C’est sans doute mieux que ce que laisse penser le site, et probablement moins bien que ce que laisse à penser la publicité très présente dans Paris.
On y trouve certes des motos et des voitures électriques, ainsi que des roues, giropodes, et autres patins à roulettes dûment électrifiés. Mais au moins peut-on tout essayer, il y a deux pistes, une dedans et une dehors.
Les selles Royal sont un gros sponsor, mais leur selle dont on peut changer le dessus pour l’assortir à la tenue ne semble pas très utile pour la mobilité urbaine (en plus le bec est si long qu’aucune femme en jupe ne pourrait l’utiliser); les vélos en bambou fabriqués au Vietnam me laissent sceptique.
Sur la page Facebook on trouve aussi des phrases comme celle-ci : La classe sans la crasse. venez tester les motos électriques MEIJS Motorman et bien d’autres véhicules propres … (Designed for the crowded city streets. The MEIJS Motorman electric moped is silent and fast, clean and stylish).
Evidemment, ça dissuade de venir.
Mieux en vrai
Sur le vrai site de la Villette on trouve pas mal de stands de nouvelles entreprises (dans la mezzanine), Géovélo qui visiblement intègre désormais beaucoup de paramètres en direct, Alibabike qui vend sur internet ou en magasin quantités d’accessoires de sécurité, lumières clignotantes dans des bandes aimantées, gilets fluo pour enfants, gants en matière fluorescente, étuis pour tablette de guidon, imperméable, etc.
K-Ryole, en phase test est en démonstration dehors, c’est une remorque autonome électrifiée qui intéresse déjà la Poste, elle est développée à l’école Centrale-sup’élec; Kiffy, un vélo caddie très astucieux (le vélo se replie le long du caddie pendant les courses), Elo.earth, un service de mise en relation de possesseurs de VAE (personnes et loueurs) avec des gens qui voudraient en louer (de 1 jour à 3 ans!) pour essayer, et plein de cargos, dehors et non annoncés, alors je vous le dis, c’est dans la zone dite « Champ de mars ». Je n’ai pas eu le temps de tout voir (la faute à la mauvaise information pour la presse), ni de tout vous raconter.
Alors faut-il payer 13 € pour ça ?
Je ne sais pas. « Autonomy est un événement unique, entre technologie et lifestyle. » dit encore le site. Ca ne paraît pas faux. Le site laisse entendre qu’il veut révolutionner la mobilité urbaine. C’est peut-être un peu vite dit (c’est la première édition). Il y a pourtant des choses à y voir.
Loco’Motion Challenge « Autonomy et Via-ID lancent le Loco’Motion Challenge, un concours de pitch vidéo ouvert à tous, que vous ayez un projet de startup déjà solide, ou tout simplement une idée géniale. Seul critère : révolutionner la mobilité urbaine. À gagner : 6 mois dans un incubateur Via-ID et une trottinette électrique. »
En pratique
Autonomy, vendredi, samedi et dimanche, grande halle de La Villette, Paris
Billet conférences, par jour : 153,75 € (taxes incluses !!!)
Salon : gratuit ou « PASS 1 JOUR ENTRE 9.99€ et 12.99€ « suivant les heures ? non, le gratuit en ouvrant pour réserver vous voyez que c’est pour les moins de 12 ans.
Lien pour entrer aux conférences gratuitement.
Si vous voulez y aller, sachez qu’il y a pas mal d’arceaux à vélo près de l’entrée, laquelle se trouve sur le grand côté de la Grande halle de La Villette, plutôt vers le parc. Meilleure station de métro : porte de Pantin, sur la ligne 5.
Il y a au moins une chose qu’Autonomy a oublié, c’est de parler la langue du pays. La détruire, c’est tellement mieux que de la sauvegarder.
Le reportage photographique sur la « journée professionnelle » du jeudi is called « A amazing … » and was all in english…
Beaucoup de paresse intellectuelle aussi. On met un y, c’est en anglais, forcément moins ringard que le français.
C’est dingue le manque de créativité des organisateurs d’évènements. Street art en est le plus symbolique venant d’artistes, aucune imagination, une traduction et c’est emballé.
Dans la continuité de COP 21 le droit d’expression n’aura été donné, une fois encore, qu’aux entreprises : propos aboutissant à vendre et toujours vendre. La rengaine du « mieux être », slogan indémodable du consumérisme, même habillée de vert, reste soucieuse de continuer à faire tourner ses industries.
On notera qu’aucune vraie association (celles à but non lucratif et réellement indépendantes d’un pouvoir économique) n’aura eu droit de cité et d’exister au milieu de ce panel de merchandising des productions chinoises distribuées via les entremetteurs de la City … Bien entendu, j’exagère puisque quelques petits distributeurs nationaux étaient présents. Cependant le tableau clairement orienté ne fait aucun doute, « Business is now Green business ».
Les organisateurs viennent de diffuser un bilan et une revue de presse. Bilan élogieux, c’est la règle du jeu, et revue de presse orientée ? En tous cas je n’y ai pas trouvé cet article, au ton pourtant prudent.