qu’il tend à être moins marqué au sein des franges culturelles des classes moyennes intermédiaires et supérieures, où il est courant que le vélo fasse office de support de distinction sociale par le contrôle du corps/de la santé et le respect de l’environnement.
Afin de limiter ces inégalités, ces résultats encouragent à poursuivre le programme « savoir rouler » au collège, en favorisant l’accès de tou·te·s à un vélo, à des équipements sécurisés ainsi qu’au développement de compétences mécaniques. Pour éviter des actions contre-productives, la formation des intervenant·e·s aux problématiques de genre et aux dynamiques intersectionnelles semble essentielle.
Si la lutte contre les inégalités d’accès à l’espace public paraît capitale et qu’elle devrait peut-être constituer un axe prioritaire de la promotion des activités physiques/sportives, ce sont tous les processus sur lesquels reposent le patriarcat qu’il faudrait déconstruire simultanément.

Le rapport des adolescents au risque
Jean-Pascal Assailly, expert pour le Conseil National de Sécurité Routière.
On présentera les mécanismes de la prise de risques, de la perception des dangers et de l’acceptation des risques subis, qui nous permettent de mieux comprendre les comportements dangereux des adolescents. On soulignera également les influences de l’environnement familial et social.

 

Lieu : Salon Louis Pradel, Hôtel de Métropole, 20 rue du Lac, 69003 Lyon.
Mercredi 19 octobre de 14 h à 18h15 et jeudi 20 toute la journée (autres plénières, ateliers, visites)
Contact : cyril@maisonduvelolyon.org et matthieu.adam@ens-lyon.fr
Programme complet de la rencontre Mobiscol
Inscriptions (possible qu’après lecture du programme et choix des ateliers)

 

 

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